Partie 3 : 1 an, 2 ans, 3 ans.

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Enfin ce cours plus qu’ennuyant de géographie était terminé. Déjà que je n’étais absolument pas fan de cette matière mais en plus mon professeur me détestais apparemment plus que je ne le détestait si ce n’est plus. Ce n’est pas ma faute il donnait toujours une tonne de devoir et expliquait mal sa matière… Je ramassais en vitesse mes affaires pour sortir le plus vite possible avant de me faire -encore- interpeller par le professeur. Par chance aujourd’hui je semblais y échapper et sortit de la salle de classe. Je restais quelques instants figer à l’embrasure de la porte ce qui me valut de me faire bousculer. Je revenais à la réalité et m’avancer vers la personne adossée nonchalamment  sur le mur d’en face avec un air blasé sur le visage.
-Tu m’attendais ?
-Non, non. J’aime poireauter devant une salle de classe avec tout ces gens qui me dévisagent et me bousculent.
Je ne peux m’empêcher de faire un petit sourire en réalité il se soucie plus de moi qu’il n’y parait. Il se décolla du mur et on se mit en route à travers les couloirs.
-Ayato-kun comment tu as fais pour supporter ce Mr.Chimura pendant deux longues années ?
-Qui ? Ah… tu veux dire ton prof de géo que tu ne supportes pas. Je n’avais pas de problèmes avec lui moi ! Me taquina-t-il.
-Ce n’est pas ma faute ! Lui dis-je en faisant une moue boudeuse. C’est lui qui me maltraite depuis le début.
Je sentis son bras sur mon mes épaules, il me tire à lui et ma tête se cogne contre son épaule.
-Allez arrête de bouder.
-Aïe ! Ça fait mal, tu pouvais faire plus attention tu crois pas ?
-Oh ça va miss petite nature…
Je jetais un rapide coup d’œil à mon ami… il faut dire que nous avions bien grandit. On avait maintenant 11/12 ans. Ayato me dépassait maintenant d’au moins une tête, ce qu’il se faisait un plaisir de me rappeler quotidiennement .Déjà 4 années d’amitié à notre actif, on peut dire que on est passé de la relation camarade de jeu à meilleurs amis. La plupart du temps on le passait ensemble. On fréquentait le même collège, par contre nous n’étions pas au même niveau, étant né en fin d’année Ayato avait une classe de plus que moi. Et il m’arrivait parfois également de voir sa sœur et son père. Moi qui n’avais personne, ils étaient devenus comme une famille pour moi.
-Ah… j’ai faim… me plaignis-je.
-Ce n’est pas un scoop tu as toujours faim.
-Tu sais que je tuerai pour un plat de ton père ?
Ouais j’avais découvert ce petit détail à force d’aller chez eux. Je ne sais pas ce qu’il mettait dans ces plats mais ils étaient vraiment délicieux au point que presque tout le reste me paraissait fade à côté.
-Tant que ça ? -j’hochais la tête et il poursuivit- Tu peux me dire où est-ce que tu mets toute cette nourriture que tu ingurgites ?
-Je n’en sais rien moi…  et toi alors, tu ne manges pratiquement jamais rien et pourtant tu n’as pas l’air anorexique.
On arriva dans la court et on s’assit à une table avec un banc, on se calait toujours là à notre pause c’était notre petit endroit à nous deux. Et comme chaque jour je lui demandais :
-Je vais m’acheter un bento tu en veux un ?
Et comme chaque jour également il me répondait :
-Non merci.
Je revenais quelques minutes plus tard après avoir acheté mon repas, je m’installais sur la banc face à Ayato qui comme à son habitude s’était assis sur la table.
-Alors tu te régales ? Me demanda-t-il en me voyant commencer à manger.
-Ce n’est pas aussi bon que les pats de ton père si c’est ce que tu veux savoir. Au fait, il faut que je te rende ton cahier que tu m’avais prêté j’ai pu noter ce que je voulais.
