I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢ

~ Chapitre 26 ~

Il serra la mâchoire. J'étais en position de force, mais sans le savoir il se faisait berner. Il me gifla puis partit en courant. Après avoir été sûr qu'il soit parti, je soufflai comme-ci ma respiration avait cessé. J'allais évidement payer le prix de ce mensonge. Qu'il en coûte de ma vie ou non, tant que mes amis sont en vie je serais heureux. Yoongi descendit de la fenêtre et alla détacher Jimin puis l'enlaça. Je ne revenais pas ce que je venais de faire. Jimin se tourna vers moi et pleura de joie. Je lui fis un signe de tête. Je n'avais cependant rien fait, si ce n'est que de signer mon arrêt de mort. Je me décidais de ne pas leur dire que tout ceci était un mensonge, mais de juste les laisser seuls. Je traînais les pieds sur le chemin du retour. Je ne pensais plus à rien. Juste à ce que je devrais dire à Jungkook quand il me verrait arriver. Comment allais-je justifier le fait qu'un homme l'est pris en otage ? Que c'était moi le responsable ? Que tout ceci était tout simplement ma faute ? Je ne pouvais rien lui dire. J'arrivai devant l'immense porte. Je respirai un bon coup. J'enlevai ma capuche et relevai les épaules. S'il le fallait, je dirais tout. Mais avec dignité, j'assumerais mes actes.

J'entrai d'un pas lourd et découvris Jungkook tranquillement installé sur le canapé. Inconscient de ce qu'il venait de se passer à l'instant, il se retourna et me sourit en demandant :

- Alors qu'est-ce que tu as fait tout ce temps ? C'était bien ?

J'en restais bouche-bée. Je dis :

- ...Toujours personne n'est venu ?

- Mais c'est une obsession chez toi ! Je ne pensais pas que t'étais parano ! Bien-sûr que non personne n'est venu ! Il s'est passé quoi ? T'as l'air fatigué...

Un peu que j'étais fatigué oui ! Je n'en pouvais plus. Finalement, Sangwoo avait juste menti...Comme moi avec lui. Nous étions quittes sur ce point. Il n'avait strictement aucune raison de m'en vouloir pour si peu, surtout si au final grâce à moi, il se remet avec Haena. Pourquoi avais-je fait ça ? Je n'en savais rien. Certainement car j'avais de la peine pour lui, et que je n'oubliais pas les trois années que nous avions passées ensembles. Il était gentil, avant. Je l'ai corrompu. Je n'aurais jamais rien dû dire. Même si c'est son père qui lui a fait rentrer toutes ses idées dans sa tête, je l'ai fait encore plus détester les gays en essayant de l'embrasser. Je me sentais coupable quoi qu'il arrive, je pense que c'est pour ça que je l'avais aidé avec Haena. Je n'oublierais rien.

- Jungkook ? Je vais me coucher...Je suis crevé. M'attends pas pour manger...Ni pour ces deux prochains jours. Laisses-moi juste...Me reposer.

- Oh...D'accord...

Je souris faiblement et entrai dans ma chambre. Je me déshabillai et m'affalai lourdement sur mon lit. Une chaude larme coula le long de ma joue. Je sanglotai calmement. Quelqu'un pouvait-il réellement ne pas pleurer après tant d'émotions ? Je ne pense pas. Je voulais juste...Réfléchir et dormir. J'étais fatigué, trop de choses étaient arrivées en si peu de temps, et ça faisait réellement beaucoup à encaisser. Emmitouflé dans ma couette, je me décidai à fermer les yeux. La première chose que je vus fut la plus belle : le beau visage de Jungkook qui s'illuminait de joie.

