Le journal de Malaado [TERMINE]

Chapitre 24 : A un moment ... faut arrêter de me chercher !

L'avocat enleva sa robe, il avait son boubou dessous. Iba étaient en train de parler au téléphone, il raccrochait et appelait quelqu'un d'autre, répondaient à plusieurs appels en même temps.

Mel était en train de lire les infos qui arrivaient au fur et à mesure sur son téléphone. Dans ma tête, milles questions, milles scénario. 

J'aurais du tout dire des le début. Heureusement que j'avais fait l'examen de viol, heureusement que j'avais écouté cette infirmière... Que devais-je faire maintenant ?

Qu'est ce que Bakary allait penser ? Il fallait que je lui parle

Et ma belle famille ? et MA famille ! Heureusement qu'ils n'étaient pas venus ! Momo et Sarah vivaient à Ziguinchor, quelle chance !

Et mes amis ? Tout le monde allait savoir qu'on m'avait violé, il n'y avait aucune raison, je sais, mais j'avais tellement honte, j'avais l'impression que si je le disais à haute voix, ça devenait réel. Une fois que tout le monde le saurait ... je serais « la fille qui s'est faite violer par Jules Ndiaye »

Les avocats voulaient demander des dommage et intérêts, mais what ? Pourquoi ? C'est comme si on me payait pour ça ? C'est encore pire non ?

Et l'audio ? Olala ... j'avais oublié l'audio. Les gens allaient entendre ma voix, en train de crier pendant qu'il m'insulte. Quelle honte, mais quelle honte !

Voilà pourquoi je ne voulais pas en parler, j'avais même pas commencé à énumérer tout ce que ça allait engendrer comme problème. Vu que de toute façon il n'était pas question qu'on en parle déjà ! Personne ne devait savoir, et j'espérer juste oublier.

Et d'nu coup, je me rappelais de Jules. Mais ... Quel était son but ?! De toute façon il était accusé de meurtre, avec des preuves presque irréfutables. Donc tant qu'à faire, il avait du se dire, ben en passant je vais la tirer vers le fond avec moi. Ça devait être pour ça qu'il l'avait fait même ... en se disant que peut-être, de peur que tout le monde sache je n'allais parler de. ..

L'avocat de coupa dans mes pensées,

Avocat de Bakary : Vous êtes obligée d'aller à la barre maintenant ...

Iba avait pris le soin de tout expliquer à l'avocat, après que je leur ai expliqué à tous les deux dans la voiture une heure plus tôt.

***

UNE HEURE PLUS TOT DANS LA VOITURE DE MALAADO

Mbacké avait la veine au milieu du front gonflée, on venait de sortir du tribunal, escortés par une nuée de journalistes médiocres qui apparemment trouvaient ce renversement de situation « sensationnel » et « inédit »... bon je ne peut pas leur en vouloir, c'est le genre d'article que Zeina m'aurait lu à la plage sur un transat, et on aurait bien rit ... là c'était beaucoup moins drôle.