~ Chapitre 4 ~

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J'acquiesçai d'un hochement de tête, puis il ramena son ami chez lui. Je restai là, planté comme un poteau dans la cage d'escalier de mon nouvel appartement, alors que j'aurais très bien pu rentrer chez moi. Mais un sentiment me parcourra, ce qui m'empêcha d'exécuter ce souhait. Qu'était-ce ? L'aimais-je encore ? Après tout ce qu'il m'avait fait subir ?! Impossible...C'était lui qui était à l'origine de tous mes malheurs. Il était à la tête de tous les groupes qui étaient contre moi. Chacune des personnes dans ces groupes me détestaient au plus haut point, alors que je ne leur avais rien fait personnellement. C'était juste Sangwoo qui leur demandait de me haïr. Nous allions avoir une discussion comme nous n'en avions jamais eu. J'en étais bien conscient.

Quand il fut enfin revenu, il se plaça devant moi. Nous restâmes un moment à nous regarder dans les yeux, à nous scruter de haut en bas. Je me découvris à le trouver beau. Il était toujours d'un blond extra, yeux bleus, le mec que toutes les filles rêvent d'avoir. Aucunes ne lui résistent, ou en tout cas, pas bien longtemps. Il dit :

- C'est incroyable de te voir ici ! Le destin est surprenant des fois. Pourquoi es-tu ici toi ?

- Pour commencer une nouvelle vie. Et toi ?

- La même. J'habite ici depuis 3 mois avec mon pote deux étages au-dessus de moi. On va être pote alors ! C'est cool que tu sois là ! J'suis sûr que t'es rassuré de connaitre des gens ici.

Dans mes propos, je restais extrêmement froid. Je crois que je n'avais jamais parlé à quelqu'un comme ça, si on enlève mes parents bien-sûr. Je dis :

- Sincèrement, j'aurais préféré que ce soit n'importe qui d'autre que toi.

Le sourire de Sangwoo s'éteint instantanément. Il prit un regard sombre, un de ses regards qui donnent la chair de poule rien qu'à le croiser. Il dit :

- T'es toujours aussi laid. Tu n'as pas changé en 2 ans.

- Toi non plus, t'es toujours aussi con et le fils à papa que t'étais il y a 2 ans.

Sangwoo marchai maintenant très lentement dans ma direction. Il dit :

- Et alors ? Moi au moins j'ai un père, qui m'aime et qui me donne ce que je veux. Toi, il est comme mort en fait non ?

- Oui, mais je le vis bien. Ne t'approche pas de moi.

Sangwoo toujours le regard sombre, comme s'il voulait ma mort, se stoppa. Non, je ne l'aimais plus. Je le haïssais. Il me dégoûtait au plus haut point. Il dit :

- Tu sais ? J'ai rencontré d'autres gens comme toi...Et tu sais quoi ? Ils se sont tous suicidés par ma faute.

J'avalai difficilement ma salive à cette annonce, il continua :

- Les policiers s'en fichaient. Ils ne cherchaient même pas à comprendre pourquoi ces personnes se sont suicidées. Je m'en suis toujours sortit, ça ne changera pas avec toi. Tu es le seul à avoir tenu aussi longtemps. Mais tu ne vas pas durer, crois-moi. Mon père est d'accord avec moi, vous ne servez à rien dans la société, et vous ne devriez même pas exister. Personne ne devrait être comme toi...Et tu sais quoi ? Le pire c'est que c'est de plus en plus fréquent ! Et les gens acceptent de plus en plus les gens comme toi. Heureusement, des personnes avec un minimum de raisons humaines comme tes parents, mon père ou moi existent encore, nous sauvons l'humanité ainsi.

Puis il se mit à rire. Il était injuste. C'était juste le pire individu qui devait exister sur cette planète. Il me dégoûte tellement ! Je dis :

- Oui, donc tu n'as pas besoin de te vanter, car il y a plus de personnes qui sont de mon côté que du tiens.

- Oh...Mais détrompe-toi ! Si tu veux tout savoir, je suis une star dans le milieu ! Tous les gens comme toi de Paris me connaissent, tous. Aucuns d'entre eux ne me connait pas. Ils sont au moins harcelés par une personne d'une de mes bandes, je suis le roi dans cette ville, et cette ville doit être parfaite. Sans espèce de choses comme vous. Toi, tu aurais dû mourir depuis longtemps, tu es un monstre. Tu n'es rien.

Je ne me laissais pas faire. Je dis :

- Un monstre ? Moi ? Pardon, mais je crois que tu fais erreur. Je n'ai tué personne moi ! Tu sais que je peux te dénoncer ? J'aurais toutes les preuves contre toi !

- Tu ne le feras pas.

- Ah oui ? Et pourquoi ? Tu vas me tuer ? Et bien crois-moi que tu peux très bien le faire, mais je trouverais bien une solution pour faire en sorte que tu sois dénoncé.

- Oh non je ne vais pas te tuer ! En tout cas, ce ne sera pas moi. Jamais de la vie je te touche...Ah ! Ça me dégoûte ! Non...Je vais te faire souffrir, t'enlever tout ce que tu as de plus cher à tes yeux...Comme...Ta sœur ? Ton frère ? Tu crois que je ne connais rien sur ta vie, eh bien si ! Je te rappelle que mon père est le premier ministre, Monsieur Park Jung. Il peut très bien te faire disparaître. Tu n'es rien, tu n'es personne. Si tu venais à disparaître, tu crois que tu manquerais à quelqu'un ? Je ne crois pas non...Je suis sûr que même ta sœur s'en ficherait si tu mourais. Et je sais que tu le sais.

Je respirai difficilement maintenant. Malgré que ce qu'il disait fût cruel, c'était la pure vérité. Je ne sers à rien dans ce monde, je ne suis rien, je ne suis personne. Je ne manquerais à personne si je venais à disparaître...Je le scrutai une dernière fois. Il avait un sourire victorieux en regardant mon visage dévasté par la solitude. Je le regardai avec dégoût puis je fis volte-face et allai dans mon appartement. Je claquai violemment la porte et me collai à celle-ci. Je regardai par terre, dans le vide, impossible de décrire ce que je ressentais. Je m'assis contre la porte et enfoui ma tête entre mes genoux. Je me mis à sangloter en silence, repensant à la vie misérable que j'avais eu. 

I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant