Chapitre 17 : Parfaite ménagère

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2015

Assise sur l'un des tabouret de la cuisine, je regarde Nathan préparer le petit déjeuner. En réalité, je le surveille plus qu'autre chose, car il a essayé de faire un soufflé il y a quelques jours et il failli mettre le feu ! Je l'ai convaincu de ne cuisiner que des chose qu'il maitrisait pour le moment.

— Brouillé ou au plat ? Me demande-t-il devant la cuisinière.

— Humm... brouillé, s'il te plait. 

Il s'applique à casser les oeufs sans briser la coquille, et les mélangent frénétiquement quand ils touchent la poêle. Je souris en constatant sa méticulosité. Nous sommes mariés depuis plusieurs mois, mais j'ai l'impression que ça n'a pas changé beaucoup de choses... J'ai juste rajouté le nom Davis à mon patronyme. Rose Finley Davis! Cependant dans le milieu professionnel, je reste Rose Finley tout court, afin de garder une certaine indépendance. Nous dirigeons tout les deux Timeline et je ne veux pas qu'on croit que nous ne parlons que d'une seule voix !

— Voici votre petit déjeuner, chère madame. Dit-il, en posant l'assiette fumante devant moi.

— Ça sent divinement bon. Approuvais-je, l'eau à la bouche.

Je goûte avec enthousiasme et me délecte de l'onctuosité de ses oeufs. Je confirme, lorsqu'il s'applique à faire ce pourquoi il est doué, le résultat est toujours au rendez-vous.

— Je me suis surpassé cette fois... Je pense que je ne ferais que les petits-déjeuners à l'avenir, tu t'occuperas du reste... Dit-il, mangeant avec appétit.

— Si il n'y a que ça pour suffire à ton bonheur... Tu sais déjà ce que tu diras à la conférence de presse à Berlin ? 

— On doit vraiment en parler un dimanche ? Dit-il, déposant ses couverts avec amertume.

— Oui car ça arrive bientôt ! La Berlinale , est le troisième festival de cinéma le plus important, donc il vaudrait que tu t'investisses un peu plus.

— Ça dépendra des questions... 

— Justement, tu ne dois pas les laisser te demander tout et n'importe quoi. Il faut savoir recentrer le débat si besoin et aussi exprimer le message que tu veux véhiculer. 

— J'ai déjà répondu à des questions de journalistes par le passé et je m'en suis toujours sorti. 

— Là, ce sera autre chose. On peut te poser des questions sur la politique, la société, l'environment... en plus de vouloir questionner ta vision du cinéma. Tu sais quoi ? Tu viens de me donner une idée. On va faire ça cette après-midi. 

— On va faire quoi, cet après-midi ? Demande-t-il décontenancé.

— Je vais te coacher. 

Il souffle bruyamment de dépit et s'enfonce dans son siège comme un adolescent contrarié. 

— Je t'aime aussi... Lui dis-je, en prenant une seconde bouchée de mon petit-déjeuner.

...

Assise sur le tapis de notre chambre. Je feuillète le peu d'interview que Nathan a donné dans des magazine spécialisé dans le cinéma. Je fais un trie de ce qui pourrait être améliorer, dans les réponses qu'il a pu donner. Assis contre la porte en face de moi, il me regarde avec une moue détaché, amusé de voir que je prends cela très au sérieux.

— Ah ! À la page sept du Deadline du mois de novembre, tu dis : Je ne veux pas faire du cinéma en dessous de mes ambitions, car je crois que le public doit être respecté. Souvent, on le dévalue en pensant que certains sujets sont trop complexes... je pense qu'on peut aborder n'importe quoi, du moment qu'on offre de vraies propositions de mise en scène. 

Strive : Ripe - T.3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant