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Je dois préserver mes forces. Les chaines à mes poignets sont juste assez longues pour que je puisse tendre les bras. Je rapproche le plateau, tentant de séparer mon regard du sien, implorant. Je frissonne. Mais je suis résolue, qui sait les tortures auxquelles je vais être exposée ?

Je me force donc à ignorer ses yeux suppliants et avale le fromage, la pomme et le morceau de pain. Je me verse un verre d'eau, le sirote, et m'apperçois qu'il en reste un fond dans la cruche.
J'hésite un instant, je ne peux m'empêcher d'observer la ligne lasse et déçue de ses sourcils.  

Prise de remords en m'imaginant à la place d'Eos, je remplis le verre avec les dernières gouttes du précieux liquide et le fait glisser vers lui. La pièce est tellement exiguë que si on tendait tous les deux le bras, je pourrais attraper ses doigts, alors je n'ai qu'à faire attention à ne pas renverser.

Il me jette un regard plein d'incompréhension. Il s'empresse de porter l'objet à ses lèvres. Quand il en a fini le contenu, il pose ses yeux un peu tristes sur moi.

- C'est vraiment toi, Hélisa, la fille du roi ?

L'agacement bourdonne dans mon crâne. Je déteste qu'on me rappelle que je suis la fille de mon père. Mes ailes de jais tressautent. Je le fusille du regard.

- Pardon. Je suppose que c'est compliqué de ne pas pouvoir choisir son avenir.

Surprise, je l'observe. Son expression est un mélange de nostalgie, de compassion et de culpabilité. Serait-il le premier à comprendre réellement ce que je ressens ? Je me sens proche de lui. Est-ce parce que c'est Hélisa et non ma fausse identité qu'il connait ?

Je reporte mon attention sur mes chaines. Je dois trouver un moyen de me libérer d'elles. C'est un devoir. Surtout que d'après mes observations, Eos est bien trop faible pour tenter une évasion. Je dois trouver des secours pour lui. Le temps presse, au vu de ses blessures.

Je réfléchis. Je ne connais pas assez le lieu. Je ne sais même pas ce qu'il y a derrière la porte ! Je n'ai aucun souvenir de mon arrivée dans cette pièce, impossible de m'y accrocher. Je n'ai qu'une solution pour ça : attendre que les frères Histë viennent me chercher pour mieux connaitre l'endroit. Un problème ? Aucune idée de si je vais en revenir ni même de dans combien de temps ils comptent venir.

J'essaie de tirer un peu sur mes chaines. Elles sont si solides que l'acier me cisaille la peau. Je ne pourrai pas les briser, même en y mettant toutes mes forces. La panique afflue dans mes veines, brûlante. Je ne sais pas quoi faire. Je suis destinée à rester ici jusqu'à ce que mon père réussisse à trouver un moyen de me récuppérer ?

Soudain, Eos gémit et lève son joli regard sur le plafond. Une larme de douleur roule sur sa joue. Il presse sa main contre une plaie béante sur son abdomen. Par reflexe, je tire plus fort sur mes chaînes. Elles ne bougent pas.

Je vais devoir laisser ces Histë gagner ? Je déteste cette idée.

Mais au loin j'entends une discussion. Les voix se rapprochent. Leurs timbres chatouillent mes souvenirs... C'est celles des frères Histë, j'en suis sûre ! Que faire ? Me débattre avec mes chaines pour tenter d'en trouver une faille et me libérer ou essayer de comprendre de quoi ils parlent ? J'ai si peur qu'ils me fassent du mal...

Choix :

¤ Tenter de me libérer (aller à ¤7¤)

¤ Ecouter de quoi ils parlent (aller à ¤8¤)

How to be free ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant