Tic Tac

Chapitre 10

- Bonjour, Rose.
- Bonjour, je réponds dans un soufflement.
Il s'approche du lit, puis s'assoit au bord, au niveau de mes pieds. Instinctivement, en signe de protection, je replis mes jambes, et colle mes genoux contre ma poitrine.
- Ne vous inquiétez pas Rose, je sais ce que vous avez vécu, je combat la même personne que vous.
Je réponds d'une petite voix aïgu :
- Je ne combat personne. Je me laisse combattre. Sans rien dire. Je suis morte à l'intérieur. Je ne suis en état de combattre rien ni personne.
Il ne s'attendait pas à cette réponse. Il reste une vingtaine de secondes à réfléchir à sa réplique, puis me dis sur un ton voulu plein de douceur, mais qui me dégoûtait profondément :
- Nous allons vous aider à guérir. Vous recevrez ici les meilleurs soins... Je le coupe, avant qu'il puisse finir son discours que j'étais censé boire comme du thé aux fruits rouges (mon dieu, comme j'adore ce thé !).
- C'est où "ici" ?! C'est quoi ?! Pourquoi je suis là ?! Et puis vous êtes qui vous ?! Je suis à présent en train d'hurler.
- Rose, je vous demanderai de vous calmer. Je suis au courant que vous avez vécu des choses horribles, mais crier ne servira à rien. Mais pour vous répondre, "ici" est une sorte de centre, pour les autres victimes de la personne qui vous a fait du mal. Nous vous avons sauvé, en quelques sortes. Il ne pourra plus rien vous faire. Nous sommes bien entendu activement à sa recherche. À ce propos, dans quelques jours, quand votre santé sera plus stable, vous serais dans une chambre avec deux autres jeunes femmes.
- Combien de filles sont dans ce centre ? Et d'ailleurs, il n'y a que des filles ? Il a piqué ma curiosité, et les questions se bousculent dans mon esprit.
- Oui, votre malfaiteur ne s'en prend étrangement qu'à des femmes, entre dix-sept et trente ans. Ici, elles sont environ deux cent-cinquante, mais nous en recueillons chaque jour, comme nous vous avons recueillis il y a trois jours.
- Attendez, trois jours ?! J'ai dormi pendant trois jours ?!