IX

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Mais quel enfoiré !

Il m'a fait attendre plus d'une demie heure pour à peine 15 minutes de papotage. On aurait pu faire ça par message ou même par téléphone. Alors pourquoi me faire venir pour que l'on puisse se VOIR !? C'est dingue !

Heureusement pour moi, Léandra m'a proposé cette solution, je me change discrètement à l'école et elle m'emmène au club de strip pour que je sois pile à l'heure. Elle m'a sauvé la vie, j'espère juste une chose, que personne ne m'a vu.

Je pousse un long soupire de frustration alors qu'un frisson parcours mon échine.

"Qu'est-ce qu'il t'arrive ma grande ? "

Je frotte mes bras pour le faire partir plus vite et me rafraîchir un peu par la même occasion. Il fait assez froid en ce mois de janvier, en même temps nous sommes en plein hiver et nous attendons la neige avec impatience. Un hiver sans tempête de neige à New-York n'est pas un hiver normal, malgré les coupures de courant, d'eau courante, j'aime ces moments car en général la loque est coincé ailleurs et j'ai la maison pour moi toute seule, sans école, sans camarade de classe qui me font chier et surtout sans le groupe de baiseur sans cervelle et les suceuses en plastiques. Malheureusement, je perd de l'argent, c'est la seule ombre à l'image. 

"Ce n'est rien, un mauvais pressentiment." Dis-je en lui faisant un sourire.

Elle me le rend alors que nous arrivons enfin à la boîte. Je la remercie et sors de la voiture en lui donnant un bisou sur la joue.

"Cuidarte, mi cariño." Dit-elle en embrassant ma joue à son tour.

Je m'éloigne de la voiture en lui faisant un signe de la main avant de démarrer. Comme à mon habitude, je rentre par devant et tombe nez à nez avec mon père.

Il me regarde de haut en bas une grimace de pur dégoût sur le visage et passe en me percutant pour rejoindre l'étage.
Je le regarde partir vexer, c'est moi qui devrait être écœuré pas lui ! C'est moi qui dois supporter de vivre sous le même toit qu'un ivrogne. C'est moi qui ai dû affronter la dur réalité de la vie à même pas 6 ans. C'est moi qui ai dû faire le deuil de ma mère et de mon père. J'ai une vie de merde, pas plus que certain voir même banale pour d'autre mais elle est merdique quand même.

Je refoule la colère et les larmes de fureur qui menace d'exploser à tout moment car peu importe ce que je dis ou ce que j'exprime à l'extérieur. Voir la seule personne qu'il me reste, le seul parent que j'ai et le seul être qui a un moment ma aimé comme un père devrais aimé sa fille, me fais mal, horriblement mal !

J'ai tout accepté de lui, j'ai tout fait pour qu'il redevienne mon papa, qu'il soit fière de moi. J'ai accepté de travailler dans cette boîte de strip ou une ado de 15 ans n'avait absolument rien à faire, j'ai accepté de long mois de lui donner la moitié de ce que je gagné avant de me soucier de moi et de mon avenir. J'ai longtemps nettoyé derrière, je me suis cassé le dos pour le mettre dans son lit quand il était trop bourré pour le faire seul, gisant sur le sol comme la loque qu'il est, j'ai encaisser les coups à chaque de colère à cause de l'alcool, chaque jour que dieu à fais de mes 10 ans à 17 ans, aujourd'hui je n'ai plus le temps ni l'espoir. Et c'est comme ça qu'il me remercie ?

Je pénètre dans le vestiaire et dépose mon sac lourdement sur une des coiffeuses, remonté comme une cocotte je me déshabille avec hargne et enfile ma tenue. Je grogne des bonjours par-ci par-là et vais directement préparer le bar pour la soirée. Je ne parle à personne essayant de ne plus ressassé mes pensées et cette fin de journée des plus pourris. Je prends de longue inspiration alors que le visage de Kellan me revient en pleine face, ses yeux vert me fixant, son allure aussi agaçante que sexy. Sa voix grave qui ne ressemble à rien à celle d'un ado. Il fait si... viril.
Un frisson me parcours de la tête au pied alors que j'enfile le corset argent à la dentelle fine. Mes bas résilles suive, la petit jupe en tulle blanche toute en volume et enfin les escarpins rouge que j'aime tant elles sont vernis et tellement agréable. Je passe par la case make-up et file vers le bar.

Baby GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant