38) Conférence

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{Les questions des journalistes seront en italique dans ce chapitre. Par soucis pratique, je traduis directement les réponses de Yuzuru.}

Yuzuru P

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Yuzuru P.O.V :

J'étais habitué aux conférences de presse, aux interviews, aux photos, à ce que toute l'attention soit sur moi, que les gens me dévisagent, m'admirent ou attendent secrètement que je fasse un faux pas, et j'avais appris à faire avec : à sourir, à poser mes limites poliment mais fermement, à être parfait en toute circonstance car une caméra n'était jamais loin. Par expérience, je savais l'attitude à avoir, celle à éviter, comment garder mon "personnage public" sans surjouer, comment garder l'affection des médias en même temps que leur respect : ça faisait longtemps que parler devant une foule de caméras ne me faisait plus peur.
Et là, alors que nous attendions derrière les portes de la salle de conférence et où j'avais le plus besoin de garder mon calme et d'utiliser mes années d'expérience, je paniquais.
Je sentais même que j'étais à la limite de l'hyperventilation...

-Détends toi, on ne va pas à l'abattoir..., chuchota Javier en me caressant le dos avec inquiétude.

-C'est toi qui le dit... Peut-être que c'est une mauvaise idée finalement, peut-être qu'il ne faut rien dire..., chuchotai-je en piétinant sur place.

-Ok, alors on rentre et on dit « poisson d'avril » ?

-On n'est pas en avril.

-Exact : on ne peut donc pas faire demi tour. Ne t'en fait pas, tu as toujours très bien géré les interviews et on est tous les deux, c'est moins risqué que de s'exiler au milieu de la forêt amazonienne tu sais ?

-Ok, ça va bien se passer...

Je hochai la tête pour moi même, tentant de juguler la panique comme avant une compétition.

-Querido, je pense que tu stresses parce que en tant qu'image du parfait japonais, tu n'as jamais eu à te confronter à ce genre de crise, mais si tu fais comme d'habitude avec un grand sourire et des tentatives d'anglais pas très concluantes, tout le monde sera à tes pieds. Fais juste comme d'habitude...

-Mon anglais est très bien, protestai-je en me détendant un peu.

-Dans ce cas, tu lances toi même la conférence en anglais à ma place ?, sourit-il.

Je secouai immédiatement la tête.

-Je traduirai en japonais pour ceux qui ne comprennent pas ton anglais bizarre.

-Quelle touchante attention...

Sans me laisser le temps de répliquer, il ouvrit les portes de la salle en grand, me les tenant alors que tout le monde s'était tourné vers nous.

-Souris ; tu ne veux pas faire la une avec une sale tête n'est-ce pas ?

Je le fusillai du regard et pénétrai dans la salle la tête haute et le dos droit, flashant un sourire rayonnant à l'assemblée. Alors que Javier passait derrière moi pour s'asseoir, je l'entendis rire.

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