Chapitre 2

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J'étais sous le choc. Mes yeux agrandis regardaient l'homme qui m'avait probablement sauvé la vie. Je laissai échapper un soupir de soulagement, me permettant de reprendre ma respiration qui s'était grandement accélérée et interrompue au fil des dernières minutes.

L'homme devant moi semblait attendre une réponse, et je ne pus lui demander qu'une seule chose.

- Pourquoi as-tu fait ça ? chuchotai-je.

Cela pouvait sembler étrange, mais c'était la seule chose que je pouvais dire. La seule chose qui me venait à l'esprit. Pourquoi ? Pourquoi avait-il sauvé ma vie ? Il ne me connaissait pas et aucun inconnu n'avait osé m'aider auparavant. C'était chacun pour soi, c'était tout ce que je connaissais.

L'homme ricana. Le son était doux et mélodieux.

- On ne t'a jamais apprise à dire merci ?

Je me retiens fortement de rouler mes yeux. Ce serait impoli de faire ça alors que cet homme venait de me sauver la vie.

- Je veux dire, tu n'avais pas à le faire. Tu viens de perdre plusieurs munitions en faisant ça. La nuit vient de tomber, tu aurais eu besoin de chacune d'entre elles...

L'homme haussa les épaules. Il semblait détendu, alors que je ne faisais que regarder partout autour de moi pour m'assurer qu'aucun autre infecté allait surgir de nulle part.

- Que puis-je te dire ? Je ne suis pas sans cœur. Je ne pouvais pas rester ainsi alors qu'une jeune femme sans défense se faisait attaquer. Où sont les bonnes manières ?

- Je ne suis pas une jeune femme sans défense, marmonnai-je entre mes dents serrées.

- Ah oui, parce que tu sembles être en plein possession de tes moyens là-bas. C'était magnifique à voir, dit-il sarcastiquement, le rictus toujours intact sur ses lèvres roses.

Il avait raison, quant bien même j'aurai voulu le dénier. Ce n'était pas mon moment le plus glorieux là-bas. J'avais merdé, et cette erreur aurait pu me coûter beaucoup.

- Je me demandais simplement. La plupart des gens se serait retourné et aurait fait comme s'ils n'avaient rien vu.

- Je ne suis pas comme la plupart des gens.

Je hochai de la tête.

- Eh bien, merci, dis-je finalement.

Dramatiquement, l'homme haleta, posa une main sur sa poitrine dans un geste théâtral.

- Ah, elle m'a remercié. Je peux mourir en paix.

- Essaye de ne pas mourir tout de suite. Je me sentirai mal après ce que tu viens de faire pour moi, dis-je, ne pouvant m'empêcher de prononcer ses paroles avec un demi-sourire sur mes lèvres.

- C'est noté, dit-il simplement.

- Je devrais y aller, marmonnai-je plus pour moi-même.

L'homme regarda autour de lui.

- Je ne pense pas que ce soit sécuritaire.

- Je dois rentrer chez moi, dis-je simplement.

Valait mieux ne pas s'attarder sur des détails. Bien que cet homme ne semblât pas malin, un peu arrogant, rien de plus, je ne pouvais pas prendre de risques. On ne savait jamais. S'il apprenait pour ma mère, ça pouvait être le début de la fin.

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