Deux jours passés dans cette maison et je sens déjà le manque de la mer. Je dois nager, je dois sentir l'eau... Foutus besoins primaires. Tout commence à me taper sur les nerfs, autant cette enquête qui n'avance pas que cette isolement. Si Caïan n'avait pas déjà été fou, toutes ces années passées dans cette baraque auraient suffi à la rendre bon pour l'asile. Apprécier la solitude ne signifie par apprécier l'isolement. Et j'ai horreur de l'enfermement.
Durant ces deux journées un étrange silence a régné entre les deux hommes et moi. Caïan est continuellement bourré cependant, nous avons parlé un soir, longtemps, du bon vieux temps et surtout, de tous ces secrets qui nous unissent encore. À voix basse et dans la pauvre lumière de ses lampes gresillantes. Cependant le retrouver m'a vraiment... Rendue heureuse. Lui aussi. Il me l'a dit en un souffle alors que je fouillais dans ses vieux livres de chasseur de sirène à la recherche d'informations.
« Tu sais, Mélusine, je suis heureux d'enfin revoir ton visage de peste et ton corps si... Séduisant. Je regrette presque l'époque où nous étions mariés et où je pouvais en profiter.
Je me suis alors levée d'humeur joueuse avant de l'embrasser, presque langoureusement. Le goût de l'alcool s'est répandue en moi et je me suis détachée pour murmurer :
- La prochaine fois, j'essayerai de venir te dire bonjour sans que ça ne soit parce qu'un danger mortel plane au dessus de ma tête. »
Il a secoué la tête, amusé, avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson favorite. Après cela nous n'avons plus échangé que quelques mots. Mais nous n'avons pas besoin de parler. C'est ce que j'aime chez lui
Quant à Seth il a semblé toujours plongé dans ses propres réflexions. Il n'a posé aucune question, rien. C'est presque étrange venant de sa part.
Cependant ce soir mon protecteur n'y tient plus et alors même que je me change, il m'interroge, pas le moins du monde dérangé par ma semi-nudité :
« Tu as vraiment épousé cet homme ?
Seth coule un regard sur la chambre désordonné que nous avons partagé ces deux dernières nuits. Probablement celle de l'ancien chasseur de sirène. Celui ci nous l'a laissé gentillement, préférant sans doute le confortable canapé de son salon... Quelques bouteilles trônent dans un coin.
- En vérité, c'est mon deuxième époux.
- Tu as été mariée deux fois ?
- Deux ou trois... je ne sais plus vraiment tu sais...
Mon protecteur écarquille des yeux. Sa réaction m'amuse mais je la comprends. En plusieurs milliers d'années, j'ai traversé tant d'époque, de l'antiquité à l'époque contemporaine en passant par le moyen âge... Et une femme seule attire l'attention. Je me suis trouvée des protecteurs mais lorsque la situation se compliquait, pour des raisons d'apparence ou de stratégie, il m'a fallut épouser des hommes. L'humain interroge alors :
- Qui a été le premier ?
Je plisser des yeux et passe une main dans mes cheveux, après finit de m'habiller. Un flot de souvenir s'empare de moi et je pousse un long soupire. Il est temps de lever un bout du voile qui couvrait mon passé...
- C'était un seigneur... Le seigneur Raymondin de Lusignan. Beau et fort. Un peu trop curieux mais courageux. Il m'a surprise alors que je me baignais dans un lac perdu dans une forêt. Mon apparence ne l'a pas effrayée. Il en a été enchanté. Seulement, il se trouvait dans une situation périlleuse. Grâce à mes pouvoirs, je l'ai tiré de l'impasse et lui ai offert richesse en puissance. En échange il m'a épousé. Seulement, pouvait-il faire accepter que je me nourrisse de sang ? J'en doutais... Alors tous les samedi, je m'éclipsai et j'allais charmer et tuer. Il savait que j'étais une sirène, mais il ne savait pas tout ce que cela impliquait.
VOUS LISEZ
Mélusine - Baiser Mortel
Paranormal"Solitaire mer, solitaire océan, je suis la solitaire sirène..." La mer a toujours été une terrible meurtrière. Elle a pris à la Terre plus qu'à aucun autre. Et ses filles sont les mêmes. Sirènes, filles de l'Océan, vampires des mers, Dames des eau...