Mélusine - Baiser Mortel

Prologue.

La lune se reflétait sur la chevelure argenté d'un homme qui avançait sur la plage. Lentement, il s'agenouilla près d'un corps sans vie. Celui d'une sirène. Allongée au sol, le sable se mêlant à ses cheveux cuivrés, elle fixait le ciel nocturne de ses yeux marins vides et inexpressifs. Ses traits figés à jamais, sa peau pâle et glaciale, la vie avait quitté la femme à l'apparence si jeune et si enchanteresse. Pour preuve, les trois griffures béantes qui ornaient son ventre et le sang qui en coulait, tachant sa nageoire de poisson.

Une rage pure prit possession de lui. On avait osé s'en prendre à une de ses sirènes. On avait osé la tuer.
Le vent se leva, violent, la mer s'agita et la foudre traversa le ciel.
L'homme se releva et posa son regard d'un bleu glacial sur l'océan en furie. Il était si empli de fureur que l'espace d'un instant il eut envie de tout réduire à néant, de tout noyer pour qu'il n'y ait plus que l'eau d'encre.

Mais soudain, une odeur lui parvint. Un parfum qu'il pensait ne plus jamais sentir, éteint pour toujours. Un parfum qui éveilla brutalement en lui d'anciens sentiments et d'anciens instincts. 

Son cœur tambourina dans sa poitrine dans un mélange de colère et de passion. Il eut l'impression qu'un gouffre sans fin s'emparait de son esprit. Un feu prenait possession de tout son corps, un flot de magma se déversait dans ses veines. Lui, l'être marin, n'était plus que flamme. Puis le parfum s'atténua, évanescent. Ne restait plus qu'une piste, un chemin qui menait à son origine. Aussitôt la tempête se calma en même temps que la furie qui grondant en l'homme aux cheveux d'argent.

Désormais, seule une détermination sans faille l'habitait.
Il l'avait retrouvée. Elle était de retour.

Et il était temps pour lui de récupérer ce qui lui appartenait.