***

Nouveau Jeudi. J'avais l'impression que seulement quelques jours étaient passés depuis la dernière séance. Trop de choses étaient arrivées en si peu de temps et je perdais le fil des jours. Quelque chose me disait que ce ne serait pas moi aujourd'hui. Il ne restait plus que Jimin, Jin et moi, et j'avais l'impression que ce ne serait pas moi. Je n'aurais pas su l'expliquer, mais j'avais ce pré-sentiment. Comme à notre habitude, Kookie et moi étions les derniers. Nous nous essayâmes et Eunjin arriva à ce moment.

- Bonjour à tous ! A compter de ce jour, il nous reste trois Jeudi !

Il nous scruta tour à tour en s'attardant beaucoup plus sur les trois personnes restantes. J'avalai ma salive. Eunjin était un homme gentil, mais il me faisait froid dans le dos. Lorsque quelqu'un révèle son passé, ça le libère mais ça ne le guérit pas pour autant. Eunjin lui écoute et guérit ses blessures d'un simple coup d'œil. Lui aussi peut-être qu'un jour il nous dira ce qu'il a traversé pour faire des réunions comme celle-là...Ses yeux se posèrent presque instantanément sur Jin. C'était son tour. Il le comprit et se tourna vers Namjoon qui lui sourit tendrement pour le rassurer et prit sa main. Jin souffla. Eunjin demanda :

- Jin ? As-tu eu des problèmes familiaux ou autres à cause du fait que tu sois gay ?

- Oui.

Eunjin acquiesça de la tête pour l'encourager à parler, ce qu'il fit :

- Je...Je suis orphelin depuis mes neuf ans. Mes parents sont morts dans un accident de voiture et j'ai perdu mes deux frères et ma sœur. J'étais avec eux, mais j'ai miraculeusement survécu. Je me suis fait adopter par une seconde famille charmante aux premiers abords. Ils étaient riche, gentils, ils m'aimaient...Jusqu'à ce que je découvre qu'ils avaient eu un autre enfant avant moi, il avait quinze ans et il est mort mystérieusement. Il était gay. Ses parents l'avaient tué parce qu'ils étaient homophobes. J'ai ensuite été attiré par un garçon, et j'ai su que ma vie était foutue. J'allais aussi mourir car ils allaient tout découvrir. Lorsque j'ai dû leur dire pour ma propre conscience, ils ont tout d'abord été surpris, puis content pour moi. Je ne me suis pas méfié, je me suis dit qu'ils avaient changés et qu'ils s'étaient ouverts d'esprit.

Il rit cyniquement.

- Je me suis trompé. Ils avaient tout préparé. Dans la cave, ils avaient aménagé une salle où ils m'enfermaient toute la journée pour que je réfléchisse à qui je suis devenu. J'ai ensuite réussi à m'enfuir et je ne les ai jamais revus. J'ai été torturé pendant cinq longues années et j'ai pu ensuite vivre seul en m'enfuyant.

Nous en restâmes tous bouche-bée. Ce que Jin avait vécu avait dû être un Enfer sans nom. Namjoon serrait plus la main de Jin. Il était vraiment désolé. Il l'aimait, ils s'aimaient. Jimin et moi nous fixâmes.L'un de nous deux devrait parler à la prochaine réunion. Il avait aussi peur que moi. Personne ici n'avait eu une vie parfaite et personne n'était moins pire que les autres. Quoi que nous ayons vécu, ça s'apparentait à un traumatisme et personne ne devrait avoir à vivre ça. Je savais que plus tard,tout ça serait normal mais en attendant, nous étions juste des anomalies dans ce monde. Nous sortîmes de la salle et je m'arrêtai pour respirer l'air extérieur. J'avais de la chance finalement. J'avais de la chance d'être encore en vie malgré que je sois considéré comme une chose inhumaine. J'étais envie et c'était la plus belle chose qui m'est été donné d'avoir. La vie.Je ne laisserai personne me la gâcher juste parce que je préfère les hommes aux femmes. Personne. Quitte à faire un acte désespéré pour avoir la vie tranquille, je le ferai. Coûte que coûte