Il ouvrit les yeux et se dépêcha de regarder si son arbre possédait un visage. Mais non. C'était bel et bien un rêve.
Il se remémora alors la sensation qu'il avait en embrassant son arbre. C'était une sensation nouvelle pour lui.Il entendit alors un craquer des branches. Ces bruits provenaient de la forêt face à lui.
"Il y a quelqu'un? cria Lillian incertain. Après tout, ce n'était peut-être qu'un animal."
En guise de réponse, de nouveaux craquements se firent entendre.
Lillian se leva et eut un peu peur. Il était un garçon assez courageux mais il pouvait connaitre des moments de faiblesse."Sortez de votre cachette! Je vous ai entendu! cria-t-il."
Alors, le calme de la clairière fut interrompu par le son de pas et d'un gros bruit sourd, suivi d'un petit "Aïe" aigu.
Une silhouette sortit des arbres et Lillian reconnut immédiatement qui était cette personne.
"Coucou! fit-elle en faisant un signe de la main.
-Tu m'as fait peur! Viens! dit Lillian à la personne en lui indiquant de venir jusqu'à l'arbre."
Quand elle s'approcha, une brise légère faisait voler ses cheveux châtains clairs qui avaient des mèches tirant vers le roux.
"Tout va bien? Tu t'es fait mal? demanda Lillian, soucieux de voir la personne marcher lentement.
-J'ai glissé et je suis tombée sur le coccyx. Ça fait un peu mal mais je vais m'en remettre. répondit celle-ci en souriant malgré la douleur.
-Tu es toute seule Julie? demanda alors Lillian en s'asseyant contre le tronc de l'arbre.
-Oui. dit-elle timidement en s'asseyant à côté de lui.
-Qu'est ce que tu fais là?
-Heu... Je... Je suis venue te voir. répondit-elle en rougissant.
Mais je peux repartir si tu veux!-Non! C'est vrai que j'avais prévu de rester seul mais ça ne me dérange pas que tu sois là. dit-il en souriant.
Mais, les autres t'ont laissé partir?-Ho, oui. Ils ne faisaient que parler de toi dans la voiture et ça m'énervait tellement que je leur ai demandé de s'arrêter pour que je puisse descendre. Ils ont mis un peu de temps avant d'accepter mais ils n'ont pas insisté longtemps.
Ensuite, j'ai marché une bonne heure pour venir jusqu'ici! elle avait dit tout cela d'un ai enjoué et on pouvait ressentir un peu de fierté sur le fait qu'elle ait tenu tête à ses amis."Cela fit rire Lillian qui était malgré tout heureux que Julie soit à ses côtés.
Lillian et Julie s'étaient connus en classe de première. Au départ, ils étaient de simples camarades de classe qui effectuaient en groupe le travail imposé par leurs professeurs. Puis, de part des amis communs, ils étaient devenus eux aussi amis.
Leur relation était assez variable: ils pouvaient être d'une étonnante complicité comme ils pouvaient être très distants l'un de l'autre. Evidemment, quand l'un était en couple, l'autre se montrait froid et n'apportait pas beaucoup d'enthousiasme à l'idée de voir le/la copain/copine de son ami.
Mais, lorsque les deux étaient libres de tout emprisonnement conjugal, ils pouvaient se montrer incroyablement proches.
Dans ces moments là, les deux étudiants se confiaient tout. Ils connaissaient tout l'un de l'autre: leurs plus grandes peurs, leurs plus grands bonheurs, leurs rêves les plus fous...Tout? Non.
Lillian n'avait jamais parlé à Julie (et à personne d'autre d'ailleurs) de l'arbre.
Pourtant l'arbre hantait ses pensées depuis le jour où il l'a quitté. Mais c'était un sujet qu'il n'avait jamais évoqué.C'est ainsi qu'ils étaient là tous les deux, assis contre l'arbre à discuter.
Ensemble, ils se sentaient bien. Durant ces vacances, ils avaient pu se retrouver, se rapprocher. Mais, une alchimie étrange était née entre eux. Quelque chose qui n'était pas semblable à d'habitude.
Julie se sentait poussée, comme attirée par Lillian, tandis que Lillian, au contraire avait une certaine retenue envers Julie.Ils essayaient chacun de ne pas laisser paraitre leurs émotions mais cela se ressentait dans l'air.
Après un petit moment, ils décidèrent d'aller faire des courses pour avoir de quoi manger durant quelques jours. Le supermarché le plus proche était à 4 kilomètres, ils ne voulaient donc pas y aller tous les jours.
Le soir même, ils dégustèrent un très bon repas concocté par Lillian à base de légumes de saison.
Ensuite, ils parlèrent et rigolèrent longtemps.
"Tu sais, dit Julie une bière encore fraîche à la main, moi aussi j'ai eu un arbre.
Dans la commune où je suis née, lorsqu'un enfant naissait, on plantait un arbre en son honneur sur un terrain vague. Il devait y en avoir une dizaine quand je suis née. C'était sympa, chaque arbre avait une étiquette avec un prénom.
Le mien, je le voyais tous les soirs en rentrant de l'école et comme c'était un pommier, je pouvais ramasser ses pommes à l'automne. Et je faisais que dire "c'est les pommes de MON arbre!".-Je te vois bien dire ça! rigola Lillian.
Et ensuite? ajouta-t-il après un court silence.-Et quoi ensuite?
-Que s'est-il passé avec ton arbre? Tu retournes dans ta ville et tu vas le voir de temps en temps?
-Ho... Non... J'y suis retournée une fois mais ils avaient coupé tous les arbres pour construire un lotissement.
-Mais, c'est horrible! Personne n'a rien fait contre ça!? s'indigna Lillian.
-Tu sais Lillian, il y a beaucoup de gens que ça ne touche pas, la nature, les arbres. Malheureusement..."
Sue ces mots, Lillian se tourna brusquement vers Julie et l'embrassa.
Julie fut d'abord surprise mais elle s'attendrit vite et lui rendit son baisé.
Leurs yeux se fermèrent, leurs corps se rapprochèrent, leurs pouls s'accélérèrent.
Julie enleva le tee-shirt de Lillian en continuant de l'embrasser. Lillian fit de même pour celui de Julie.
Alors que leurs caresses devenaient de plus en plus langoureuses, les branches de l'arbre commençaient à s'agiter. Un vent glacial soufflait de plus en plus fort et faisait voltiger les cheveux de Julie.
Imperturbables, les deux amis enlevaient leurs habits un à un, tandis que le vent se déchainait. L'arbre tanguait de tous les côtés et des branches tombaient, telles des feuilles à l'automne.
Lillian, à la différence de Julie, s'était aperçu que l'arbre menaçait de leur tomber dessus. Et puis, il doutait. Prenait-il vraiment du plaisir à embrasser Julie, à la déshabiller et à la tenir tout près de lui? Il n'en était pas si sur.
Alors il arrêta. D'un coup.
Il arrêta de l'embrasser, se leva et s'éloigna un peu.
Le vent cessa lui aussi.
L'arbre arrêta instantanément de bouger, comme par magie.Julie, révoltée s'apprêtait à parler mais Lillian, le dos tourné, prit la parole:
"Je veux que tu partes."
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Son arbre [TERMINÉ]
RandomSon arbre, il l'a rencontré quand il avait huit ans. Son arbre, il y aura passé du temps. Son arbre qu'il pensait bien connaitre va se révéler plein de mystères lorqu'il va faire une étrange découverte. Son arbre est-il simplement un arbre? C'est...