I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢ

~ Chapitre 37 ~

***

Malgré tous les efforts du monde pour l'en empêcher, Jungkook a tenu à me suivre. Je sais que c'est une très mauvaise idée, mais il a été très clair : c'était soit avec lui, soit rien du tout. J'ai bien été obligé d'accepter à contrecœur, je sais ce qu'il risque. La maison se dresse devant nous tel une épreuve. Je ne sais pas comment réagir face à eux, ni ce qu'ils diront de moi. Est-ce que j'ai changé ? Est-ce qu'ils ont changé ? J'ai deux choix de persuasion qui s'offre à moi, j'espère ne pas utiliser le deuxième, cela voudrait dire qu'ils n'ont pas changé. 

Jungkook et moi arrivons devant la porte. Je déglutis et m'apprête à toquer. Le brun pose une main affectueuse sur mon épaule et me fait un sourire rassurant. Je fais de même puis me décide. 

Toc.

Toc.

Toc.

Des pas se pressent jusqu'à nous. J'entends une voix féminine parler mais impossible de savoir ce qu'elle dit. La porte s'ouvre et une femme rayonnante nous reçoit. Son sourire s'efface à la seconde où elle voit mon visage. 

- Bonjour Taehyung, dit-elle sèchement.
- Bonjour Maman. Pas besoin de te dire que je ne viens pas prendre de vos nouvelles. 

Elle fait signe que non, elle le sait parfaitement. Elle croise ses bras sur sa poitrine, nous ne sommes clairement pas la bienvenue. Jungkook me met un coup discret dans les côtes. Non je ne l'ai pas oublié, comment le pourrais-je ! Mais je ne veux pas le présenter, pas maintenant. 

- J'ai besoin de votre aide. Je suis dans une position disons...Délicate, et vous aussi vous avez besoin de moi désormais.
- Taehyung, commence-t-elle en prenant une grande respiration, nous n'avons pas besoin de toi non. Tu peux repartir tranquillement sans nous causer d'ennui.

Elle regarde autour de nous. Elle semble inquiète, elle a peur. 

- Vous êtes un quartier anti-gay c'est ça ? Que dirait les gens s'ils savaient que tu avais un fils qui est gay hum ? Tu voudrais le savoir ? Moi oui, beaucoup ! dis-je avec un immense sourire. 

Elle me regarde avec dédain. 

- Je te conseille vivement de nous faire rentrer si tu ne veux pas que ta vie sociale se retrouve dans une poubelle. 

Ma mère nous scrute de haut en bas et se décale pour nous laisser rentrer. Mon père, tranquillement installer comme à son habitude sur le canapé se retourne et dès qu'il aperçoit mon visage se lève d'un bond et s'approche de moi, le poing levé. Je me prends une droite et il s'apprête à recommencer lorsque mon p'tit brun s'interpose entre nous deux. 

- Vous avez fini !? Vous ne comprenez vraiment dont rien à la vie, les vieux. Taehyung avait espoir que vous ayez changé, mais à ce que je constate, ce n'est pas le cas. Je vous conseil de très vite vous tenir à carreau car un procès ne serait tarder. 

Mes parents réagirent d'un seul coup. Ma mère se tourna vers mon père les yeux grands ouverts. Mon père semblait juste ébahi. 

- T-Taehyung, de quoi parle-t-il ? 
- Il parle du procès que j'ai engagé contre un connard qui a faillit me tuer, et contre vous, je lâche sèchement. 
- C-Ce n'est pas possible...Tu n'as aucune preuve ! Tu ne peux rien faire ! Je sais que c'est du bluff ! crie mon père déterminé 
- I-Il peut...M-Ma vie est foutue...J-Je vais mourir dans d'atroce souffrance...se lamente ma génitrice.
- Bien-sûr que je peux mon cher père. J'ai toutes ces cicactrices sur le corps, qui ne sont pas toutes de vous, mais je peux m'aranger pour qu'elles le soient. J'ai aussi des photos de ma chambre, des photos de moi avant, maigre et frêle. Vous serez accusés dans tous les cas. Sauf si...

Mon père me secoue par les épaules. 

- SAUF SI QUOI ? me crache-t-il dessus.
- Sauf si vous parlez en ma faveur. Le procès contre le connard qui me pourrit la vie est plus important que tout, mais nous n'avons pas assez de preuves, dis-je avec dégoût. Il nous faut des témoins. Vous allez vous faire passer pour deux d'entre eux. Un ami viendra vous voir si vous acceptez, il vous donnera un papier sur lequel sera marqué ce que vous devrez dire. Dans le cas contraire, nous serons face à face lors de ce procès, et je sais déjà qui gagnera. 

Les deux me dévisagent. Je pense qu'il ne me reconnaisse pas. En peu de temps, je m'étais affirmé et je n'étais plus celui qui avait quitté cette maison quelques mois auparavant. 

- Dis-nous rapidement ce que nous devrons dire, lance ma mère d'une toute petite voix.
- Vous devrez dire que vous m'aimez beaucoup, que jamais vous n'auriez osé me faire du mal, et qu'un jour vous m'avez vu me faire frapper par un homme et qu'il a recommencé des dizaines et des dizaines de fois. Vous devrez dire que vous l'avez vu à plusieurs reprises mas que vous n'avez jamais pu intervenir parce qu'ils étaient trop nombreux. Voilà. Parlez-en à Hoseok et Hannah, j'ai aussi besoin d'eux. 

Ils hochent la tête à tour de rôle. Je leur souris. 

- Bien. Je ne vous remercie pas, bonne fin de journée aurevoir. 

Je prends la main de Jungkook et me dirige vers la sortie. Mon père monte à l'étage en vitesse et vomit. Il a le coeur trop sensible. Jungkook et moi sommes dehors lorsque ma mère m'attrappe le bras. Jungkook se retourne et je lui fais signe de me laisser seul avec elle. 

- Il y a un problème ? demandai-je. 
- Non, mais tu as changé Taehyung...
- Comment ne pas changer après tout ce que j'ai vécu. Tu ne sais plus rien de moi maman. Tu as cessé d'essayer depuis ce jour-là. Ce que tu ne veux pas comprendre, c'est que je suis toujours moi ! C'est juste que j'aime les hommes. 
- Tu l'aimes lui tu veux dire non ? dit-elle en faisant un signe de tête vers Jungkook. 
- Oui, mais ne pense même pas à lui faire du mal. 
- Ce n'est pas mon intention. Soyez heureux, aurevoir Taehyung. 

Elle me lâche et rentre dans la maison. S'en voudrait-elle depuis tout ce temps ? Mon père n'a pas changé, mais j'ai envie de croire qu'elle si. Je cours rejoindre Jungkook et lorsqu'il se tourne vers moi je l'enlace tendrement. Être revenu dans cette maison a fait ressugir des souvenirs que je pensais avoir surmonté, mais il faut croire que j'ai été traumatisé. Jungkook serre ses bras autours de moi et m'embrasse le cou. Je souris et lui embrasse à mon tour les cheveux. Allons-nous peut-être nous en sortir finalement ? J'ai l'espoir que tout s'arrangera, et qu'enfin, je pourrais vivre la vie à laquelle j'aspire tant.