Chapitre 16 : Le commencement

200 19 0
                                    

J'attends avec mon père que tous les invités soient installés pour faire mon entrée. Il y avait une éternité que je n'avais pas lissée mes cheveux! J'ai découvert avec stupéfaction qu'ils m'arrivaient au milieu du dos. J'y ai mis une broche en argent pour les tenir. Je porte une robe de soie blanche, inspirée d'un modèle des années vingt. Elle est si douce que j'ai l'impression de ne rien porter. Des chaises blanches ont été posées dans le jardin zen, et la fontaine en bambou est mise en évidence par l'estrade où le prêtre officiera. Une harpiste joue des morceaux classiques comme Nathan le souhaitait. En regardant autour de moi, j'ai l'agréable sensation d'être dans un tableau de félicité.

— On y va ? Me dit mon père en prenant ma main pour la mettre sur son bras.

— Oui. On y va. Lui répondis-je, fébrile.

Quand je commence à marcher jusqu'à l'hôtel, les invités se lèvent et je regarde les visages familiers qui peuplent cet endroit. Ils me sourient avec bienveillance quand nos yeux se croisent. Pas de doute, je suis en sécurité... arrivée à la hauteur de Nathan, je suis prise d'une émotion puissante. Il est si beau, que je n'arrive pas à croire qu'il me veut et que bientôt il sera à moi. Quand mon père me laisse à lui, un éclaire me parcours. Je pose doucement ma main sur sa manche. Ses yeux sont légèrement mouillées mais il semble se retenir de tout débordement, il me contemple amoureusement.

— Tu es magnifique. Me souffle-t-il, avec émotion.

Je lui sourit n'osant pas lui dire ce que j'éprouve en ce moment, de peur de ruiner mon maquillage. Quand la cérémonie commence, j'essaye de me concentrer afin de cristalliser tout les détails dans ma mémoire. Je veux me souvenir de ce jour toute ma vie, ne pas en perdre une miette... car quand je serai en prise avec le doute ou en colère contre Nathan, je me remémorerai ces moments et tout s'effacera.

Quand je prononce mes voeux, en tenant sa main dans la mienne, je comprends que c'est réel. Je lui passe son alliance et ressens une profonde satisfaction. La satisfaction de savoir qu'à partir de maintenant nous sommes condamner à la réussite et que nous ne pourrons plus échapper à nos responsabilités. Il répète à l'identique les paroles et les gestes prononcés par moi un peu plus tôt, avant de sceller dans un baiser appuyé, notre union. Nous sommes mariés...

...

Assis à notre table, nous écoutons nos familles et amis se succéder au micro pour faire de petits discours. Quand Tim arrive, une feuille à la main, Nathan retient son souffle et commence à redouter le pire.

— J'ai oublié de dire à Andy de le garder éloigné du micro... Dit-il, défaitiste.

— Salut tout le monde... je suis Tim. Le frère du marié pour ce qui ne saurait pas... J'ai ici avec moi une liste de toutes les petites amies que Nathan à fréquenté dans sa vie... Non, je plaisante... " dit-il, amusé. Nathan lève les yeux au ciel, pendant que des rires se font entendre. "Quand nous étions petits, Nate et moi jouions a décrire la femme parfaite. On prenait une feuille et un crayon, puis on écrivait à quoi on voulait qu'elle ressemble... ce qu'elle penserait, sa façon de s'habiller... puis on lisait à haute voix pour voir qui était plus proche de la perfection... J'ai retrouvé une de ses descriptions dans un carton à New Haven et je me suis dit que ce serait intéressant de lire tout ça... Dit-il, en montrant le papier qu'il tient.
" Premièrement, elle ne sera pas plus grande que moi. Elle aura de beau cheveux bruns car je veux pouvoir les caresser souvent. Elle portera souvent des robes et des jupes, car ses jambes seront superbes. Ses seins pas trop gros... vraiment Nathan ? Ajoute-t-il amusé. 

Les invités rient joyeusement. 

— Mais surtout, je veux qu'elle soit amoureuse de moi, autant que je l'aimerais. On fera la cuisine chacun son tour, pour ne pas qu'elle soit trop fatiguée et qu'elle ne soit pas en colère contre moi. Elle me fera tout le temps des câlins, parce-qu'elle ne pourra pas s'en empêcher, car elle me trouvera trop beau. Décidément petit-frère, tu es un vrai poète... À chaque fois que l'on s'embrassera, ça fera comme un feu d'artifice dans ma poitrine. Je veux qu'elle ne sourit qu'à moi, et qu'elle soit sérieuse avec les autres. Parce-que je serai le seul qui la rendra heureuse. Quand je vois Rose ce soir... je me dis qu'elle remplie tous tes critères... tu as gagné petit frère, tu as la femme parfaite. À vous ! Termine-t-il en levant son verre.

Strive : Ripe - T.3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant