I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢ

~ Chapitre 16 ~

Je le lâchai puis il s'en alla dans le salon pour aller boire de l'eau. Je me mis à rire silencieusement. Il avait l'air vraiment tout rouge. On aurait dit un piment sur le point de prendre feu. Je savais très bien qu'il se passait quelque chose avec sa famille, comme moi avec la mienne. D'où les traces que j'avais vu sur son torse le soir où je l'avais ramené chez moi. Tant de choses que je ne savais pas de lui, pourtant tant de choses que je ressentais pour lui.

***

Le soir même, Kookie avait faim et même une omelette ne lui suffisait pas.

- J'ai faaaaaaaim !

- Oui je sais.

- Alors on va où ?

- Euh...Ben...Nulle part.

Kookie paraissait surpris, seulement je n'avais absolument pas l'intention d'aller dehors. Il était 22h30, et nous ne savions pas sur qui nous tomberions si tard le soir. Il réprimanda :

- S'il te plaaait ! J'ai super faim Taehyung ! Tu n'as pas faim toi là ?

Mon ventre décida de gargouiller pile à cet instant.

- N-Non, je n'ai pas faim...

- Menteur ! Aller viens ! On ne craint rien ! On va juste à la supérette en bas de chez toi et puis on revient ! On ne peut pas se faire agresser en si peu de temps ! C'est impossible !

Il avait vraiment la dalle et je le comprenais. J'avais tellement peur de sortir tard que je ne mangeais presque plus rien et penser juste à des pâtes ou n'importe quel autre chose que des œufs me faisait saliver. J'haussai les épaules et enfila mon manteau puis mes chaussures. Jungkook fit de même puis nous marchâmes en direction de la supérette. Je ne pouvais m'empêcher de regarder en arrière, ce qui n'échappa pas à Kookie.

- Ne t'inquiète pas, on va rien nous faire. Arrête de psychoter...Je comprends que c'est traumatisant mais il faut se détendre.

- Mouais...Toi non plus t'es pas serein je te ferais remarquer.

- ... Là n'est pas le sujet - Oh on est arrivé ! Aller viens !

Limite s'il ne me tirait pas, nous entrâmes dans le magasin.

***

Nous en sortîmes une demi-heure plus tard, avec trois sacs de courses qui menaçait de craquer à tout moment. J'en avais eu pour plus de cent euros, mais ça valait la peine, au moins nous avions à manger. Sur le chemin du retour, j'essayais un terrain dangereux.

- Au fait, c'est quoi les marques sur ton torse ?

- Rien. Pourquoi ? Comment tu les as vues ?

Je le regardai et il comprit que c'était le soir où il était bourré. C'était un mensonge. Il ne s'était pas "rien" passé pour qu'il ait ça. Cependant, aucune émotion ne trahissait sa réponse. C'était "rien" il l'avait comme "oublié"... Il voulait oublier. Nous arrivâmes dans l'appartement dans un silence de plomb. Ma question avait définitivement détruit l'ambiance qui régnait auparavant. Je fis couler de l'eau dans une casserole et mis les pâtes dedans, tandis que Jungkook rangeait tout. Il avait déjà pris ses marques en moins de quelques heures, il ne cesserait de m'étonner. L'ambiance lourde resta pendant quelques heures. A table, puis devant la télé, aucuns de nous deux n'osa prendre la parole ou commenter ce que nous regardions. Ayant fini le film, nous allions aller nous coucher. Je me levai du canapé, éteins la télé puis allai vers ma chambre avant qu'enfin, Jungkook m'interpelle :

- Tae ?

- Hum ?

- Je te le dirai un jour, mais pas maintenant. Je ne suis pas encore prêt.

J'hochai la tête en signe de compréhension.

- Bonne nuit Kookie.

- Bonne nuit Taehyung.

J'entrai puis fermai la porte. Comme-ci j'étais en apnée depuis que nous ne parlions plus, j'inspirai profondément puis expirai lourdement. Je ne savais pas son passé, et lui ne savait pas le mien. Comme tout le monde, il pensait juste que je m'étais fait agresser par un connard qui avait deviné que j'étais gay et qui ne l'acceptait pas. Mais ils ne savaient pas tout...Je me déciderais peut-être à en parler pendant une réunion, en attendant, je ne dirais rien à personne, jamais je ne pourrais faire une croix sur ce qu'il m'est arrivé, tous ces moments de ma vie on contribuer à ce que je devienne celui que je suis, et j'en suis extrêmement fière. Rien ni personne ne me fera changer d'avis à ce sujet, je suis qui je suis grâce à ce que j'ai vécu. Je le crierais sur tous les toits quand tout le monde sera au courant et à ce moment-là, je pourrais dire que je suis enfin moi-même.