Chapitre 26

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Lucien tente de me calmer. Il essaie de me faire penser à autre chose pendant qu'on ausculte ma main. Il n'y aurait juste qu'à attendre et mettre une crème qu'ils m'ont prescrit pour que ça dégonfle et retrouve sa couleur normale. D'un coup, une phrase qu'il vient de prononcer m'interpelle :

–Qu'est-ce que tu viens de dire ?
–Qu'il faut que tu te calmes.
–Non ! Avant ça.
–Que cela doit être encore plus dur pour elle alors que tu devrais peut-être te bouger le cul et aller la voir.
–Faut que j'y aille ! Je te rappellerai.
–C'est ce que j'ai dit en fait... Mais ouais, si tu as besoin de moi, je suis là.

Je me dépêche de rentrer à l'intérieur et de la retrouver. Je vais vers elle, elle pleure toujours. Je vais sur son lit et je la prends dans mes bras. Elle met ses mains autour de mon cou. Elle me pose une question qui me fend le cœur :

–Comment tu pourrais avoir encore envie de moi ? Moi comme ça. Une incapable. Qui ne pourrait peut-être plus marcher.
–Qu'est-ce que tu racontes ? Peu importe comment tu es, je t'aime. J'aurais toujours envie de toi. Tu sais ce serait un honneur de pouvoir m'occuper de toi.

J'arrive à la faire rire. C'est déjà une grosse victoire pour moi. Je la rassure en lui caressant les cheveux :

–Je suis là. Je ne t'abandonnerai pas. Jamais...

***

Plusieurs jours plus tard, les médecins ont décidé qu'elle pouvait rentrer à la maison. Nous sortons de la chambre, elle est en fauteuil roulant. Avant d'arriver devant l'entrée, je vois une horde de journalistes. Je lui demande :

–Tu es sûre de vouloir sortir par là.
–Oui. J'en ai rien à faire d'eux.
–Très bien.

Je l'embrasse juste avant de sortir et après, je me redresse en poussant le fauteuil vers la sortie. Dehors, elle a la tête haute. On lui pose des questions et elle fait comme si de rien n'était. Ils m'en posent aussi et je fais la même chose que ma Micka. Je l'aide à s'installer à l'avant de la voiture. Pendant la route, je pose ma main sur sa cuisse et elle, elle pose la sienne sur la mienne. Je l'interroge :

–Ça va ?
–À ton avis. Comment tu te sentirais toi.
–Je suis désolé. Je...
–Non, c'est moi. Je ne sais pas ce qui m'a pris de dire ça.
–Hé, mon cœur, je comprends. C'est normal.
–Je voudrais juste rentrer.

Je hoche la tête en signe de réponse. Je roule plus vite pour qu'on se dépêche d'arriver. Une fois arrivé à l'appart', je vais dans la chambre déposer ses affaires. Elle me dit :

–Je vais aller prendre une douche.
–Attends, J'arrive.
–Non ! Je peux la prendre toute seule.
–Mikaëla, soit raisonnable.
–J'ai pas besoin de ton aide ! Je suis une grande fille.

Elle a commencé à partir en direction de la salle de bain. Je l'entends murmurer :

–J'ai pas besoin de ta pitié.

Je me jette sur le lit et je mets un coussin au-dessus de ma tête. Si cela continue, je vais très vite péter un plombs.

Tout est inévitable tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant