~ Chapitre 13 ~

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A vrai dire, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi défoncé. Je pensais juste qu'il allait un peu délirer...Mais de là à ce qu'il s'imagine des gens et des choses...Il fallait mieux qu'il retourne chez lui. Tous firent signe que non, ils ne savaient pas où Jungkook habitait. Je pris délibérément la décision de le ramener chez moi, hors-de-question que je le laisse seul. Il était ma responsabilité à présent, c'était de ma faute. Le ramener chez moi portait très, très, très, très TRÈS à confusions sur ce que j'allais faire de lui, mais non, je ne ferais rien de lui. Je prendrai le canapé, lui prendrait mon lit. Je me levai, et le fit se lever à son tour. Il tenait à peine sur ses jambes, je dus mettre son bras autour de mes épaules pour le tenir debout. Je fis un signe léger aux gars avant de m'en aller. Cette journée ne risquait pas d'être oubliée de sitôt. La nuit commençait à tomber. Il devait être 18h00 tout au plus. Nous marchions lentement, très lentement jusqu'à mon appartement. Je pensais vraiment que cette journée allait se terminer paisiblement : nous allions rentrer sans problème, Jungkook dormirait comme un bébé, demain matin je lui expliquerai la situation, il me rirait au nez puis partirait en vitesse et tout irai bien...Mais je me trompais lourdement. Tout allait très mal se passer.

A quelques mètres de mon appartement, je sentis une présence. Un regard sur moi, sur nous. Jungkook dormait presque et j'étais à bout de force. Mes bras réclamaient du repos, je devais absolument penser à aller faire de la musculation un jour. Quelqu'un nous suivait. J'accélérais le pas du plus vite que je le pouvais. Mais les forces me manquait, il nous rattrapa. Il agrippa mon bras et j'eus un sursaut. Je me retournai violemment, Jungkook se réveilla instantanément. C'était un homme. L'homme que j'avais vu au bar où nous étions quelques minutes plus tôt, et qui nous observait. Il nous fit un sourire chaleureux puis dit :

- J'ai vu que vous aviez du mal à transporter votre ami Monsieur. Auriez-vous besoin d'aide ?

- N-Non merci. Je suis arrivé. Merci quand même.

Je me retournai et avançai mon pied, mais l'homme me retins par le bras et je fis volte-face :

- J'insiste jeune homme ! Je vous aide à le porter jusqu'à votre appartement d'accord ?

- N-Non...Je vous l'ai dit, je vais y arriver...Laissez-moi s'il vous plait.

Le sourire de l'homme s'effaça en une seconde. Il me fit un regard haineux et colérique. Il me lança une mine de dégoût me concernant, puis il cracha à mes pieds. Il fit demi-tour puis s'en alla. J'en restais bouche-bée. Je ne comprenais rien à ce qu'il venait de se passer. Je sentis le poids de Jungkook diminuer, il avait tout vu et tout entendu. Il ne s'en rappellera peut-être pas, mais il était crispé. Il avait peur. Il était angoissé. Je me remis à marcher puis montais les escaliers jusqu'à chez moi. J'ouvris la porte difficilement, et malgré-moi, je la verrouillai avec toutes les serrures que j'avais. Cet homme m'avait vraiment fichu la chair de poule. Pourquoi m'avait-il craché aux pieds ? Pourquoi arborait-il un sourire si chaleureux avant de faire une tête haineuse et pleine de colère ? Je ne le saurais peut-être certainement jamais. J'emmenai Jungkook dans ma chambre, et pris le soin d'enlever ses chaussures et son tee-shirt. J'aurais aimé pouvoir enlever juste son pantalon, mais il serait certainement très gêné envers-moi, et je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je mis la couette sur lui, il s'endormit en un instant. Je fermai la porte derrière-moi, puis m'installai sur le canapé pour regarder un film ou n'importe quoi qui me permettrait de m'endormir.

***

Le sommeil n'allait donc jamais m'atteindre ? J'étais devant la télé depuis maintenant deux bonnes heures, et la fatigue ne pointait malheureusement pas le bout de son nez. 20h45. Je n'avais ni faim, ni envie de dormir ou quoique ce soit d'autre. Je repensais finalement au torse de Jungkook. Evidemment, sur le coup, l'observer ne m'avais pas traversé l'esprit. Je m'étais juste contenté de mettre la couette sur lui...Mais...Je n'en suis pas sûr, pourtant j'aurais juré avoir vu des bleus et des cicatrices...Enfin ! La fatigue y est pour quelque chose sans doute ! Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Qui cela pouvait-il bien être à une heure si tardive ? Je me levai lourdement, puis déverrouillai les serrures une par une. Naïvement, je pensais que c'était un des gars qui venaient prendre des nouvelles de Jungkook. J'ouvris la porte et mon sang se glaça. L'homme que nous avions vu quelques heures plus tôt se tenait là, devant-moi. Il me faisait penser à quelqu'un, mais impossible de savoir qui. Il me poussa puis rentra dans mon appartement. Je restais là, planté devant la porte d'entrée. Il dit d'un ton que je ne saurais décrire :

- Alors ? Il dort ?!

- Euh...Oui. Que me voulez-vous ?

- Ta mort.

J'eus un moment d'incompréhension. Il avait dit son souhait tellement sûr de lui qu'il me déstabilisait. Après quelques secondes de silence, je dis :

- Eh bien...Je ne compte pas mourir de suite, vous pouvez sortir.

- Je crois que tu n'as pas bien saisi qui je suis. Je ne te fais penser à personne ?

- Si, mais je ne sais pas qui.

Il s'approcha de moi pour n'être qu'à quelques centimètres de mon visage. Je le repoussai violemment puis il prit une tête que je connaissais par cœur. Mon souffle se fit plus rapide et mon cœur battait tellement vite que je crus qu'il allait s'arrêter. Je bégayai :

- C-C'est pas possible...V-vous...Vous êtes-

- Park Jung, enchanté petit connard.

Il me mit un poing dans la figure d'une telle force que je tombai par terre. Je saignai du nez, mais peu importe. Il se posta sur mon côté droit afin de me donner des coups de pieds dans la côte. Je soufrai intérieurement. Je ne voulais pas réveiller Jungkook. Tout en me frappant avec son pied il dit :

- Sangwoo est venu me chercher. Il m'a dit qu'il t'avait retrouvé et qu'il voulait ta mort plus que n'importe qui d'autre, mais qu'il n'y arrivait pas puisque tu ne veux pas mourir pour une raison que nous ne connaissons pas encore.

- Maintenant oui, plus que jamais espèce d'enculé ! Je ne veux pas mourir !

- Je me suis dit que tu mourrais, quitte à te tuer de mes mains.

Il se pencha sur moi et plaça ses deux mains sur mon cou. Il commençait à serrer mais j'essayais de me débattre, en vain. Il était en position de force, je ne pouvais rien faire. J'essayais tout de même de me tortiller, de bouger ma tête, n'importe quoi, mais rien n'y faisait. Quelques secondes avant de perdre connaissance, la porte du hall claqua et des voix masculines se firent entendre. Dans un dernier souffle, j'essayais de crier pour me faire entendre, puis, à bout de force, je perdis connaissance. 

I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant