Chapitre 3. ✔

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La sonnerie de son téléphone réveilla en sursaut Maximilien qui s'était endormi sur son bureau dans sa chambre. Les dossiers qui l'avait occupé la nuit dernière étaient éparpillés autour de lui, tout comme son plat de macaroni de la veille avec sa tasse de café. La cafetière vide traînait un peu plus loin, témoin de la longue nuit qu'il venait de passer.

-Allô, dit la voix encore endormie de Max.

-Mon poussin, qu'est-ce que tu fais encore au lit ? Lui dit la voix inquiète d'Alice, sa mère. J'étais morte d'inquiétude, j'attendais ton appel. Tu devrais déjà être parti à cette heure, je croyais que tu t'étais fait kidnapper toi aussi !

-Ben non maman, je suis policier, je ne me ferai jamais kidnapper voyons, répliqua-t-il en levant les yeux vers le ciel avant d'activer le haut-parleur de son cellulaire.

Maximilien se leva et attrapa son plat sale pour le mettre dans l'évier de la cuisine avant de se diriger vers son bureau pour mettre de l'ordre dans ses papiers. Il avait réussi à dégager quelques pistes qu'il marqua rapidement dans son carnet. Il allait devoir laisser ses notes chez lui, pas question qu'il amène du travail chez ses parents. Il classa ses dossiers dans le compartiment secret de son bureau magique.

-Sinon, dit-elle ignorant l'énervement de Max. Le joli garçon que tu as rencontré hier matin au café, penses-tu le revoir?

Max se figea ne sachant pas quoi lui répondre. Il avait oublié que le réseau d'espionnage de celle-ci était performant. L'expression « c'est un petit oiseau qui me l'a dit» s'appliquait littéralement à sa mère. Lui et sa fratrie se savaient constamment surveillés par les petits amis de celle-ci. Ce qui était en soit une bonne et une mauvaise chose. Sa mère savait toujours quand il avait besoin d'elle et savait aussi bien des choses qu'il aurait préféré garder cacher.

-Maman! Je l'ai vu seulement 5 minutes. Et c'est pas parce que je le trouve mignon que je vais finir mes jours avec lui!

Il secoua la tête exaspérée.

-Et comment t'es au courant? Oh, laisse faire je n'ai rien dit, dit-il en réalisant ce qu'il venait de dire.

-Oh! Mais c'est un simple hasard si mes oiseaux passaient par là, lui répondit Alice avec un ton innocent. Bon allez, tu devrais te dépêcher, je ne voudrais pas que tu arrives en retard! Et j'ai bien hâte que tu me donnes des détails croustillants sur ce bel apollon.

Sur ces mots, elle raccrocha, ne laissant pas la moindre occasion à Max de répliquer.

Maximilien soupira longuement avant de se diriger vers sa garde-robe. Il choisit son jean noir le plus propre, la chemise bleu foncé que sa mère lui avait donné pour son anniversaire et son veston qui venait de sortir de chez le nettoyeur. Il enfila les souliers de cuir que son père lui avait donnés des années plus tôt et qu'il gardait spécialement pour le brunch familial du samedi matin. Il aurait vraiment préféré porter ses confortables Convers mais ses parents appréciaient qu'ils fassent un effort vestimentaire quand ils se retrouvaient tous ensemble. Il finit de se préparer rapidement, enfila son épais manteau d'hiver et sortit en vitesse de son appartement afin d'essayer d'attraper l'autobus qui le menait directement sur la rue de ses parents dans le quartier d'Outremont.

***

Il descendit à son arrêt, après avoir aidé une jeune mère à descendre sa poussette. Malgré le mécanisme des autobus qui permettent de mettre à niveau la marche et le bord du trottoir, parfois les chauffeurs pressés ne s'immobilisent pas assez près du trottoir. Après un dernier salut, il se dirigea vers la porte de la maison de ses parents. Il n'eut pas besoin de sonner. À peine il tendit sa main vers le carillon, la porte d'entrée s'ouvrit d'un coup, révélant sa filleule de 11 ans, Annabelle.

[T.1] L'héritage caché [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant