CHAPITRE 6 :

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Le 10/10/2017
Prune...

J'étais réveillée... Mais j'aurai préféré rester dans le coma pour toujours. Je n'étais qu'une lâche, je les avais tous abandonnés. Je n'arriverai jamais à me le pardonner.
J'avais mal, je ne savais pas comment faire pour gérer toutes ses émotions qui me submergeaient. Je me sentais comme piégée dans un tourbillon, seule et perdue. Comme un lion en cage, j'avais envie de tuer celui qui m'avait infligé ce destin, le voir souffrir. J'aimerai le torturer, voir la peur, la douleur dans ses yeux. Qu'il me supplie d'arrêter, qu'il me dise qu'il souffre, qu'il a mal... Je ne savais même pas mettre des mots sur ce que je ressentais tellement c'était fort.

***

Antoine, le meilleur ami de mon père était venu me voir. Il n'avait pas l'air bien, c'était comme un frère pour lui. Il se retrouvait seul pour diriger leur entreprise. Mon séjour à l'hôpital commençait très mal. Et ce n'était que le début.
Je savais juste que je pouvais compter sur Adèle et Elio, j'avais confiance en eux. Cette nuit j'avais dormi 3 heures, je n'aimais pas cette chambre, je ne me sentais pas en sécurité et dès que je fermais les yeux, je voyais les images de l'autre soir qui tournaient en boucle dans ma tête. J'étais branchée à tout un tas de machines qui faisait un bruit monstre. Et j'avais une perfusion, je détestais ça. Dès que je bougeais, je la sentais encore plus, ça me tirait sur le bras. Les infirmières me donnaient des antidouleurs mais souvent ils ne faisaient pas grand chose, j'avais toujours aussi mal. Leur nourriture était immangeable. Plus rien n'allait. Quelqu'un toquait puis entrait dans ma chambre. La mère d'Elio s'avançait vers moi.

- Bonjour Prune
- Bonjour
- Je ne sais pas si tu te souviens qui je suis
- Si je me souviens...Merci...Pour tout, je ne voulais pas aller chez vous à cause d'Elio. Je ne savais pas où vous habitiez.
- Nous ne pouvions pas te laisser dans cet état. La semaine à été longue pour lui. D'ailleurs il m'a donné quelque chose pour toi.
- Merci
- Si tu veux lui récrire quelque chose, tu peux me le faire passer, je travaille ici, dans un autre service.
- Pas de problème
- Sinon ça va mieux ?
- Pas trop, leur antidouleur ne font pas grand chose, je n'arrive pas à dormir et l'hôpital, ce n'est pas ce que je préfère.
- Je comprends, avant je détestais l'hôpital moi aussi. Surtout n'hésites pas à demander des choses aux infirmières, elles son là pour ça. ( elle regardait sa montre )Je suis désolée mais je dois te laisser, je commence bientôt.
- Oui je n'hésiterai pas, bonne journée
- Bonne journée Prune

Salut, je voulais t'envoyer un message mais ton portable est mort... Donc je t'envoie un mot sur un papier, c'est pas l'idée du siècle mais bon... Je suis parti un peu comme un voleur hier mais je ne voulais pas te réveiller. Ce soir, on vient te voir. Normalement il y aura tout le monde. Lou, Charlotte, Robin, Martin, Ysée, Adèle, Gabriel et Iris. On s'est aussi organisé pour prendre tes cours même si je sais que ce n'est pas ton premier problème. Et que ce n'est pas ta tasse de thé mais c'est important quand même. Je te les apporte ce soir.
Reposes toi bien
Elio

La matinée passait lentement, je n'arrivais pas à dormir, je ne pouvais pas bouger, il n'y avait rien à la télé. Je n'avais même pas pensé à prendre un livre ce soir là. J'avais deux infirmières attitrées. Une de jour, elle s'appelait Louise et celle de nuit Angèle. Elles venaient me parler pendant la journée, ça me faisait passer le temps en attendant les autres. Le médecin allait passer 1 fois par jour pour m'ausculter et voir si j'allais bien. D'ailleurs il était venu aujourd'hui. Il m'avait expliqué toutes mes blessures, j'avais toujours mon entorse au poignet droit, des hématomes sur les jambes, des brulûres un peu partout et un plâtre à la jambe gauche, ce qui veux dire que je serai en fauteuil roulant et sans oublier un énorme bandage au ventre. Et aussi les règles à respecter... Les trucs chiants en faite. Je détestais les règles du collège mais ce n'était rien comparé à celle-là. Je ne pouvais rien faire ici !
Louise m'avait apporté des livres, j'avais commencé à les lire. Je voulais prendre l'air mais je n'avais pas le droit d'aller dehors. Avant, je pouvais passer des heures et des heures allongée dans l'herbe à regarder les nuages et pendant la nuit les étoiles. Tellement de souvenirs, de souffrances...
L'après-midi était encore pire. J'avais mal au ventre à l'endroit où l'homme m'avait tirer dessus. Comme si je me reprenais la balle à chaque fois. Je me tordais de douleur et les médicaments ne faisaient rien. 2 heures que j'avais mal, je n'en pouvais plus, j'étais au bord du malaise. Une infirmière me donnait un antidouleur encore plus fort, j'allais encore plus être dans les vappes. Mais je pouvais enfin souffler et me reposer. Ils faisait effet assez vite et je m'endormais 15 minutes plus tard.

Mille pensées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant