Chapitre 11

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"Je veux que tu partes.

-QUOI?!!! hurla Julie, toujours assise, le bras sur sa poitrine nue.

-Rhabille toi et prends tes affaires, je t'accompagne à la gare. Il n'est pas trop tard, il doit surement y avoir des trains de nuit.

-J'y crois pas! T'es en train de me chasser là?!!

-Non... Enfin si, peut-être mais dépêche toi. Tu peux même prendre à manger si tu veux.

-Mais... Je comprends pas... Y'a un truc va pas? Quelque chose qui te gêne chez moi?"

Les yeux de Julie étaient désormais embués de larmes.

"Non, tu es parfaite Julie mais j'ai envi que tu t'en ailles. S'il te plaît, rhabille toi!"

Lillian ne savait pas exactement. Ce qu'il faisait mais oui, il voulait que Julie parte parce qu'il songeait à la suite.

Si il s'était passé quoi que soit de plus entre eux cette nuit, il aurait eu peur. Peur que Julie lui dise trois mots. Trois mots qu'il redoutait.

"Mais je t'aime Lillian!!"

Ces trois mots, Julie venait de les lui crier.

"Tu... Tu ne penses pas ce que tu dis. répondit Lillian pour essayer de se rassurer.

-Si, je le pense! Je t'aime! Et toi, tu ne m'aimes pas?"

Lillian ne répondit pas.

Bien sur que si, dans un sens il l'aimait bien. Ils sont amis depuis longtemps, il l'a embrassé. Oui, c'était certainement de l'amour qu'il ressentait.

"-Hein? insista Julie. Tu ne m'aimes pas Lillian?

-Si...

-Alors dis-le."

Non. Il ne le dira pas.

"Dis-le si tu m'aimes."

Il n'avait jamais dit je t'aime à personne. Jamais. Jamais il n'avait dit je t'aime à ses parents, à sa grand-mère, à son chien, à ses exs petites-amies, à ses amis tout court. Jamais.

"Tu sais Lillian, même si ce n'est pas de l'amour, de l'amour pur et dur que tu ressens pour moi, c'est pas grave! Je suis sure que tu m'aimes pour amitié, comme tu aimes (plus ou moins) toutes les personnes que tu connais. Mais... J'aurais aimé que tu le dises.
Car, tu sais, même les amis ont le droit de se dire "je t'aime"."

Des larmes coulaient toutes seules sur les joues de Julie mais sa voix était assurée, elle n'avait pas tremblé un seul instant.

Julie prit ses affaires et s'en alla.

Lillian la suivit de loin, pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien.

Julie était en colère. Elle savait parfaitement que l'une des raisons pour laquelle les exs copines de Lillian le quittaient, c'était parce qu'il ne leur disait jamais je t'aime. Et aujourd'hui, Julie avait espéré que Lillian prononce ces trois mots. Même si ce n'était que de l'amitié.

Elle-même elle aimait Lillian pour "amitié" car désormais, elle savait qu'il ne se passerait rien d'autre entre eux.

Arrivés à la gare, Julie ne se retourna même pas pour dire au revoir à Lillian et monta dans le premier train.

Lillian se retrouva seul.

Il était triste d'avoir fait ça à Julie mais d'un côté il n'y pouvait rien.
Il n'avait jamais dit je t'aime à une des ses petites-amies et ce qu'il ne comprenait pas, c'est que ça les énervait. Elles répétaient toutes qu'elles ne se sentaient pas aimées et, bien souvent, c'est pour cela qu'elles partaient.

Il était pourtant convaincu qu'il existait des filles qui ne demandaient pas qu'on leur dise je t'aime à tout bout de chant mais il n'en avait pas encore trouvé. Même Julie - qu'il pourrait qualifier de meilleure amie (malgré le dérapage de ce soir) - voulait qu'il lui dise je t'aime.

À vrai dire, il était un peu perdu avec ses sentiments mais ce dont il était sur c'est que le jour où il dira je t'aime à quelqu'un, c'est qu'il aimera cette personne plus que tout au monde.

Lorsque Lillian retourna auprès de son arbre, il décida de ranger ses affaires éparpillées pour ensuite se coucher.

Afin d'y voir quelque chose, il avait acheté dans la journée une lampe solaire qui, à son grand étonnement éclairait plus que ce qu'il n'avait espéré.

Après avoir accroché la lampe à une branche, il vit quelque chose dans le creux de l'arbre.

Il s'approcha du creux et prit l'objet qui n'était autre qu'un escarpin entièrement blanc avec un talon d'une dizaine de centimètre. Sur le dos de la chaussure était inscrit en lettres dorées: "S.S".

Julie ne prote que des baskets et Lillian est sur que la chaussure n'était pas là à son arrivée...

À qui peut-elle appartenir alors?

 

Son arbre [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant