Chapitre 7

41 8 2
                                    

Je marche doucement vers l'interphone. J'appuie sur le petit bouton pour ouvrir la porte. J'entends à présent leurs pas qui résonnent dans les escaliers. Ils s'approchent de plus en plus. En ce qui me paraît quelques millièmes de secondes, ils sont devant la porte. Toc Toc ! Je ne veux pas. Je ne veux vraiment pas. Je sens les battements de mon coeur s'accélèrer. Je recommence à trembler. Inspire, Expire... Inspire... Ça ne sert à rien. Je ne peux pas me calmer.
Je cours pour ouvrir, sinon, je sais que je serai capable de faire demi-tour. Je tremble si fort, qu'il m'est impossible d'attraper la poignée. Alors je décide de lui donner un gros coup. Ça marche. La porte s'entrebaille. Ma mère pousse le battant.
- Rosy ! Je suis si heureuse de te revoir ! Tu m'as tellement manqué ! S'exclame ma mère. Avant que je trouve quelque chose à redire sur ce surnom débile dont elle m'affuble depuis que je suis toute petite, elle me prend dans ses bras et me serre fort contre elle. Elle me lâche comme si je lui avait donné une décharge. Elle me regarde avec incrédulité. Elle a l'air choquée.
- Rosy ! Tu es maigre, on dirait un cadavre ! Je peux sentir tes côtes en te faisant un câlin ! Ma chérie, tout va bien ? On dirait moi quand je fais une crise d'angoisse. Elle est blanche comme un linge et fait des petits pas à travers l'entrée comme si elle ressentait une douleur à rester immobile. Je ne peux pas la laisser croire que sa fille ne veut plus se nourrir. Même si c'est la vérité.
- Maman ne t'inquiètes pas ! J'ai trouvé un travail, à ces mots, son visage s'illumine,  et pendant mon stage, j'avais de grosses journées. Et je bouge tout le temps, je suis vendeuse. Mais maintenant mon stage est terminé, alors je travaille moins, et j'ai déjà repris un peu de poids. Et puis, j'ai toujours été très mince. J'ai aussi toujours su mentir. Je suis heureuse de remarquer que je n'ai rien perdu de mon talent.
Je remarque mon père, qui est resté en retrait tout ce temps. Je cours l'embrasser pour faire une petite diversion.
Nous passons au salon, et je sers les chips et le champagne que j'ai acheté plus tôt. Je n'ai pas à faire beaucoup d'effort pour engager la conversation. Ma mère est un vrai moulin à parole. Je suis alors au courant de toute la vie d'une dizaine de membres de la famille. Elle allait enchaîner sur ma sixième cousine, Alice, quand mon téléphone sonne. Une sonnerie que je connais bien. Mozart. Sa sonnerie.

Tic TacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant