Bonsoir Gérald.
Voilà maintenant deux jours que je ne t'ai pas ouvert. Il y a quelques temps, cela ne m'aurait pas posé de problème. Mais en soit. Est-ce que ça m'en pose un en ce moment ? Aucune idée. C'est sans importance de toutes façons.
Ce matin, nous n'avons pas eu cours. Notre professeur était en formation. Je crois. Dans tous les cas, ce n'est pas très important. Le fait est que j'ai dû passer la matinée au city stade près du lycée avec les gens de ma classe. Ana s'entend de mieux en mieux avec certains de nos camarades. Surtout une fille qui s'appelle Violette et son frère jumeau Armand. Ils sont sympathiques d'après elle. Je veux bien le croire. Mais je ne leur parle pas et je n'en ai pas envie. Cela m'importe peu.
Il n'empêche que de passer quatre heures d'affilés avec tous mes collègues était très...spécial. La plupart des garçons et deux ou trois filles ont joué au foot et au basket. Les autres ont discutés la grande majorité du temps ou ont joué à action ou vérité, et ce genre de bêtises de « notre âge ». Les nunuches observaient les garçons du coin de l'œil en pouffant dès qu'un d'eux leur accordait un regard. Il y en avait quelques-uns qui fumaient dans un coin. Ils écoutaient des musiques, très, étranges... Et vu l'odeur qui envahissait peu à peu le terrain, ils ne fumaient pas que des cigarettes.
Moi ? Je suis restée un peu à l'écart. Ana avait réussi à s'intégrer dans le groupe et m'avait légèrement oubliée sur ma murette en béton. Je ne sais pas si cela m'a dérangé. En fait, je suis habituée à la solitude. Donc j'ai fermé les yeux et me suis laissée envahir par les bruits alentours. Cela formait comme une mélodie. La balle qui frappe le sol, les cris de rage ou de victoire, les applaudissements, les éclats de rire, les bruits des pas qui courent et cette drôle de musique en fond, au loin. Inconsciemment, je me suis mise à fredonner un air. Les notes sortaient toutes seules de ma bouche.
C'est seulement quand il s'est mis à parler que j'ai remarqué sa présence.
« Qu'est-ce que tu chantes ? »
J'ai lentement ouvert les yeux et me suis tournée vers lui : « Rien que tu puisses connaitre » J'avais un ton sec et cassant par habitude mais ma bouche semblait lutter pour parler autrement. Il m'a fixée dans les yeux quelques secondes, comme s'il cherchait quelque chose. J'ai détourné le regard la première, mal à l'aise. Cela ne m'a pas empêché de voir le petit rictus qui se formait au coin de sa bouche.
« En tout cas, j'aime beaucoup »
Il s'est épongé le front avec la serviette qu'il avait autour du cou et est retourné sur le terrain sans regarder en arrière. J'ai retenu ma main pour ne pas lui attraper le bras et lui demander de rester un peut plus à mes côtés.
J'ai eu envie de me gifler ! Non mais qu'est-ce qu'il me prend à la fin !
Heureusement pour moi, l'heure de retourner au lycée était proche pour mes camarades. Je l'ai ait donc suivis, un peut derrière jusqu'à notre établissement.
Nous avons croisé une bande de jeunes qui ont sifflé toutes les filles. Même moi. C'est pour dire à quel point ils étaient désespérés...
J'ai donc manger avec la moitié de ma classe. Au bout de la table en regardant par la fenêtre du self. Comme d'habitude. Je voyais les étudiants en bas (le self se trouve au 4éme étage), ils étaient minuscules, comme des fourmis. J'ai eu envie de les voir se faire écraser par une paire de Dr Martens géantes. Juste comme ça. Pour me défouler. Penser à autre chose que tout ce qui trotte dans ma tête en ce moment.
Je n'avais plus cour à partir de 14h30, alors je suis rentrée chez moi. Dans le bel appartement en centre-ville que mes grands-parents ont acheté en 1943.
Ce n'est pas vraiment un immeuble. C'est plus une sorte de maison avec un petit jardin caché derrière la façade d'un immeuble (il faut passer par la porte de celui-ci pour y entrer, c'est comme une sorte de résidence en soit).
Devine quoi ? On va avoir un nouveau voisin (la maison est immense et est séparée en deux maisons de taille convenable pour une famille de 4 à 5 personnes). Un homme avec ses deux enfants. Je n'aime pas les enfants. Ils sont bruyants et inutiles. Ils deviennent stupides quand ils prennent de l'âge et deviennent des adultes lambdas qui récitent des clichés politiques et mangent des surgelés en boîte par ce que c'est « tellement plus simple ». Puis ils auront à leur tour des enfants...
Bref, je m'arrête là, j'ai une crampe à la main.
Je n'avais plus rien à te dire de toutes façons. A demain. Ou pas, on verra bien.
VOUS LISEZ
Gérald
Dla nastolatkówBonjour Gérald. Je n'ai vraiment plus envie de t'écrire. Même si cette perspective commençait à me plaire... Le problème c'est que cette idée vient de ma stupide psychologue incompétente. Elle ne se rend même pas compte de la seule chose qui me re...