Don't Worry (T2) {TERMINÉ}

14. Je veux jouer

ROBIN

Lorsque Robin tourna son visage, il prit en compte la présence d'une fille de son âge, à l'autre bout de la salle, perdue, noyée dans les larmes qui coulaient le long de ses joues, et qui mouillaient son regard bleuté, les cheveux bruns clairs ondulés, qui lui arrivaient à la taille et dévalaient en cascade sur ses épaules frêles. Le portrait craché de Nancy, mais ça, il ne le savait pas. Jamais il n'avait été autant intrigué par une fille, et du moins une un peu plus jeune. En tous les cas, il était hors de question qu'il ne le montre.

Seulement, quand cette fille tourna la tête, et que leur regards s'entremêlèrent. Lily plongea ses yeux bleus Méditerranée dans ceux de Robin, et elle fronça les sourcils. Lily était peut être un ange, mais elle n'aimait pas qu'on la regarde comme ça. Enfin, la fixer, c'est ce qu'elle détestait.

Pendant que Max et El discutaient; que Mike et Lucas faisaient de même ; que Joyce trouvait une solution avec Hooper pour s'introduire dans le laboratoire et d'entrer dans le Between World ; que Tom dormait à poings fermés à côté de sa sœur; que Nancy semblait périr de désespoir dans les bras de Jonathan, le visage incolore, les traits du visage renfermés; que Will s'initiait à la conversation de Max et El avec Constenzia; que Steve réprimandait Brad car il venait de manger tout le chocolat et que Laly restait silencieuse, Lily descendit du canapé, prenant soin de rejeter une mèche brune derrière ses épaules.

Elle s'avança vers Robin, qui la fixait toujours. Mais quand il prit conscience qu'elle s'avançait vers lui, il reprit son expression arrogante qu'il prend d'habitude avec les filles:

- Pourquoi tu me regardes depuis toute à l'heure ? lança-t-elle, plus que sûre d'elle.

Pour ça, elle était pareille que sa sœur, une confiance en elle plus qu'énorme, et toujours sûre d'elle, ce qui ne l'empêchait pas d'être sensible.

- Et pourquoi tu viens me parler alors qu'on se connaît pas ? rétorqua-t-il

Il réalisa que l'adversaire qu'il allait affronter était comme sa petite sœur, qu'elle n'était pas prête à lâcher, sauf que là, c'était avec une fille, mais n'importe laquelle, une fille qu'il avait fixé pendant plus de trente secondes, il se détestait pour ça.

- Parce que la façon dont tu m'as fixée pendant cinq minutes était plus que gênante, donc c'était pour te dire d'arrêter.

- Et t'as cru j'allais t'écouter ? railla-t-il

- Je vois, t'es ce genre de gars en fait. persiffla-t-elle, en roulant ses beaux yeux bleus

- Et toi t'es ce genre de fille. répliqua-t-il

- Quel genre de fille ? Tu me connais même pas.

- Et toi? Tu te permets de me juger sur ma façon d'être alors qu'on se parle depuis trente secondes.

- Parce que ça se remarque, les connards arrogants. lâcha-t-elle, en lâchant un soupir.

- Et ça se remarque, les pétasses coincées.

Lily sursauta, offusquée de comment il osait la traiter. Mais elle ne laissait pas abattre, loin de là :

- Dois-je te rappeler que cette phrase ne veut rien dire ? "Pétasse coincée" est un oxymore, car une pétasse n'est pas coincée.