I am gay...So what ? | ᶠᵃᶰᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰ ᴮᵀˢ

~ Chapitre 31 ~

Je me levai et soulevai mon tee-shirt. Des cicatrices un peu partout, je ressemblais vraiment à une bête de foire. Je voyais le visage de Jungkook se décomposer peu à peu. Il comprenait enfin, ce n'était que le début d'une longue histoire. J'allais devoir tout dire, mais seulement s'il me posait les bonnes questions.

Eunjin continua son interrogatoire. Il faisait attention d'employer les bons mots, il avait compris à quoi je jouais. Il dit :

- Et quel est ton souvenir le plus traumatisant avec tes parents ? J'imagine qu'il y en a forcément eu un...

Je ne répondis pas tout de suite. Le seul souvenir traumatisant était celui du placard...Mais est-ce que je devais réellement le dire...? Je tournai la tête vers Jungkook qui avait les yeux rivés sur moi d'une manière que je ne pouvais pas décrire. Les autres me portaient un regard réconfortant. Ils me poussaient à dire des choses que j'avais sur le cœur depuis tellement d'année...Je me décidai à parler :

- ...Ils m'ont enfermé pendant quatre jours dans mon placard quand ils ont su. Après ça, je n'ai plus rien eu qu'un matelas dans ma chambre.

J'expliquai ensuite ce que ma sœur et Hoseok avaient fait et comment ils avaient réagi...Eunjin paraissait bouche-bée. Il me posa une autre question décisive :

- Comment l'ont-ils appris ? Tu ne le leur a pas dit de toi même n'est-ce pas ?

- Non...Je...

Je fermai les yeux et soufflai un grand coup.

- Il y a 4 ans, j'étais amoureux de mon meilleur ami. Je me suis décidé à lui dire un 14 février. Je n'étais sûr de rien, mais je me disais qu'il le prendrait bien, ou qu'au pire on ne serait plus amis...Mais j'étais trop naïf. Après lui avoir révélé mes sentiments, il est allé le dire à tout le monde, puis un groupe s'est formé autour de moi et on m'a frappé, hué, insulté...Toutes les choses inimaginables y sont passées et j'ai bien dû expliquer à mes parents tout ça.

Eunjin n'était au courant de rien concernant l'hôpital, Sangwoo, son père...Les garçons, eux, commencèrent à comprendre et ils étaient tous désolés pour moi. Mon regard se tourna de nouveau sur Kookie, il avait désormais les larmes aux yeux. Il était dévasté. Je pense qu'il ne pensait pas que ça pouvait être aussi grave...Ou alors, quelque chose m'échappait. Eunjin savait qu'il lui manquait quelque chose pour comprendre. Il demanda :

- Taehyung, comment s'appelle-t-il ?

- ...

- Qu'est-ce que tu ne nous dit pas ?!

Eunjin paraissait vraiment en colère. Il comprit ensuite qu'il était le seul dans l'incompréhension. Tout le monde avait compris.

- Vous savez tous alors ? Vous savez que c'est très grave ! Tes parents Taehyung, ils devraient être en prison ! Pareil pour tous ceux qui t'ont fait du mal. Comment s'appelle-t-il !?

- I-Il s'appelle Sangwoo...Il est revenu.

Nous regardions tous nos pieds. Nous étions tous autant coupables les uns que les autres de n'avoir rien dit à personne, moi le premier. Mais il fallait lui expliquer ça.

- Eunjin, c'est le fils de Jung...Le Premier Ministre...On ne peut rien contre lui.

- On peut toujours tout faire contre tout le monde ! Il y a autre chose que je devrais savoir ?!

- Euh...Oui, son père est venu m'agresser chez moi...Je suis allé à l'hôpital...Ils veulent ma mort...Ainsi que celle de Jungkook.

A cette révélation, Jungkook se leva puis partit, s'en était trop pour lui. J'expliquais ensuite à Eunjin la bande qu'avait créer Sangwoo pour tuer tous les gay qu'il croisait, les gens qu'il tuait et qu'il faisait passer pour des suicides, ce qu'il m'a fait subir au Lycée, ces menaces...Quand j'eus tout fini de raconter, deux heures étaient passées et je devais absolument retrouver Kookie...Pour lui demander pardon. Je me levai et partit en vitesse à la recherche de mon petit brun. Je n'avais dit à personne que Sangwoo avait repris contact avec moi depuis un peu plus de deux mois. Je devais absolument en parler avec Kookie. Peut-être allait-il comprendre...? Je savais qu'il réagirait comme ça, je n'aurais finalement rien dû dire. Va-t-il m'en vouloir ? Rien n'était sûr, mais il m'en voudrait forcément un peu. Je me souvins alors de l'endroit qu'il préférait. Je me mis à courir plus vite encore et le vit au loin, assis sur un banc, seul, devant la Tour Eiffel.