RED Saison 1 #illusion [TERMINE]

Chapitre 34

Je trouve ma sœur en train de préparer à dîner dans la cuisine, elle se retourne pour me saluer mais je fonds en larmes devant elle. En un instant je me retrouve dans ses bras et elle me caresse doucement les cheveux.

— Chut, là... qu'est-ce qui se passe Ema ?

Mais je ne peux pas parler, je suis submergée par le chagrin. Comme si ces larmes étaient là depuis quelques jours à attendre de sortir. Elena me dit que pleurer un bon coup me fera du bien alors je me laisse complètement aller. Je pleure quelques minutes dans ses bras jusqu'à ce qu'elle me dise :

— Désolée ma sœur mais si je n'égoutte pas le riz maintenant, c'est de la pâte que nous allons manger.

Je rigole malgré moi en me redonnant un peu de contenance.

— Je te propose d'aller te rafraîchir et de te changer puis de venir tout me raconter en dînant. Ça te va ?

— C'est parfait.

Elle m'embrasse sur le front puis je vais dans ma chambre. Je me reprends, passe un peu d'eau fraîche sur mon visage, prend le cadre photo avec moi pour le montrer à Elena puis consulte mon portable. Pas de nouvelle de David. Vu son dernier message je ne m'attends pas à recevoir de nouvelles de sa part mais je ne peux m'empêcher de l'espérer quand même. Est-ce que je lui manque ? Est-ce qu'il pense à moi ? A-t-il pris une décision ? Cette distance risque de lui ouvrir les yeux sur le fait que je ne lui donne pas assez et qu'il peut trouver une autre femme bien plus disponible que moi et prête à s'investir pleinement. Sauf que je suis prête maintenant, à deux cents pour cent. J'espère qu'il n'est pas trop tard.

Je rejoins Elena qui a gentiment préparé un poulet basquaise. Elle tient de notre grand-père son amour pour la cuisine, elle aime passer du temps à préparer un bon plat. Cuisiner ne me dérange pas mais plutôt des trucs simples et rapides. Elle débouche une bouteille de vin et nous sert un verre à chacune. Son plat est délicieux et me redonne un semblant de peps. La nourriture ça réconforte c'est bien connu.

— Raconte-moi tout, me dit Elena.

— Je ne sais pas vraiment par où commencer. Je ne sais même pas pourquoi j'ai craqué comme ça tout à l'heure, je dis en mangeant. David est parti à New-York hier et il me manque. Beaucoup. Je me rends compte qu'il occupe désormais une place importante dans ma vie.

— C'est plutôt positif ça non ?

— Oui et non. Depuis vendredi j'ai maintenu une distance entre nous pour y voir plus clair sans pour autant l'écarter de ma vie mais mardi il m'a dit qu'il en avait marre et je ne peux pas lui reprocher. Je n'ai pas pris en compte le fait qu'il pourrait se sentir en insécurité par rapport à notre couple. Du coup il m'a dit que ces quelques jours l'un sans l'autre nous aiderait à réfléchir à ce que nous voulons vraiment tous les deux. Tu comprends, jusqu'ici David était clair et transparent sur ses sentiments et là il ne sait plus s'il veut encore de moi. Je l'ai poussé à se poser des questions.

— Le problème c'est que je vous comprends tous les deux. Tu l'as choisi mais tu as peur donc tu veux y aller doucement. Et lui, et bien il te dit qu'il t'aime et le lendemain tu lui demandes de te laisser plus d'air. Ça a dû être difficile pour lui et pourtant il a accepté de te laisser cet air dont tu as besoin. Il tient à toi ça ne fait aucun doute.

— Je sais mais j'ai quand même peur qu'il réalise qu'il peut trouver une femme moins écorchée que moi. Ça me stresse un truc de dingue ! Je crois que je suis amoureuse de lui.

— Je crois aussi mais c'est une belle nouvelle Ema. Je suis heureuse pour toi. C'est un beau sentiment même si parfois il fait mal. Dis-le lis à son retour.