Chapitre 5.✔

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-Bye oncle Ed, bye tante Shé et merci encore pour le brunch, c'était excellent comme d'habitude, dit Gabriel avant de prendre sa tante dans ses bras une nouvelle fois avant de faire de même avec son oncle. Ce dernier le serra de toutes ses forces et Gabriel fit semblant d'étouffer comme à l'habitude. Une petite habitude entre eux depuis aussi longtemps qu'il se souvenait.

-On était très content de te voir nous aussi, lui répondit son oncle de sa grosse voix rauque de fumeur. Tu passes quand tu veux, tu sais que tu es ici chez toi.

-Je sais mononcle, répondit-il, touché malgré lui par les attentions de son oncle. 

-À bientôt mon grand, j'étais vraiment contente de te voir, ajouta Schérazade.

Après un dernier câlin à sa tante, Gabriel regarda son téléphone pour la première fois depuis qu'il était arrivé chez son oncle, un exploit de sa part, pour vérifier l'heure. S'il se dépêchait, il allait fort probablement arriver à l'heure pour son entraînement. Il accéléra le pas en direction de la station du métro Berri-UQAM, ayant presque, presque hâte de s'entraîner. Il emprunta une ruelle peu transitée comme raccourci. Il admirait les graffitis sur les murs qui changeaient à chacun de son passage. Il s'arrêta devant un assez impressionnant et il sortit son cellulaire pour immortaliser ce dernier et peut-être l'ajouter sur son fil Instragram.

-Excusez-moi monsieur, fait une voix douce à sa gauche, interrompant le cours de ses pensées.

Gabriel se tourna pour y voir une voiture de marque Toyota grise qui s'était arrêtée à ses côtés, la fenêtre baissée. C'était une belle femme d'environ 35 ans avec de longs cheveux bruns qui se trouvait à l'intérieur de la voiture. Tout de suite, Gabriel ne put s'empêcher de lui faire son sourire le plus charmeur.

-Oui? Avez-vous besoin d'aide? Demanda-t-il sur son ton le plus agréable.

La femme lui adressa un sourire un peu séducteur. Gabriel se mit sur ses gardes, trouvant que cette dernière le dévisageait comme si elle allait le bouffer tout rond. Il s'était rendu compte au cours des ans que sa voix, son ton ou encore son non-verbal avaient tendance à être interprétés comme de la séduction. Il lui est arrivé que certaines personnes, tous genres confondus, lui aient fait des avances non désirées sous prétexte qu'il les aurait séduits en premier. Bien qu'il en fasse usage allègrement quand cela lui convient, parfois l'effet n'était pas voulu. Il craignait que cette interaction entre dans cette catégorie.

-Pourriez-vous m'indiquer par quel chemin me rendre sur la rue Saint-André ? -Bien sûr! Vous allez voir, c'est super simple. Vous être proche en plus. Continuez encore tout droit jusqu'à René-Lévesque, ensuite tournez à droite sur le boulevard. Puis vous continuez ...

Gabriel n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une personne qu'il n'avait jamais vu venir le poussa fortement, le faisant tomber face première. Ayant de bons réflexes, il mit ses mains juste à temps pour éviter que son visage ne percute le sol. Un peu assommé par sa chute, il se releva péniblement en essayant de voir qui l'avait poussé. Il eut seulement le temps de voir un grand homme baraqué s'avancer vers lui et qui lui asséna un coup de poing sous le menton. Puis, le noir!

***

Maximilien ferma la portière de la voiture de Théodore en le remerciant une dernière fois pour le lift. Ce dernier avait un client à voir pas très loin d'ici et lui avait proposé de le raccompagner. Max avait accepté, car il avait hâte de retourner à son enquête et pour rassurer sa mère. Tsé, histoire qu'il ne se fasse pas enlever en rentrant chez lui en plein milieu de l'après-midi. En même temps, avec le froid, les rues étaient moins bondées de monde et le soleil se couchait tôt au mois de février...

Il monta les escaliers jusqu'au deuxième étage, débarra la porte donnant sur le balcon partagé et continua sur la dernière volée de marches jusqu'à son appartement situé au troisième. Les longs escaliers étaient parfois pénibles, mais aujourd'hui il s'en fichait un peu. Alors qu'il débarra la porte de son 3 ½, il enleva ses bottes et son manteau mécaniquement, en faisant déjà le plan dans sa soirée. Avant d'oublier, il texta rapidement sa mère pour l'aviser de son arrivée. Il avait l'impression d'être une jeune adolescente qui avait un couvre-feu, mais les temps n'étaient pas sûrs pour les Descendants. Il comprenait un peu mieux ce que ses collègues féminines devaient vivre au quotidien, augmentant son respect envers elles. Devoir être tout le temps sur ses gardes devenait épuisant, voire frustrant. Marcher seul, une fois la nuit tombée, ne devrait pas être aussi effrayant. Au moins, quand son enquête aboutira, il pourra recommencer à vivre normalement. D'autres personnes n'ont jamais cette chance.

Un bruit soudain attira son attention. Sûrement un des animaux de ma mère, songea-t-il, pas plus inquiet que cela. Il s'avança vers le balcon afin de laisser entrer le possible écureuil ou chat ou encore moineau. Il avait pris l'habitude de les nourrir afin de compenser un peu le travail qu'ils avaient à cause de sa mère. Puis, s'avoua-t-il, ils étaient souvent mignons et le laissaient parfois les caresser. Surtout les chats. Qui revenaient sans que même sa mère leur demande. Un ombre à figure humaine bougea derrière les rideaux. Maximilien se figea et porta sa main vers sa dague enchantée. Et merde, pesta-t-il. Il avait quitté sa maison tellement vite ce matin qu'il ne l'avait pas prise. Un rapide coup d'œil vers sa chambre lui apprit que cette possibilité n'était pas possible. Il avait la certitude d'avoir entrevu des souliers sous sa porte. Il recula d'un pas, portant sa main où se trouve son arme à feu normalement, mais il l'avait déposé dans l'armurerie du commissariat. SHIIIT, ragea-t-il, que faire, que faire... Il recula d'un autre pas le plus silencieusement possible, en cherchant du regard ce qui pourrait lui servir d'arme. Une lampe... Les couteaux de la cuisine sont trop loin... Un mouvement brusque derrière lui le fit se retourner en position de défense. Il était prêt à vendre cher sa peau. S'il arrive à atteindre la porte, il pourra probablement s'en sortir...L'individu devant lui portait un cache-cou et une tuque, on ne voyait donc que ses yeux.

Sans y penser plus longuement, Maximilien fonça sur lui, avec l'idée de le tasser du chemin pour atteindre la porte d'entrée qui était derrière le bandit. L'homme l'esquiva et lui fit un croche-pied faisant trébucher Max. Le policier reprit son équilibre, attrapant le tabouret placé à côté de son entrée. Il avait enfin de quoi se défendre mais le nombre de ses adversaires venait d'augmenter. L'homme du balcon entra dans l'appartement et la porte de sa chambre venait de s'ouvrir d'une volée. L'officier de police lança le tabouret vers l'assaillant le plus proche de lui et s'élança vers la porte une nouvelle fois, dans une tentative désespérée d'échapper à la situation. Il ne savait pas si les suspects étaient armés et il n'avait pas de renfort. Il se doutait que cela devait être les kidnappeurs des Descendants. Mais comment réussissent-ils à avoir accès à autant d'informations?

L'homme qui était sur le balcon sortit un Taser d'une de ses poches et visa Maximilien.Il avait la main sur la poignée quand le choc le fit s'écrouler sur ses genoux et qu'il tomba face première par terre. Un tremblement le traversa, le faisant perdre le contrôle de ses membres.

-Ça y est, injecte-le! cria un des trois.

Max tente de se débattre, sans succès, aucun de ses membres ne répondant. Il sentit l'aiguille pénétrer sa peau, puis plus rien.

Une douleur à l'épaule le réveilla, il sentit quelque chose bouger sous lui et le bruit d'un moteur. Il essaya d'ouvrir ses yeux, mais ils semblaient peser une tonne. Malgré tous ses efforts, il sombra à nouveau dans le noir. Sa dernière pensée fut de craindre la réaction de sa famille face à sa disparition. On ne savait jamais avec les d'Aquila.Il existait la possibilité que Montréal n'ait plus aucun bâtiment debout une fois qu'ils se rendront compte qu'il avait été kidnappé...

[T.1] L'héritage caché [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant