Strive : Ripe - T.3

Chapitre 1 : Les choses sérieuses

Stefan et moi venons de finir de poser le dernier carton, dans le nouvel étage que Stellar Pictures nous loue. Nous aurons un bureau chacun, ainsi qu'une salle de réunion et une cuisine. Matthew occupe un bureau à notre étage, il est notre interlocuteur privilégié. Lorsque Stellar à souhaité qu'il y ai un membre de leur équipe qui se joigne à nous, j'ai immédiatement pensée à lui ! 

— Ce n'est pas aussi grand qu'à Dimmension, mais je m'en contenterai... Dit Stefan en s'asseyant sur sa chaise en posant ses pieds sur son bureau. 

— C'était peut-être plus grand là-bas, mais ici, c'est nous qui avons le dernier mots... du moins... nous l'aurons lorsque Stellar aura vu qu'on tient la route. Dis-je en m'asseyant en face de lui. Nathan m'a remis son découpage technique, on peut commencer à regarder les lieux où le tournage pourrait se faire... et aussi prévoir au casting ! Je connais un story-border fantastique qui saura dessiner le film plan par plan et ... 

— Tu as presque tout prévu, on dirait ! Me coupe Stefan. Je n'ai plus de boulot alors ? Dit-il, en exagérant. 

— Il nous faut des fonds... 

— Cette après-midi, je rencontre le financier d'une banque écossaise qui ne demande qu'à investir dans le septième art.

— Si je n'étais pas superstitieuse, je dirai que tout roule comme sur des roulettes, mais je ne veux pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! 

— Deux métaphores, pour le prix d'une ! Tu t'es surpassée. Dit-il, avec un petit sourire.

— Tu as remarqué ? Lui dis-je amusée.

— J'ai envoyé un mail à James pour lui dire que je travaillerai avec toi à présent. Me dit-il abruptement.

Je me raidis un peu à l'évocation de mon ex petit-ami, mais essaye de garder une contenance malgré tout. 

— Qu'a-t-il dit ? Dis-je détachée. 

— Il m'a répondu qu'il resterait à Dimmension. 

— Je ne sais pas si cela aurait été une idée judicieuse de le produire, ici. 

— Pourquoi ? Parce-que vous avez eu une histoire ? Si tout les gens à Hollywood arrêtait de travailler avec les personnes avec qui elles ont couchés... il n'y aurait pas grand monde qui collaborerait ensemble.

— Je n'ai pas envie de me mettre des bâtons dans les roues... et puis je ne crois pas que ce serait correct vis à vis de Nathan ! C'est un partenaire lui aussi, dans cette aventure. Je le connais, ça ne passerait pas ! 

— En tout cas, j'ai deux ou trois pépites que je me gardais sous le coudes, qui sont prêtes à signer chez nous. Il faut juste voir ça avec Stellar Pictures, si ils sont prêt à investir... mais j'ai des arguments.

— Je n'en doute pas ! 

— J'ai appris que If avait été nommé pour des Emmys ? Dit-il, en changeant de sujet. 

— Oui... et ? 

— Si ton Nathan en gagne, il prendra de la valeur, et nous deviendrons les producteurs d'un des réalisateurs les plus prometteurs. La publicité que ce type d'événement procure, ne doit pas être pris à la légère ! Il va falloir créé une sorte de mythe autour de lui... lui donner une aura supplémentaire, pour que n'importe quel journaliste qui le rencontre, se rende compte de son potentiel, mais aussi soit intrigué par son travail. 

— À quoi penses-tu ? Tu as quelque chose derrière la tête. Dis-je en l'ayant plus ou moins percé à jour.

— Règle numéro un, si tu veux susciter l'intérêt d'un journaliste, tu ne donnes aucunes interview ! 

— Aucune interview ? Dis-je, troublée.

— Aucune ! Ils seront dans tout leurs états. Ce qui fait que le jour où il consentira à en faire une, il sera écouté et on boira ses paroles comme du petit lait. Créer l'attente et l'envie... ça marche à tout les coups. Dit-il, désabusé. 

— Je dois reconnaitre que ta tactique m'intrigue énormément. C'est une bonne chose. Ça permet aussi de mettre le film au centre de l'attention et non le réalisateur ou les acteurs. Dis-je, en poussant son raisonnement.

— Je te l'avais dit... imparable.

Je n'ai pas le temps d'apprécier sa stratégie que je vois Nathan marcher d'un pas rapide jusqu'au bureau de Stefan. Il nous aperçoit derrière la paroi en verre, et court jusqu'à nous, il est essoufflé quand il s'adresse à moi. 

— C'est maintenant ! Dit Nathan, affolé. 

— Quoi ? Répondis-je dans l'incompréhension. 

— Tim et Ély vont avoir leur bébé. Me crie-t-il.

Je jette un regard surpris à Stefan, avant de prendre mes affaires et de sortir du bureau en trombe, accompagné de Nathan. Nous nous précipitons jusqu'à l'ascenseur mais il prend trop de temps. Nous parcourons alors les dix étages à pied et courons jusqu'au parking. Je décide de conduire, car Nathan me fait peur quand il se trouve dans un tel état de fébrilité ! Nous mettons environ vingt minutes avant d'arrivée à l'hôpital Cédar Sinaï. 

...

— La chambre de Éléonore Davis, s'il vous plait ! Dit Nathan, à l'accueil de l'hôpital. 

L'aide soignante qui est en poste, nous sourit, amusé par notre enthousiasme, et nous dirige immédiatement là où se trouve le nouveau né. Quand nous pénétrons dans la chambre, Éléonore est allongée dans son lit et regarde Tim, assis dans un coin où une toute petite tête rose dépasse de sa chemise. 

— Il a froid. Les infirmières ont dit à Tim de faire un peau à peau. Nous explique Éléonore d'une voix lasse. 

— On a fait le plus vite qu'on a pu... Dis-je, en restant à ses côtés. 

Nathan s'avance jusqu'au siège de Tim et observe son neveu de plus près. 

— Il est magnifique. Chuchote Nathan. Il s'appelle comment ? 

— Nicolas Henry Davis. Répond Tim avec un sourire. Je voulais qu'il ai un prénom qui commence par la première lettre de son parrain.

Nathan lui sourit avec reconnaissance, puis se tourne vers moi. 

— Viens... Dit-il, en me tendant la main.

Je m'approche et saisi la main qui me tend, puis me cale pour voir ce nouvel être sous un meilleur angle. Il dort paisiblement contre le torse de son père. Je ne peux m'empêche d'avoir un petit pincement au coeur en cet instant, car je pense à Henry. Il aurait été si fière d'avoir un petit fils, mais ainsi va la vie... L'arrivée de ce petit garçon apportera de la joie, là où il n'y en avait plus.