Lir

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Je prends le temps de faire un rapide tour du domaine et de ses constructions. Saturé de sapins dont il tire certainement son nom, il est organisé autour d'un immense chalet qui occupe le milieu d'une clairière et autour duquel sont dispersés une vingtaine de petites maisons pour six personnes. Un peu à l'écart, une piscine entourée d'un grillage et un parcours d'accrobranche, derrière lequel on aperçoit deux terrains de tennis et de foot. Le complexe est sympathique, dans l'ensemble. En contournant le chalet, j'aperçois au loin des tentes dressées à l'abri des arbres, et des gens qui s'affairent autour du campement, trop loin pour que je puisse leur donner un âge. Un coup d'œil à ma montre : déjà une demi-heure que j'ai laissé les tourtereaux. Je prend la direction des bungalows en cherchant mon nom sur les affiches placardées aux façades. J'arrive devant la dernière maisonnette et tourne la poignée de la porte vitrée. L'intérieur se compose d'un petit salon carré, au milieu duquel trône un canapé recouvert de tissus et une petite télé. Une table ronde, six chaises en bois clair, et deux portes de chaque côté du séjour. Un type brun et dégingandé sort d'une des chambres en m'indiquant du doigt celle d'en face.
- Merci, déclaré-je. Je suis Lirane.
- Cain, répond-t-il d'une voix rauque avant de s'affaler sur le canapé.
Un premier coloc dépressif. Oui, ça commence bien.
Dans une des petites pièces attenantes, Ety classe ses affaires dans la penderie. Sa trousse de maquillage et son nécessaire de toilette son déjà posés sur le bureau, à côté de trois serviettes de bain. Quand elle m'aperçoit, elle grimace en me désignant la dernière occupante de la chambre, vissée sur l'écran de son portable. Je reconnais la blonde qui observait Wallis et son polo avec des yeux de merlan frit. Elsa, je crois.
- Salut, dis-je en m'avançant vers elle.
Elle ne daigne même pas lever la tête vers moi pour répondre:
- Va te faire.
Ety lève les yeux au ciel avant de se remettre à suspendre ses vêtements.
- C'est une colo, pas un asile, asséné-je en me dirigeant vers la fenêtre.
J'ouvre celle-ci en grand, ignorant superbement les insultes qu'éructe Miss Cinglée dans mon dos.

Doués pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant