Chapitre 8

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Le lendemain matin, Lillian se réveilla et chercha machinalement son portable qui était déchargé. A défaut de ne pas avoir de montre, il était incapable de savoir l'heure qu'il était. Ce qui était sur, c'est qu'il faisait jour et qu'il y avait un soleil éclatant.

Quand il leva les yeux aux ciel, il vit les branches de l'arbre recouvertes de feuilles vertes. Il se leva et, en admirant son arbre, il se rappela de tout. De tout ce qu'il avait vu cette nuit: son arbre était mort. Il se rappela aussi ce qu'il ressentait. C'était pire que lorsqu'il avait déménagé. Quand il avait vu que son arbre était mort, on lui avait arraché bien plus que le cœur.

Mais, ce matin, son arbre allait bien. Il avait retrouvé toutes ses feuilles et toutes ses couleurs. L'herbe était verte et le ruisseau cheminait à nouveau autour de l'arbre. Et, étrangement, le petit pont était intact.

Aurait-il rêvé? Rêvé que son arbre était mort!? Mais, dans ce cas là, pourquoi serait-il ici? Ou alors, ce n'était peut-être qu'une hallucination. La veille, il avait beaucoup bu, sa tête n'était pas trop en place.

Le seul moyen de savoir ce qu'il s'est réellement passé était d'aller voir ses amis.

****

"Oui, j'en suis sur. dit un des garçons pour répondre à Lillian. On était tous les quatre et je pense qu'on a bien tous vu la même chose: l'arbre que tu nous as montré cette nuit était mort.

-Mais, comment est-ce possible? se lamenta Lillian.

-Oh Lillian! Comment ça va? s'écria une de ses amies en le voyant. Elle se précipitat pour lui faire des bisous sur les deux joues.                      Je suis vraiment désolée, hier soir, les garçons ont voulu partir. Moi je ne voulais pas mais je les ai suivi quand même. Excuse moi, vraiment! Tu es sur que tu vas bien?

-Salut Julie. Oui, je vais bien. Mais il y a des choses que je ne comprends pas. Hier soir, l'endroit où je vous ai emmener...

-Oui?

-L'arbre, comment était-il?"

Tout le monde retint son souffle en attendant la réponse de Julie.

"Mort. L'arbre était mort. finit-elle par dire.

-Rhaaaaa! Mais c'est pas possible! hurla Lillian.

-Mais après, nous ne sommes pas des experts en arbre! Et encore moins en arbre morts! Il ne l'était peut-être pas. essaya de rassurer un des garçons qui était présent la veille.

-Oh, tu me faisais tellement de peine Lillian. Tu semblais si triste cette nuit. dit Julie en prenant Lillian dans ses bras.

-Il était aussi vachement bourré donc je ne sais pas si il était triste ou s'il avait juste bu trop de bières! plaisanta un garçon."

Lillian se détacha doucement de Julie et se mit à faire les cents pas en chuchotant "C'est pas possible, c'est pas possible.".

Les autres le regardaient et aucun n'osaient prendre la parole, de peur de l'énerver. Soudain, la jeune femme prénommée Magalie s'énerva:

"Bon sang! Qu'est ce qui n'est pas possible Lillian? Expliques nous!"

Lillian s'arrêta de marcher et parla calmement en les regardant tous un à un.

"Le problème est que l'arbre n'est pas mort."

Il leur décrit alors les moindres détails de l'apparence de l'arbre et de son environnement quand il s'est réveillé un peu plus tôt. Il leur explique aussi les sentiments qu'il ressentait étant enfant, ce qui expliquait qu'il était dévasté la veille en croyant son arbre mort.

Une fois son discours fini, tout le monde rigola sauf Julie.

S'en suivit ensuite des petites moqueries:

"Amoureux d'un arbre? Jamais vu ça!

-T'es vraiment taré mon pote!

-Vous êtes surs qu'il est pas encore bourré?

-Moi je pense qu'on devrait l'emmener dans un asile!"

Tout le monde sortit de la pièce en rigolant pour faire un barbecue sauf Lillian qui s'assit sur le canapé, en colère, triste et déçu de la réaction de ses amis.

Julie vint s'assoir à ses côtés et lui dit doucement:

"Ça va?

-À toi de voir. Si tu me trouves fou, tu peux aller les rejoindre. Ne te sens pas obligée de rester avec moi. répondit Lillian froidement.

-Je ne me sens pas obligée! Moi je trouve ça beau d'aimer un arbre. C'est beau un arbre et puis c'est notre avenir. Il faut aimer les arbres! En plus, certaines personnes sont amoureuses d'un paysage, alors pourquoi pas d'un arbre! elle posa alors sa main sur le genou de Lillian.

-Merci Julie. Vraiment merci. lui sourit-il en posant sa main sur la sienne."

Ils étaient tout proches sur ce canapé. Tournés l'un vers l'autre, le temps s'arrêta de tourner autour d'eux. Ils se regardaient en souriant. Leurs têtes se rapprochèrent alors, doucement, dans le plus grand des silences. Leurs yeux se fermèrent, leurs cœurs s'accélérèrent. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Quand soudain, Magalie passa la tête par la fenêtre pour crier "À table!". Lillian détourna immédiatement la tête, se leva, sortit à l'extérieur en criant "J'arrive!", et en laissant Julie, seule sur le canapé gris du gîte.

Son arbre [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant