Mélusine - Baiser Mortel

Chapitre 28.

Rien au monde, non rien, ne pourrait expliquer pourquoi, alors que je marchais dans les couloirs, le monde s'est mis à disparaître autour de moi d'une manière inexpliquée.

Personne à part la déesse de la Discorde elle même qui se tient devant moi, un sourire mesquin étirant ses lèvres et marquant son visage à la beauté cruelle.

Super... Je me pince l'arrête du nez avant de me répéter la même litanie mentalement. Ça n'est pas réel, ça n'est pas réel. Mais Eris ne semble pas partager mon opinion puisqu'elle soupire :

« Tu n'as pas tout à fait tort ma jolie. Tout ceci est bien réel, je me tiens bien devant toi dans le but de te menacer chérie. Mais comme cela se passe dans ton esprit... On peut aussi affirmer que ça ne l'est pas.

- Qu'est ce que vous foutez dans mon esprit nom d'un chien ?

- Ne te rappelles-tu pas ? Je t'ai dis que lorsqu'un de mes discordants tuait une sirène, les pouvoirs de cette dernière me revenaient. L'une d'entre elle avait le formidable don de communiquer par télépathie.

Je reste l'espace d'une seconde figée par son annonce. Premièrement, elle me tutoie comme si j'étais une vieille amie et qu'elle ne désirait pas ma mort. Elle partage cette horrible avec son frère. A croire que les dieux se sentent à un tel point supérieurs qu'ils ne prennent plus en considération les bonnes manières. Deuxièmement, elle se situe dans mon esprit ! Je me rends d'ailleurs compte que ce dernier point est le plus important et je réplique :

- Vous lisez dans mes pensés ?

- Ne confond pas tout petite idiote. Je peux simplement te parler et te montrer ce que je désire te montrer. C'est une sorte de forme de communication par image en fait. Admirable non ? Tu vois, je t'ai au creux de mes mains, tu ne peux pas m'échapper.

Un frisson me parcourt. Éris aurait eut accès à mon esprit depuis le début ? Je ne veux même pas y croire ! Ça serait... Horrible, répugnant. Et je ne m'en serais même pas rendue compte ! Je dois m'en assurer...

- Est-ce vous qui m'avez envoyé ces rêves ?

- Bien sûr. Il me fallait t'attirer dans mon piège pour pouvoir mettre la main sur toi. Tu te caches trop bien pour que mes Discordants te débusquent. Je devais te pousser hors de ta cachette.

- Vous êtes tordue, tarée.

- Pas plus que toi Mélusine. La manipulation mentale ne t'est pas du tout inconnue, ne le nie pas. soupire-t-elle, comme exaspérée par mes propos.

Avant même que je ne puisse rétorquer quoique ce soit, elle s'approche de moi et plonge ses yeux mauvais, où brille une lueur carnassière, dans les miens :

- Je sais ce que vous comptez faire, toi et tes petits amis. Et ça m'étonne que mon frère soit assez fou pour te suivre.

- J'imagine qu'à aucun instant vous ne doutez de votre capacité à nous vaincre, alors ce n'est pas la crainte de nous voir gagner qui vous motive à venir me parler.

Le dédain se lit sur le visage de la déesse qui rejette sa chevelure en arrière avant de persifler en esquissant un rictus :

- Ma chère, la meilleur option pour toi pour parvenir à me stopper et à m'empêcher d'anéantir l'humanité, c'est encore de te donner la mort toi même puisque alors je ne pourrais mettre la main sur tes pouvoirs. Mais tu es bien trop égoïste pour ça.

- Si je me bats, c'est pour ma survie.

- Sache que si votre plan venait à miraculeusement fonctionner, tu regretteras de ne pas être morte. Tu subiras pire encore que tout cela et à côté, je te paraîtrais presque... douce. Tu me regretteras.