Chapitre 28 : Point de non retour

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Bakary 

Sur la route de Dakar  

***

J'avais l'impression de trahir Malaado, encore une fois. J'aurais voulu qu'elle reste sur cette île pour toujours, dans ce cocon, en sécurité. Mais je ne pouvais pas laisser passer ça. 

Si Jules avait été libéré, malgré toutes les preuves contre lui, c'est que rien ne l'arrêterait. Il avait du tirer des ficelles, trouver des vices de procédure, corrompre des juges ou des gens du ministère de la justice. Je le savais, j'avais travaillé pour cet homme pendant des années, j'avais des archives de toutes les horribles choses qu'il avait faites. 

Je composais le numéro de Samba, 

Samba : Allo ? Bakary ? 

Moi : Oui, ça va ? 

Samba : Oui, j'ai reçu ton message, j'arrive au bureau là..

Moi : Okay, le mot de passe de mon ordi c'est malakane, ouais je sais, facile, je t'envoi le chemin d'accès du fichier par message, tu imprime tout, tu le met dans des cartons, je te dirais ou l'envoyer... 

Samba : Okay, ça va Bakary ? Tu fais quoi là ? 

Moi : Rien, je suis sur la route, je te rappelle plus tard ... 

Samba : Et Mal..

Je raccrochai, Mel était en train de m'appeler depuis une heure, Malaado devait leur avoir dit que j'étais parti. Et il n'allait pas lui falloir beaucoup de temps pour lire entre les lignes de la lettre que je lui avait laissé. Je n'avais pas beaucoup de temps, je filais sur la route. 

Malaado 

Dans le cabanon, Sine-Saloum

***

J'étais coincée ici, heureusement j'avais eu le temps d'envoyer un message à Iba avant que mon téléphone ne s'éteigne. Il allait envoyer quelqu'un me chercher, j'étais prête, avec mon sac emballé, assise sur le rebord du ponton. 

Je m'imaginais cent milles scénario, est ce que Bakary allait faire un scandale, se battre avec Jules ? Essayer de le tuer ? Jules devait être hyper protégé, il devait s'y attendre, donc j'avais plus peur pour Bakary... Et même s'il ne lui arrivait rien, la prison ... il allait y retourner après un weekend. 

Même si c'était pour sauver mon honneur, je ne lui pardonnerais jamais. S'il faisait ça, c'était décidé, je prendrais mes affaires et je rentrerais à Paris. Fin 

J'avais envie de pleurer, de crier, de frapper quelqu'un, toutes les émotions se succédaient dans ma petite tête. Et surtout j'étais complètement impuissante, j'étais coincée que cette île qui au fil des minutes qui passaient perdait de son charme pour n'être plus qu'une prison qui me retenait de rattraper mon mari avant qu'il ne fasse l'impensable. 

 Au bout de 15min, Iba arriva sur une pirogue. Je n'avais jamais été aussi contente de le voir, finalement. Iba était devenu mon meilleur ami, mon allié, celui qui était toujours là pour moi, et qui surveillait mes arrière. On se serra dans les bras, pendant que le jeune homme posait mes affaires dans sa pirogue puis on parti à toutes bringues. 

Le journal de Malaado [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant