13) L'aéroport

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Taehyung P.O.V :

Jamais je n'avais autant stressé pour prendre un avion. Après notre interview, nos managers nous avaient annoncé que Hanyu s'était réveillé et que tout le monde nous attendait déjà à l'aéroport avec nos valises. Nous avions été un peu surpris de cette précipitation mais la radio nous donna rapidement une explication sur la route : l'État allait fermer tous ses aéroports dans le sens des départs d'ici quelques heures, pour être sûr que le fugitif ne prenne pas les airs.

Bang PD-nim nous avait vaguement dit qu'il s'était arrangé avec la sécurité (déjà plus légère pour les vols privés que pour les vols commerciaux) et elle ne devrait pas regarder nos têtes de trop près à priori.
Mais il y avait tellement de choses qui pouvaient mal tourner : le blocus mis en place en avance, la sécurité qui décide de faire correctement son job ou même des gens dans la foule qui pourraient reconnaître le patineur... J'avoue que ce dernier point était cependant peu probable : Yuzuru poussait un chariot de bagages au milieu de l'ensemble de notre staff, portant un large sweat à capuche et un masque comme les trois quarts de l'équipe. Les maquilleuses avaient même poussé la comédie jusqu'à maquiller son visage pour le vieillir et le «coréaniser» un peu. Je ne pense pas que ce dernier point soit important vu que les occidentaux nous mettent en général dans la case «bridés=chinois» mais sait-on jamais...

Malgré le fait que notre date de départ n'ait pas été divulgué, l'aéroport est quand même plein à craquer de nos fans. Ça m'impressionne toujours qu'elles soient là au bon moment au bon endroit alors que nous-mêmes ne savions pas que nous allions ici aujourd'hui... Malheureusement, qui dit fans dit photos, et même si le staff se tient précautionneusement plusieurs mètres derrière nous, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.
Nous nous dirigeons le plus vite possible au contrôle de papiers qui n'est heureusement pas à portée de vue de nos Armys et à mon grand soulagement, le type se contente de nous demander d'enlever nos masques et nous examine lorsque l'on passe à travers le détecteur de métaux tout en nous comptant pour voir si le nombre concorde avec ses infos. Yuzuru passa à travers le portique sous le regard du frontalier qui ne broncha pas, et ne sentit pas non plus à quel point nous étions tous tendus à ce moment là.
L'avion nous attendait sur le tarmac, et une hôtesse nous y guida avant de nous souhaiter bon voyage. C'était la première fois que nous avions l'avion pour nous tous seuls et si je n'avais pas été si stressé, j'aurais surement mieux apprécié le décollage. Le pilote nous indiqua enfin que nous avions quitté le territoire une heure plus tard, arrivé à notre altitude et vitesse de croisière. La cabine résonna de soupirs de soulagement et quelqu'un déclencha même un applaudissement général. Notre groupe se dirigea alors vers Yuzuru, que nous n'avions pas encore approché avec toute cette précipitation. Il était occupé à enlever son maquillage avec un coton et avait enlevé son masque et sa capuche.

Il devait avoir l'âge de Namjoon hyung et Hoseok hyung, un visage fin et des cheveux noirs typiquement asiatique. Il nous regarda approcher avec un air hésitant sur le visage, nous saluant tout de même poliment :

-Bonjour...

-Bonjour, comment vas-tu ? Nous sommes désolés de ne pas être venus nous présenter plus tôt, mais avec toute cette précipitation...

-Ils viennent de fermer les aéroports !, s'exclama l'une des habilleuses qui regardait les infos sur une tablette de bord, informant ainsi tout le monde dans la cabine.

-C'était juste..., soufflai-je en me tournant de nouveau vers le japonais.

-Vous n'avez pas à vous excuser, vous m'avez sauvé en prenant des risques et en plus, maintenant je sais que je ne suis pas tout seul : c'est moi qui dois vous remercier. Est-ce que ça va si je vous parle japonais ? Je ne parle pas coréen et mon anglais est plus qu'approximatif...

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