~ Chapitre 2 ~

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- Sangwoo...Voilà. Je t'aime depuis maintenant trois ans. Depuis que je te connais en fait.

Sangwoo dit amusé :

- Ahah mec ! T'es sérieux ?! Moi aussi je t'aime !

Il dit cela en rigolant, mais je voyais qu'il avait l'air grave. Je ne pus m'empêcher d'y croire. Je m'approchais dangereusement de lui. Dans ses yeux, une lueur d'amusement s'était installée. Il était blond avec des yeux bleus. Ses lèvres étaient pulpeuse, je ne l'avais jamais vraiment remarqué et légèrement rosées. Son visage était d'une forme parfaite, aucune imperfection ne venait troubler cette magnifique beauté qui lui avait été donné. Je mis mes mains de part et d'autre de son visage, entrouvris ma bouche, puis, à quelques centimètres de lui céder mon premier baiser, il se recula, ne rigolant plus du tout. Il dit :

- Taehyung...Attends...T'es vraiment sérieux ?!

- Oui. Pas toi ?

- Bien-sûr que non ! T'es dégueulasse ! Attends...Mais t'es gay !

C'est vrai que jusqu'à présent, je n'avais pas vraiment été confronté à ce que l'on me voit différemment. Mais aujourd'hui, tout allait changer. Je pris un ton sérieux à mon tour, et dit avec assurance :

- Oui je le suis. Depuis que je t'aime, je me suis rendu compte que j'avais une préférence pour les hommes. C'est un crime ?

- Mais t'es dégueulasse ! Me parle même plus ! Oublies tout ce que tu sais sur moi ! J'te connais pas, tu m'connais pas.

Puis il partit presque en courant. Evidemment, il cria dans toute la cour que j'étais gay. Il ne s'écoula que quelques minutes avant qu'un attroupement ne se forme autour de moi. Tout le monde me huait, m'insultait, me frappait, tel un monstre de foire. Des courageux s'interposaient en vain et d'autres personnes regardaient juste la scène. Je fus finalement conduit à l'infirmerie. L'infirmière ne comprenant pas ce qu'il s'était passé, je lui expliquai tout. Après qu'elle sut enfin tout ce qui était arrivé, elle appela mes parents, compréhensive. Elle me dit :

- Je n'ai rien dit à tes parents. C'est à toi de le faire, c'est ta vie, ce sont tes choix. Je te souhaite bon courage. Tu peux rentrer chez toi, je vais te faire un mot.

***

Depuis plus d'une heure, mes parents et moi sommes à table. Ils me fixent tous les deux, voulant une réponse. Ma mère dit :

- Mon chéri...Aller...Dis-nous ce qu'il s'est passé ?

- Rien. Il ne s'est rien passé.

Je sais très bien que si je leur dit, ils me détesteront, j'en suis persuadé. Ils sont tellement renfermés sur les anciennes lois, que jamais ils n'accepteront les gays, même s'il s'agit de leur fils. Pourtant, je dois m'assumer...Essayer du moins. Il faut que je leur dise, et puis ils ne me lâcheront pas tant qu'ils ne sauront pas. Je dis :

- Bon...Ok, je vais vous le dire. Mais c'est très important, alors soyez attentifs.

Mon père dit :

- Vas-y...Nous t'écoutons.

Je pris une grande inspiration. Puis après quelques secondes je dis :

- Papa, Maman. Voilà. Je suis gay.

Mes parents me regardèrent sans voix pendant de très longues secondes. Presque une éternité. Puis ils se mirent à rire. Mon père dit :

- Tu nous les auras toutes faites ! Aller sérieux ! Dis-nous fiston !

- Je suis sérieux. Je suis gay, et c'est pour ça qu'on m'a fait ça !

Ils comprirent enfin que ce n'était pas une blague, et ma mère se mit subitement à pleurer. Mon père vint la réconforter. Après quelques minutes de silence, sans un mot, mon père se leva et me prit par le bras pour m'emmener dans ma chambre. Je pensais que, comme un enfant, ils allaient me mettre au coin ou un truc de ce genre...Mais je me trompais lourdement. Ma mère resta à l'entrée de ma chambre, toujours en pleure, puis mon père ouvrit un placard qui se trouvait dans ma chambre depuis des années et m'y poussa à l'intérieur. Il dit :

- Pour nous, au moment où je fermerais cette porte de placard, tu es mort. Quand je reviendrais, nous ne te considérerons plus comme notre fils. Tu seras juste un inconnu que nous faisons dormir et manger sous le même toit que nous. Nous devrions te jeter à la rue, mais quelqu'un te recueillerait certainement, et tu dirais tout, donc autant faire ça. C'est ta punition, réfléchis bien à ce que tu es devenu.

Ma mère pleura de plus belle, et moi, je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Mes parents voyaient juste mon homosexualité comme une maladie, plutôt qu'un choix que j'avais fait sur la personne avec qui je voulais être plus tard. Juste avant que mon père ne ferme la porte de l'armoire, je vis les deux seules personnes qui auraient pu me sauver : mon grand frère et ma sœur jumelle.

I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant