Aïe... Ça fait mal nom d'une méduse desaxée...
C'est la première chose à laquelle je pense en émergent des méandres de l'inconscience. Je sens déjà une terrible migraine se loger dans ma tête. Sans parler de ces fourmillement sur mon front. J'ouvre lentement mes yeux et bats des paupières. Ma première vision est le plafond de marbre. Je me rends alors compte que je suis allongée au sol, contre un mur. Je fronce soudain des sourcils, me rappelant tout ce qu'il s'est passé. Ma dispute avec Poséidon, le dieu qui me touche le front, les ténèbres qui m'accueille et... le rêve. Ou plutôt ces bribes de souvenirs. Tout m'est revenue, ma mémoire est de nouveau intacte et je me souviens de tout. Je me redresse vivement, animée par un élan de fureur. Il n'a pas osé...
Je bouillonne de rage tandis que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Je me relève alors, animée par la détermination et fais volte face. Poséidon est affalé sur un fauteuil et m'observe, son expression toujours aussi neutre. Pourtant son regard a changé, presque hanté et mélancolique. Cela ravive ma rage. Il n'avait pas le droit. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve devant lui et lui assène une gifle magistrale. Sa tête n'a que légèrement bougé sous la force de l'impacte et ses yeux ne quittent pas les miens. Sa joue n'est même pas rouge... Je secoue mon poignet en grognant :
« Comment avez vous pu ?
Il ne réagit pas, ne perdant rien de son calme, et son impassibilité apparente fait monter mon agacement. Mon cœur bat furieusement et cela n'a plus rien à voir avec le désir. Ou bien si, mais avec celui de détruire. Celui de vengeance. Je lève la main pour le gifler à nouveau, bien décidée à y mettre plus de puissance cette fois ci, mais alors que je l'abats, il l'intercepte brusquement en se levant. Mon poignet emprisonné entre ses doigts, il me surplombe, son visage toujours aussi neutre. Son regard totalement sérieux et autoritaire plonge dans le mien et je sens la puissance de son aura faire pression sur la mienne, pour me forcer à courber la tête.
- Tu as finis ?
Sa voix rauque tranche l'air. Je plisse des yeux et le défi du regard, bien décidée à ne pas me laisser faire :
- Si j'ai finis ?
Je serre le poing pour contenir ma rage. Ses doigts encerclent toujours mon poignet avec une telle force que je ne sais pas si le sang y circule encore. Mais je n'en ai que faire.
- C'est tout ce que vous trouvez à dire ? Bien ! Alors non. Je suis loin d'avoir finis. Très loin même. Je viens tout juste de commencer. Comment avez vous pu ?
- Je n'ai pas de compte à te rendre.
Sa réponse me fait réagir au quart de tour. Je lève mon genoux avec force, visant entre ses jambes. Il se raidit lors de l'impact. Bien évidemment je ne l'ai pas réellement blessé, mais la légère grimace qu'il exécute me rempli d'une satisfaction malsaine. Je veux frapper, je veux blesser, je veux qu'il souffre... J'ai un tel désir de destruction que cela m'étonnerai presque. Mais lorsque la faim terrible qui s'était fait ressentir, douleur atroce, me revient en mémoire, je grimace. Après avoir repris mes esprits j'étais devenue tellement sensible à la faim que je ne pouvais plus la contrôler, ni même contrôler certains de mes pouvoirs. Oui, j'étais revenue, mais l'équilibre était si fragile que je craquais souvent et sombrait dans une folie meurtrière, causant massacre sur massacre. Je ne sais ce qui est le pire entre l'enfermement et ce qui en a suivit ou le fait qu'il ait voulu me tuer...
- Vous plaisantez ?
- Loin de là, l'idée. grogne-t-il en serrant le poing si fort que je crains qu'il n'ait envie de me frapper.
Je ne sais qui de nous deux est le plus en colère. Mais quelles sont ses raisons à lui ? Le fait que je puisse... Libérer ou enfermer des dieux ? Par pitié, c'est si ridicule que j'ai soudain envie d'en rire. Poséidon, le grand et majestueux roi des mers, l'invaincu, le coléreux, le déclencheur de tempêtes et de tremblements de terre (et j'en passe) craindrait une de ses sirènes ? Une de ses créations ? Ce serait l'arroseur arrosé... Comme si je n'avais que ça à faire de m'occuper des dieux... Acerbe, je rétorque :
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Mélusine - Baiser Mortel
Paranormal"Solitaire mer, solitaire océan, je suis la solitaire sirène..." La mer a toujours été une terrible meurtrière. Elle a pris à la Terre plus qu'à aucun autre. Et ses filles sont les mêmes. Sirènes, filles de l'Océan, vampires des mers, Dames des eau...