Chapitre 4

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La réponse ne se fait pas attendre. Malheureusement.
J'aurais peut-être préféré qu'elle ne réponde pas, que je rate mon défi, et qu'Il me tue. Ou peut-être pas.

De: Maman
Bien sûr que nous serons là ma chérie ! Je suis si pressée de te revoir. À tout à l'heure !

Elle est pressée... Si elle savait ce qu'elle allait trouver en arrivant... Une fille maigre, à l'apparence d'un fantôme, qui tremble tout le temps comme une feuille, avec des yeux vides, des cheveux gras... Elle ne trouvera pas sa fille. Elle trouvera une chose, complètement dévastée. Je décide d'aller me laver, avant d'aller au supermarché. Je me dirige vers la salle de bains, et me débarrasse le plus vite possible du vieux pyjama que je n'ai pas quitté depuis plusieurs semaines. J'entre dans la douche. J'allume l'eau. Je me positionne bien en dessous. Je laisse couler. J'attrape le gel douche. En verse dans ma main. Toutes ces étapes auxquelles je ne réfléchissais même plus avant le Jeu. C'est comme si je réapprennais à vivre. Et je me rends compte que c'est simple, mais en même temps très dur.
Une fois cette épreuve terminée. Je me dirige vers ma penderie. La dernière fois que je l'ai ouverte doit dater de celle où j'ai pris une douche. Je n'hésite pas trop longtemps, de toutes façons je sais que rien ne pourra me satisfaire. J'essaie de piocher dans ma pile de vêtements trop petits. Je pense qu'aujourd'hui ils doivent être trop grands. J'ai choisi un jean noir et un pull marine. Sobre. Sans personnalité. Un peu comme moi.
Je décide d'aller mettre un petit peu de maquillage, prise de pitié pour les gens qui vont voir ma tête.
Je sèche mes cheveux à la serviette, après avoir essayé au sèche cheveux et avoir été effrayée par son bruit.
Je cherche pendant une bonne demi heure une veste et mon sac. Je vérifie que j'ai assez d'argent pour payer les courses. Il me faut aussi un foulard. Une protection de plus contre le monde extérieur.
Avant le Jeu, jamais je n'aurais pû croire qu'ouvrir la porte de mon appartement puisse être aussi difficile mentalement. Je pose ma main sur la poignée et pousse. Elle ne bouge pas d'un millimètre. Je ne me nourri pas assez au point de ne plus avoir la force nécessaire pour ouvrir une porte. Après plusieurs essais, j'y arrive enfin. Ayant compris la technique, j'ai moins de mal à la refermer. Je prends ma clé, l'enfonce dans la serrure et tourne. J'ai encore du mal à tirer pour la retirer. Prendre un vrai repas ce soir ne me fera pas de mal.

Tic TacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant