{Petite note pour vous situer : le Grand Prix Final existe bel et bien et Yuzuru est effectivement quadruple champion consécutif de cette compétition. J'introduis ici 2 persos secondaires qui existe également : Brian Orser, le coach de Yuzuru, est canadien et entraîne également Javier Fernandez (perso secondaire bis), seul patineur espagnol de haut niveau, double champion du monde 2015 -2016 qui est donc le compagnon d'entraînement de Yuzu ainsi que son adversaire (fait assez surprenant méritant d'être noté). Ils s'entendent vraiment bien et se soutiennent mutuellement, ce qui est très agréable à voir.
Une compétition se divise en deux parties : un programme court (2min50) et un programme long(4min30). Chaque partie rapporte un certain nombre de point et à la fin on additionne les points des deux performances, ce qui donne la note finale.}Yuzuru P.O.V :
La musique s'arrêta au moment où j'exécutai le mouvement final me stoppant sur la glace au milieu de la patinoire. A peine une seconde après, les cadeaux pleuvaient autour de moi tandis que le stade explosait sous les cris de joies. Je venais de finir mon programme long : un sans faute me garantissant une première place au vu de mon score tout à fait honorable pour mon programme court. J'avais toujours du mal avec les programmes longs, qui étaient déjà éprouvants en condition normal mais encore pire avec de l'asthme même si ma maladie s'améliorait depuis mes 15 ans...
Je commençai à saluer le public, tentant de reprendre mon souffle. Je sentais bien la crise arriver mais j'espérais avoir le temps de sortir du rink avant qu'elle ne se déclenche pour de bon. J'avais horreur de me retrouver en état de faiblesse devant les gens et je me trouvais actuellement devant un stade entier et des dizaines de caméras. Que du bonheur en perspective...
Je saluais le troisième côté de stade quand je me sentis vaciller. Pas bon ça... Je me dépêchais de me tourner vers le dernier côté en priant pour tenir trente secondes de plus lorsqu'une quinte de toux me plia en deux.
Je m'accroupis rapidement, tentant de ne pas cracher mes boyaux sur la glace : je n'étais pas le dernier à passer et ça serait totalement irrespectueux pour les candidats suivants... J'aperçus brièvement Brian argumentant vivement avec le staff tandis que je me mettais en PLS, exécutant les gestes mille fois répétés depuis tout petit ; mon coach demandait probablement à entrer sur la glace vu qu'il s'était saisi de ma gourde et de Pooh-san, prêt à intervenir. Je ne pus malheureusement pas observer qui gagna la dispute car une violente douleur me traversa le corps.
Ma première pensée fut que ça n'avait rien à voir avec l'asthme.
Ma deuxième pensée ressemblait plus à une supplication :
« Pitié, pas maintenant, pas ici ! »
Une seconde vague m'arracha un cri en même temps que le maigre espoir qu'il me restait.
Je me remis sur mes genoux, ravagé par la douleur alors que la foule continuait à hurler.
J'entendis le déchirement de mon costume avant même de sentir le poids dans mon dos. Un silence plana sur le stade alors que je commençai à pleurer silencieusement ; ma vie était définitivement foutue...
Je sentis à peine Brian s'accroupir près de moi alors que la foule plongeait dans le chaos. Il me secoua, me tendit ma bouteille. Cette fois-ci je réagis, je saisis la gourde et bus goulûment son contenu comme si ma vie en dépendait. En réalité c'était plutôt la vie des autres qui en dépendait mais passons...
Brian me souleva et entreprit de me sortir de la patinoire. Je voyais flou, mais cette fois c'était à cause de mes larmes et pas d'une crise d'asthme... Je ne pus cependant pas louper la silhouette orange qui jaillit des coulisses en criant mon nom, courant vers la glace... Javier enjamba la barrière sans se préoccuper du staff affolé qui ne savait plus où donner de la tête et patina vers nous. Il semblait vraiment paniqué quand il se glissa sous mon bras pour me soutenir car il parlait très rapidement, mélangeant anglais et espagnol dans un cafouillis incompréhensible comme à chaque fois qu'il était stressé. Il me disait probablement de ne pas m'inquiéter et que tout irait bien, même je savais pertinemment que c'était un mensonge...
Nous sommes arrivés au vestiaire en un rien de temps, Brian écartant sans ménagement toute personne tentant de nous ralentir ou de nous arrêter. Je crois bien qu'il a tapé quelqu'un d'ailleurs mais je ne suis pas sûr à cent pour cent... J'avais l'impression d'être anesthésié, complètement déconnecté de la réalité lorsqu'ils me déposèrent sur le banc : état de choc je suppose...
Brian dû le sentir à mon manque de réaction car il me secoua plusieurs fois avant de changer de stratégie en voyant le peu d'efficacité qu'il avait.
Le son de la gifle résonna dans le vestiaire alors que je clignais des yeux... Je retins à grande peine le grondement qui me montait dans la poitrine alors que je me focalisais sur mon coach :-Tu es avec nous ?
Je hochai simplement la tête.
-Tu dois partir d'ici tout de suite. Je te donne une petite heure avant que le monde entier soit au courant et que les autorités te courent après.
-Je n'ai rien fait de mal, chuchotai-je sans grande conviction.
-Tu sais très bien ce que je veux dire, Yuzu. Tu prends le premier avion de l'aéroport qui est à cinq minutes d'ici, peu importe où il va. Rassemble vite tes affaires, je sors la voiture et on file .
Il sortit rapidement en laissant un grand silence derrière lui. C'est Javier qui le brisa :
-Yuzu... Je suis désolé...
Ses paroles sonnaient comme des condoléances et je sentis de nouveau les larmes couler. Je tentais de le rassurer en lui disant que ce n'était pas sa faute, mais mon anglais déjà plus qu'approximatif en temps normal était inintelligible à cet instant. Heureusement qu'il était habitué... Il comprit et ne répondit rien, me serrant simplement dans ses bras avant de rassembler mes affaires alors que je restais amorphe sur le banc.
Brian revint rapidement et me demanda d'accélérer la cadence. Je saisis mes affaires et Javier me dit au revoir en me serrant dans ses bras et me chuchotant des paroles rassurantes :-Tout va bien aller Cariño, je t'aime...
Ça pourrait paraître niais, mais j'en avais besoin, vraiment. Je ne suis pas né oméga pour rien... Un bref baisé et je me retrouvais dans la voiture avec Brian, roulant à une vitesse bien supérieur à la limitation :
-Je pensais que plus rien ne pouvait me surprendre venant de toi mais il semblerait que vous m'ayiez caché certaines choses...
Je savais bien qu'il essayait de tenir une conversation pour détendre l'atmosphère mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir de l'angoisse : je n'avais aucune idée de son avis sur l'homosexualité et j'avais eu ma dose de choc pour la journée. Je ne savais pas si je réussirai à encaisser le rejet de la personne que je considérais comme mon deuxième père...-Tu sais bien que je ne te dirais rien, n'est ce pas ? J'ai fait mon coming-out alors que tu n'avais que quatre ans gamin...
Il me jeta un coup d'oeil presque amusé avant de se reconcentrer sur la route. Je sentis un grand poids disparaître de ma poitrine, alors qu'il ajoutait :
-Pooh-san est sur le siège arrière, prends le maintenant avant de l'oublier... Je te dépose juste sur le parking, je préfère ne pas être au courant de ta destination et je dois veiller sur Javier... Ça va aller ?
« Non », c'est ce que je voulais lui répondre mais je me contentais de hocher la tête et de descendre sur le parking de l'aéroport. Nous échangeons rapidement des salutations qui ressemblaient bien trop à des adieux à mon goût avant de partir chacun de son côté. Je me dirigeais vers l'aéroport,et une direction inconnue...

VOUS LISEZ
Humains
FanfictionL'année 2017 touche à sa fin, le groupe de Kpop que l'on nomme à présent « The Global Success Group BTS » continue de battre record sur record dans le monde de la musique et leur avenir s'annonce radieux. Cependant si tout allait pour le mieux dan...