« Tu imagines à quoi ça ressemble là-dehors? Derrière ces foutus murs de pierre?
Bordel, j'ai peur. Je suis terrifiée, même. Pas de mourir, non. Mais de perdre encore quelqu'un que j'aime. Tant sont déjà partis. Nous avons tous déjà perdus nos famil...
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CHAPITRE UN 'OBSCURITÉ TOTALE' ____
6 février 2061 | 16:32
Ma nouvelle vie commença dans le noir.
Je me réveillai décontenancée, les yeux bouffis. Le sol - parce qu'il me paraissait très clairement que j'étais couchée par-terre - était froid et dur sous mon dos. Où étais-je ? Je n'en savais rien. Qu'est-ce que je fichais allongée dans le noir ? Encore moins. Je bougeai mes membres raides, et me relevai tant bien que mal. Mais à la seconde où j'eus les deux pieds posés sur le sol, je fus prise de vertiges. Depuis combien de temps avais-je été allongée, inconsciente, par-terre ? Au vu de mon état, je me doutais que j'avais dû être inerte pendant un moment. La peur s'empara de moi. Il fallait que je sorte d'ici.
La pièce cessa de tourner, et je pus enfin marcher - enfin, je titubai plus qu'autre chose. Prudemment, et dirigée par ma peur grandissante, je m'avançai dans le noir total à la recherche d'un objet quelconque. Je fus récompensée, car au bout de trois pas, mes mains touchèrent ce qui me paraissait être une caisse en bois. Je tâtai autour de moi, pour trouver quelque chose d'autre.
Un peu moins effrayée qu'avant, je me déplaçai moins méticuleusement. Chose que je n'aurai pas dû faire, car en quelques secondes, mon visage heurta de plein fouet une grille.
« Merde » pestai-je en me touchant la pommette droite.
La douleur passée, je replaçai plus prudemment mes mains sur la grille. Je la secouai, en vain. Je réitérai l'expérience, en hurlant cette fois pour attirer l'attention de quiconque se trouvait aux alentours. Je n'eus aucune réponse, et la grille ne céda pas. Je me rassis par-terre avec un soupir.
''Il faut que je trouveTom'' pensai-je tout à coup.
Je me figeai, comprenant ce que je venais de formuler.
Hein ?
Je n'avais pas pensé ça par moi-même. Ou du moins, je n'avais aucune idée d'où cette pensée m'était venue. C'était comme si... comme si tout ça venait d'un souvenir lointain qui était ressorti sans que je ne sache pourquoi ni comment. Qui était ce « Tom » ? Je n'y comprenais strictement rien. Agacée, je chassai ce songe de ma tête, et me concentrai sur ma situation actuelle.
Il fallait que je sois stratégique. Mon but premier était de sortir d'ici. Mais comment ? Les parois de la pièce étaient des grilles qui refusaient de bouger. D'ailleurs, en parlant de pièce... Comme je n'avais pas cessé de m'agiter, je n'avais pas remarqué la sensation d'attraction que je pouvais à présent ressentir. Et c'est là que je compris. J'étais coincée dans un foutu ascenseur. Mais pourquoi ? Et où allait-il ? Je voulais des réponses, mais personne n'était dans les parages pour me les donner. J'étais seule avec ces foutus boîtes en bois. Mes alternatives s'appauvrissant, j'en déduisis qu'il ne me restais plus qu'à attendre. Et je sentais que ça allait être long.
