Chapitre 23 : La mer

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Je l'ai acheté ! Je sais que je n'aurais pas dû, mais je suis si sûr de moi, que je n'ai pas réfléchis, j'ai sauté sur l'occasion.

Quand Rose se gare dans l'allée, je l'attend déjà. J'ai prétexté des repérages pour un sombre projet et elle y a cru. Elle croit qu'on visite un potentiel décor, alors qu'en réalité, c'est notre maison que je vais lui montrer. Quand elle sort de l'habitacle, le ventre légèrement rebondi, mon coeur fond instantanément. C'est aussi pour ce bébé, que je veux faire les choses bien.

— Tu es sérieux ? Tu avais vraiment besoin de moi pour vérifier si une maison ferai un parfait décor ? D'habitude, tu fais ça avec Stan ou Sam. Dit-elle, agacée.

— Oui mais là, j'avais vraiment besoin d'un avis tranché et puis je me disais que ça te plairais de venir à Malibu... Dis-je, en la prenant par la main et la guidant à l'intérieur.

C'est une grande maison blanche au ligne épurée et moderne. Il y a une grande baie vitré qui donne une vue sur la mer incroyable. Elle a été décorée avec goût et élégance. La cuisine est ouverte sur le salon et il y a un bureau en bas, ainsi qu'une petite salle de cinéma qui a huit sièges. À l'étage, un autre bureau et cinq chambres dotés de leurs propres salles de bains. Je crois que je n'ai jamais fait un chèque aussi mirobolant pour l'achat de ce bien ! J'en tremblais presque mais je la voulais trop, je m'y suis tout de suite projeté et je ne voulais que personne d'autre y vive !

Depuis que nous sommes entrée, elle ne dit rien, elle regarde juste de haut en bas, chaque pièces que nous visitons. Quelques fois, elle touche les tissus des rideaux, j'ai le sentiment qu'elle pense que c'est un décor de cinéma plus qu'une véritable maison.

— Alors ? Qu'en penses-tu ? Demandais-je, prudemment.

— Ça dépend... c'est quoi l'histoire ? 

— C'est l'histoire d'un homme fou amoureux de sa femme, qui attend leur premier enfant et il se dit que c'est le moment de réaliser un de ses rêves car elle est en train de réaliser un des siens. Il lui offre une superbe maison au bord de la mer, qui respecterait tous ses critères, jusqu'à l'immense salle de bain... Dis-je, en ouvrant la porte devant moi et allumant la lumière. Au dressing qui sera commun à eux deux, bien sûr... Continuais-je, traversant la pièce pour passer derrière le lit et poussée la paroi qui cache une grande pièce blanche pleine de rangements.

Elle me regarde, abasourdie et se met à rire toute seule.

— Tu n'as pas acheté cette maison ? Dit-elle, n'osant y croire.

— Si je l'ai fait ! Je veux pouvoir décorer la chambre du bébé avec toi et pour cela il nous fallait plus de pièces. Qu'en penses-tu ? 

Soudain, ses rires laissent places à des larmes qu'elles essayent d'essuyer mais qui coulent malgré tout. Je m'avance jusqu'à elle et la prend dans mes bras.

— Tu es fou ! Dit-elle d'une voix étouffée. Je n'ai pas envie de pleurer mais je n'arrive pas à me contrôler... 

— Oui, c'est ça... je t'ai déjà dis qu'avec moi, tu n'as pas a retenir quoique ce soit... Elle te plait ?

— La maison ? Oui... oui, elle superbe... c'est même mieux que ce que je pouvais espérer. Elle est même trop ! 

— Moi je trouve qu'elle n'est pas assez pour toi, mais on s'en contentera.

— Oui, c'est ça... on se contentera de cette vue magnifique et de tout ces espaces ! 

— Tu sais ce qui m'a vraiment décidé à l'acheter ? 

— Non. 

— Viens. Dis-je, la guidant jusqu'à la salle de bain. 

Quand j'allume la lumière et y rentre avec elle, elle m'observe. 

— Cette baignoire est assez grande pour que nous puisions y rentrer tout les deux et il y a cette vue sur l'océan... La perspective de pouvoir prendre des bains avec toi, tout en regardant la mer m'a fait signer immédiatement. 

— C'est uniquement pour ça que tu t'es décidé aussi vite !? Dit-elle, amusée.

— Un couple qui se baigne ensemble et un couple qui restent ensemble ! Dis-je, avec conviction.

— J'espère que tu ne mettras jamais cette réplique dans un film...

...

De retour à la maison, qui sera bientôt le berceau de nos souvenirs, je regarde Rose, allongée dans la baignoire, prendre un bain. Comme je le lui avait dit, celle-ci et bien trop petite pour nous accueillir tout les deux, c'est donc contrit que je l'observe du lavabo, jouer avec les bulles de savon. On dirait une petite fille, ses cheveux attachés et le visage plein de mousse... elle s'amuse à faire une grande barbe autour de son menton pour me faire rire.

— Je ne ressemble pas à Stefan qui ne serait pas raser pendant trois jours ? 

J'expulse de rire en imaginant le personnage ne pas s'être rasé, lui qui est si impeccable...

— Non... tu ressembles à tout sauf à Stefan.

— Quand pourrons-nous emménager ? Dit-elle, avec impatience.

— Dans trois semaines. 

— Déjà ! Je ne sais pas toi, mais cette maison va me manquer... je sais que c'était la tienne car le bail est à ton nom.

— Non! Elle a toujours été à nous. La coupait-je. Je l'ai louée en me disant que quand on se retrouverait, on aurait un endroit à nous, calme, paisible, qui nous forcerait à être sur la même longueur d'onde.

— Je ne te crois pas, mais c'est agréable à entendre. Dit-elle, passant le gant sur son bras.

— Tu le sens ? Le bébé. 

— Quelque fois... Ce n'est que le début du second semestre... ça fait comme des gazouillis."

— J'ai hâte de le sentir, pour le moment je ne réalise toujours pas... Bien qu'il y ai les échographies. " dis-je, m'asseyant sur le tabouret près de la baignoire.

Je mets ma main dans l'eau et caresse son petit ventre rebondit, qui est dur à certains endroits. Elle l'agrippe et la dirige  sur son bassin.

— Je pense que c'est mieux là, c'est assez sensible et le gynécologue à dit que sa tête était là... Dit-elle, posant ma main à l'endroit indiqué.

— C'est prodigieux, créer la vie avec toi... c'est de loin la plus belle chose que j'ai faite.

— L'élever sera trépident aussi, ne t'inquiète pas pour ça... et cinq chambres ? Vraiment ? Étais-ce bien nécessaire ? 

— Non, pas nécessaire, mais ça nous obligera à les remplir.

— Je ne crois pas... essayons déjà avec un et après on verra.

— Tout va de paire dans la vie... j'ai un frère qui est ce qu'il est, mais que j'adore ! J'aimerais qu'on les observent créer cette relation spéciale qu'on les frères et soeurs.

—Toujours aussi obsédé par les relations humaines. Dit-elle sur le ton d'un journaliste.

Elle se lève de la baignoire et je l'enroule dans une serviette avant de l'aider à sortir. Je la frotte pour la sécher et essuie chaque parcelles de son corps pour qu'elle n'attrape pas froid. Je lui enfile sa chemise de nuit et la regarde, encore. Elle est adorable, portant avec fierté la nouvelle silhouette que lui confère la grossesse.

— Tu feras un bon père. Tu m'a habillée comme-ci j'avais deux ans.

— Je sais que je me débrouillerai, je n'ai pas peur, enfin pas pour l'instant. Peut-être à l'adolescence si il a hérité des gènes rebelles des Davis... on a pas fini de faire des nuits blanches. Dis-je faussement inquiet.

— Allez viens, tu vas me prépare quelque chose à manger, je meurs de faim. Dit-elle, en me tenant par le bras.

— Tu es sûr que tu aimes cette enfant, en lui proposant ma cuisine ? Dis-je, l'accompagnant dans l'autre pièce.

Strive : Ripe - T.3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant