Chapitre 5.

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J'entre dans la petite maison comme si j'étais chez moi et fais signe à Seth de me suivre. Son arme en main il regarde avec méfiance l'homme qui nous a ouvert. Alors que j'avise les bouteilles au sol et le désordre qui règne, le nouveau venu passe devant moi et s'affale dans un fauteuil.

« Qu'est ce qui me vaut ta très charmante visite Mélusine ?

- Oh, tu sais, comme d'habitude, le danger, l'aventure, les ennuis, des créatures tueuses de sirènes et le dieu des mers à ma poursuite...

- Tu ne t'es pas ennuyée ces deux cents ou trois cents dernières années...

- En effet. Et toi, tu es devenu plus rustre et plus sale que jamais. Caïan, pitié rappelle moi pourquoi est-ce que je t'ai épousé ?

C'est cette dernière remarque qui tire mon protecteur de son silence. Se raclant la gorge, il s'interpose :

- Excuse moi Mel, mais tu as bien dis « épousé » ?

Je souris de plus belle :

- C'est exacte ! Seth, je te présente Caïan, ancien chasseur de sirène, ancien protecteur et ancien époux.

Le-dis Caïan lève une bouteille en l'air comme pour porter un toast et s'exclame goguenard :

- Enchanté.

- Bonjour.

Mon protecteur jette un coup d'œil à l'intérieur en mauvais état de la maison, l'air peu rassuré. Je vois à son expression qu'il va me falloir répondre à certaines de cette question. Et cette fois ci, plus question de me défiler. Pourtant c'est à Caïan qu'il demande :

- Vous étiez chasseur de sirènes ?

- En 1680, peut être. Jusqu'à ce que « celle qui envoûte » ne se dresse sur ma route.

- Vous avez quitté la ligue ?

Mon ancien époux hoche la tête et ramasse une bouteille qui me semble à moitie vidée. Seulement Seth n'en a pas finit avec ses questions. Sa voix grave s'élève dans le salon désordonné :

- Pourquoi habiter au milieu de ces immeubles abandonnés ?

- C'est une illusion. Ça éloigne les visiteurs indésirables et les ennemis potentiels.

- Et tu parviens à toujours la maintenir, même avec la distance ?

Je hoche la tête.

- Il m'a fallut beaucoup d'entraînement pour y parvenir. Et une écaille déposée au sol. Tant que l'écaille est présente et que je suis en vie, l'illusion perdure.

Ingénieux, je l'avoue. Mais mettre au point ce sortilège a été une des choses les plus compliqués de ma vie et s'arracher soit même une écaille est assez douloureux. Seulement, je devais bien ça à mon ex-protecteur, l'ancien chasseur de sirène s'était fait de nombreux ennemis au cours des années. Ce dernier interrompt alors l'interrogatoire pour poser sa propre question :

- Vous avez parlé d'une créature tueuse de sirènes ?

- Un meurtrier féroce à l'identité inconnue.

- Les prédatrices deviennent proies... Cette histoire est terriblement inintéressante.

- Cela t'intéressera bien plus quand ma mort entraînera la tienne, vieil homme.

Caïan croise des bras et proteste, sa voix rendue chancelante par l'alcool :

- Je ne suis pas vieux.

- Tu as plus de trois cent ans.

- Tu en as trois mille, Mélusine.

- Nous ne sommes pas là pour débattre de mon âge.

Mélusine - Baiser MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant