Son arbre [TERMINÉ]

Chapitre 13

Lillian était couvert de sang.

Dès qu'il enfouissait sa main dans le feuillage du sol, il la ressortait dégoulinante de liquide rouge.

Tout ce sang, cela lui donnait presque la nausée.
Mais il fallait qu'il se reprenne: c'était un indice!
Ce sang appartenait forcément à quelqu'un et, même s'il essayait de ne pas trop y penser, il était prêt. Prêt à découvrir un cadavre.

Il prit le cordon de sa lampe pour le mettre autour de son cou, attrapa la chaussure devenue rouge, et commença à marcher à quatre pattes, tout en tâtant le sol, afin de suivre les traces de sang.

Il a très vite remarqué que, dès qu'il écartait un peu trop les mains, il n'y avait plus de sang.
Ainsi, la bande de sang faisait environ un mètre de largeur.

Lillian se demandait cependant comment cela était possible de perdre autant de sang.
Il en venait même à se demander si ce sang n'appartenait pas à plusieurs personnes.

*

Cela faisait désormais un petit moment que Lillian marchait à quatre pattes en suivant la bande de sang qui le menait on ne savait où.

Ses mains et ses genoux lui faisaient mal car ils étaient emplis d'écorchures et Lillian déversait lui aussi du sang, peu à peu.

Il fatiguait et ne voyait pas de bout à ce tapis rouge.

Allait-il seulement dans la bonne direction?
Il avait continuer dans ce sens inconsciemment, sans se demander si il mènerait quelque part.
Peu importe.
Il ne fallait pas qu'il doute.
Il ne pouvait plus douter.

Tout à coup, sa lampe s'éteignit.
Pensant qu'il avait peut-être appuyé sur le bouton "marche/arrêt" sans faire exprès, il essaya de la rallumer.

Rien.

Il réappuya sur le bouton une seconde fois.

Rien.

Une troisième, un quatrième puis une cinquième fois.

Toujours rien.

Il la secoua légèrement.

Rien.

Il la tapota.

Rien.

Sa colère devint alors immense.
Il jeta la lampe de toutes ses forces en hurlant des gros mots.

Il n'y voyait plus.
Il n'avait plus aucune lumière pour le guider et, vu la densité des arbres, cela ne servait à rien de continuer à marcher.

Alors, après avoir crié le plus fort que ses cordes vocales le permettaient et, après avoir laissé couler un petite larme, tellement se colère et sa détresse étaient immenses, il s'adossa contre un arbre tout près de lui et ferma les yeux.

Le sommeil le rattrapa vite, sans qu'il n'est le temps de penser qu'un meurtrier se trouvait sans doute, à cet instant précis, dans la forêt.