Je déposais mon sac de cours sur la table pour lui donner le dit cahier. Au bout de quelques minutes de recherche je poussais un léger grognement de frustration.
-Ton sac est encore tellement bien rangé que tu ne trouves rien dans ton fouillis ?
Je décidais de ne pas m’attarder sur sa moquerie et continuer de chercher. Je n’avais pas vu qu’un objet précieux que je gardais toujours avec moi dépassait de mon sac. Lui visiblement le remarqua puis s’en saisit, j’aurai bien voulu le retenir mais trop tard… Il s 'en saisit et le détailla un peu étonné puis me regarda à nouveau :
-Tu as encore ce vieux bout de chiffon ?
-Ce n’est pas un vieux bout de chiffon ! Et oui je l’ai encore. Tu sais bien qu’il est extrêmement précieux pour moi.
-Pourquoi ? Parce que c’est moi qui te l’ai offert ?
-Entre autre… répondis-je rêveuse.
Je regardais tendrement la peluche qui se trouvait dans mes mains. À la base c’était la sienne quand nous étions enfants, et puis un jour il me l’a donné. Je me souviens ce jour-là je pleurais parce que madame Shibata avait été particulièrement méchante envers moi. Et pour me remonter le moral il me l’avait donné pour ensuite me dire que au moins quand il n’était pas là j’aurai la peluche. Je réalisais soudain quelque chose… Comment est-ce que ça a pu me sortir de la tête !
-Tu te souviens de quelle date on est aujourd’hui ?!
-Je me demandais pourquoi tu ne m’avais pas encore bassiné avec ça.
-Donc tu le savais et tu m’as rien dis…
-Ce n’est pas moi qui est oublié je te rappelle.
-Sauf que moi j’ai pensé à un petit quelque chose pour toi.
-Tu vas reprendre l’exploration de ton sac ? S’amusa-t-il.
Je trouvais assez facilement cette fois une petite boîte entouré d’un ruban que je m’empressais de lui tendre.
-Tiens vas-y prend-le.
Il me regarda méfiant avant de s’en saisir. Bon c’est vrai que pour les autres années je n’avais pas fais de cadeaux de là à être sur le réserve… c’est un petit peu exagéré.
-Arrête de croire que je te fais une mauvaise blague ! Allez ouvre-le !
Je voulais voir sa réaction car il faut avouer que moi-même je ne savais pas si ça allait lui plaire.
-Alors ça te plait ?
-Des boucles d’oreilles ?
-Ouais quand je les ai vu j’ai tout de suite pensé à toi. Je te vois bien avec…
-Et tu n’as pas pensé que…  je sais pas moi… que je n’avais pas les oreilles percées ? Me dit-il avec un petit sourire.
Je savais parfaitement qu’il disait ça juste pour m’embêter.
-Ce n’est qu’un détail. Des oreilles ça se percent.
-Vrai… si mon père me dit un truc je dis que c’est ta faute alors ?
-Marché conclu !
-Je n’ai rien pour toi…
-Ton amitié et le fait que tu sois à mes côtés après ces 3 années c’est déjà le plus beau des cadeaux.
J’en avais peut-être un peu trop fait là non ? Je ne pus me questionner plus longtemps, la cloche sonna me ramenant ainsi à la réalité.
-Je dois y aller Ayato-kun on se voit plus tard…
Je l’embrassai rapidement sur la joue avant de mettre mon sac sur une épaule et de me mettre en route vers ma prochaine salle de classe. Mon meilleur ami se mit à mes côtés et me dit :
-Oui, à plus tard… Et merci encore.
Avant de partir il avait ébouriffer mes cheveux comme il avait l’habitude de le faire…
Oui ils nous arrivaient quelque fois de nous embêter, de se chamailler. Malgré notre lien était solide. Du moins c’est ce que je croyais….

Tokyo Ghoul Tome 1: Comment je les ai rejointsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant