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Je souffle profondément. Paniquer et me débattre ne servirait pas à grand chose. Je dois me concentrer sur ce qu'ils disent. Peut-être en tirerais-je des leçons qui pourraient me servir ? Je me force à me détendre, pose mon menton sur mes genoux, entre les chaines.

J'ignore Eos, ignore la peur qui flamve dans mon coeur et me force à écouter la conversation des deux hommes. Elle est étouffée par l'épaisseur du mur, mais plus ils se rapprochent et mieux je le entends.

- Tu crois qu'on pourra en tirer beaucoup de fric ?

- Tu pense vraiment qu'à ça ! Le but principal de cette affaire c'est de prouver que le roi ne dépêche aucuns moyens pour un garde mais va remuer ciel et terre pour retrouver sa fille.

- Et s'il le fait pas ?

- On en a déjà parlé ! Il le fera, point.

- Mais alors pourquoi on a torturé le garde ?

- Pour faire vrai. Je n'aime pas plus que toi faire ça.

- Ah. Bah moi ça va. Honnêtement ça détend.

- T'es vraiment grave.

Le premier part d'un grand rire tonitruant tandis que le deuxième soupire.

- Mais on devra aussi torturer la pt'iote ?

Je grimace. Je déteste qu'on me rappelle ma taille presqu'autant que je déteste qu'on me rappelle qui est mon père. Deux choses dont j'ai hérité de lui et qui me sont insupportables. Je remue le bout de mes ailes, excédée.

- Oui idiot ! Si le roi ne fait rien ou peu, c'est l'idée. Le but, c'est de le brusquer un peu.

- Ah bah alors c'est pas moi qui m'y colle ! Elle est trop mimi, je veux pas toucher à son joli visage.

La fureur imprègne chacun de mes muscles. Je grimace. Je respire profondément, tentant de me calmer. M'énerver ne servira à rien. Peut-être que ma petite taille m'empêchera de souffrir pour une fois ? N'empêche, ma fierté en prend un coup.

- T'auras pas le choix. C'est moi le plus grand ici. Hors de question que tu commences à diriger.

Je frissonne. Je sens que je vais passer un mauvais quart d'heure. J'ai beau m'exhorter à ne pas y penser, la peur s'infiltre dans chaque centimètre carré de ma peau. Je lève mon menton, incapable d'en écouter plus sans vomir ou hurler.

J'essaie de tirer sur mes chaines. Elles bougent un peu, mais font un boucan d'enfer. Une de mes plumes se coincent dans un maillon. Tandis que je jure, j'entends encore un bout de leur discussion.

- Alors on y va pour elle ?

- En partie. J'ai aussi remarqué qu'il y avait un défaut dans les maillons de leurs chaines. Les ouvertures sont trop grandes, avec un certain angle ils pourraient probablement se libérer. Je doute que le garde ait encore la force de tenter mais la petite... Rien de moins sûr.

- Alors tu vas faire quoi ?

- Les souder. Pourquoi tu crois que j'ai approté le chalumeau ?

 - Mais on risque de les brûler vifs !

- Et alors ?

- Je ne veux pas voir ça.

- T'es vraiment un trouillard.

La panique brûle mon coeur. Brûlée vive ? Mais que faire ? Tenter de me libérer tout en sachant que le raffu risque de les faire venir plus vite ou tenter de supplier Eos de m'aider ? Je lui jette un coup d'oeil. Il n'a pas l'air très enclin à m'aider maintenant que je ne l'ai pas intégré dans mes plans de fuite.

Dois je écouter ma fierté ou ma raison ?

Choix :

¤ Rester calme et demander son aide à Eos (aller à ¤12¤)

¤ Me débattre avec mes chaines et faire du bruit (aller à ¤11¤)

How to be free ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant