RED Saison 1 #illusion [TERMINE]

Chapitre 20

Je n'ai pas bien dormi cette nuit plongée que j'étais dans mes pensées et mes interrogations. Pourquoi est-ce que je me torture l'esprit ainsi avant même de savoir ce que Livio me veut ? Et je repensais aussi à la façon dont David avait botté en touche le fait de rester avec moi. Le réveil est difficile et la journée va être longue.

David me salue toujours aussi chaleureusement au café et cela meréconforte de le voir.

— Tu as l'air exténuée, me dit-il le sourire aux lèvres. Tu n'as pas beaucoup dormi ?

— Pas assez effectivement. J'étais avec un homme hier soir et il m'a épuisée, je lui réponds sur le même ton joueur.

Cette proximité et ce petit jeu me font du bien et me détendent. David continue de me regarder et replace spontanément, derrière mon oreille, une mèche decheveux échappée de mon chignon en me caressant la joue. Ce contact est doux et je me surprends à fermer les yeux pour mieux le savourer. Le silence devient soudainement pesant. Qu'est-ce qui se passe ? David retire sa main et je lis la même confusion dans son regard.

— Je vais à mon bureau, je dois avancer sur notre dossier, je disbrutalement pour couper court à ce malaise.

Il se racle la gorge, me dit qu'il a aussi du travail et nous repartons chacun dans notre bureau. Ce contact était bien plus intime que d'habitude, j'ai pris peur et David aussi. C'est bien ce que je disais, dès que ça devient plus « sérieux » il fuit. Tout comme moi d'ailleurs mais est-ce pour les mêmes raisons ? J'imagine que non et je ne peux pas dire qu'il ne m'avait pas prévenu dès le début. Il faut vraiment que je ralentisse nos rendez-vous ou que j'y mette un terme sinon je vais me casser le nez.

Dans la matinée, alors que je suis enfin plongée dans mon travail, mon téléphone sonne. C'est Livio. Mon cœur bat la chamade, ma respiration se coupe. Je suis excitée, heureuse, effrayée.

— Livio ?

— Bonjour Ema. Je ne te dérange pas ?

Mon Dieu que cette voix m'a manqué. J'en ai les larmes aux yeux rien que de l'entendre. Cinq mois sans lui me paraissent soudain cinq jours tant cette voix m'est familière.

— Je suis au travail mais je peux te parler quelques minutes. Ça me fait plaisir de t'entendre.

Et c'est vrai. Entendre cet homme avec qui j'ai partagé tant de choses me rappelle à quel point il me manque. Mais aussi à quel point il m'a fait souffrir. La cicatrice n'est décidément pas refermée.

— A moi aussi. Tu vas bien ?

Je sens toute la prudence qu'il met dans sa question. Trop heureuse de l'entendre, j'évite le rire ironique qui menace de sortir de ma bouche.

— Je vais bien. Mon nouveau travail me plait et l'équipe est vraiment sympa. Je travaille sur un projet qui me prend du temps mais j'adore ça. Et toi comment vas-tu ?

J'espère au fond de moi qu'il ne m'appelle pas simplement pour me demander de mes nouvelles. Je comprends maintenant, au bout de cinq mois, que j'aime toujours Livio mais que je ne veux plus souffrir. C'est trop douloureux. Alors je ne veux pas qu'il m'appelle s'il n'a pas quelque chose de vraiment important à me dire. En me disant cela je suis fière de moi et de mon état d'esprit même si ce n'est pas sans douleur. Je réalise aussi que ces dernières semaines j'ai très peu pleuré et moins pensé à lui. Le travail m'accapare beaucoup de temps mais j'ai aussi passé du temps avec David. Il m'a aidé sans le savoir à aller mieux et à reprendre confiance en moi.

— Je vais bien Ema. Je t'appelais parce que je... j'espérais que tu voudrais bien dîner avec moi ? débite-t-il rapidement, visiblement nerveux.