Lost || D. Gray Man

Acte 10 - Virage

Note : Hello !

Au programme, un chapitre qui va faire avancer l'histoire ! Je n'en dis pas plus ;) !

Bonne lecture !

Scène 39. Narration.

Un mois s'était passé depuis la conversation entre Kanda et Allen.

Quand ils se croisaient, Kanda voyait que de temps à autre, Moyashi persistait à lui décocher quelques regards, mais c'était tout. L'alpha avait conscience qu'il lui en voulait vraiment. Il avait compris qu'il se plaigne que leur mission ensemble avait été tendue, mais comme il avait accepté de prendre ses distances, et que Kanda avait répondu de vive-voix qu'il ferait en sorte de ne plus être aussi froid, il avait le sentiment que c'était réglé. Ils sauraient mieux se comporter la prochaine fois. Seulement, une part de lui regrettait, en fait. Ce qui l'agaçait prodigieusement. C'était aussi à cause de sa culpabilité qu'il avait faibli et parlé au maudit malgré sa décision.

En agissant comme il l'avait fait, il lui avait fait du mal. N'étant pas un connard fini, Kanda s'en souciait. Contrairement à ce qu'il avait pensé, ignorer leur relation se révélait plus dur qu'il ne l'avait cru. Avoir montré de l'inquiétude envers Allen, en premier lieu, était en soi une preuve qu'il l'aimait bien, plus qu'il ne le pensait, encore une fois. Lui qui jetait ses émotions s'en retrouvait submergé. Le juste revers de la médaille, peut-être... Fidèle à ses préceptes, Kanda l'avait totalement écarté, car avec lui, il savait qu'il n'aurait pas pu s'en tenir à une relation comme avec Lavi et Lenalee. Ils étaient arrivés à un stade où Allen avait voulu plus, et où s'il ne pouvait pas le lui donner, il fallait arrêter. C'était tout ou rien. Kanda ne pouvait rien donner.

C'était ce qu'il avait expliqué à Lenalee, à demi-mots. Elle était venue lui parler il y a quelques jours pendant sa méditation. En fait, elle avait commencé par lui dire qu'elle était contente qu'il ait pris une décision à propos d'Allen. Sans pouvoir s'empêcher, Kanda avait demandé si Moyashi était triste. Lenalee avait répondu qu'il l'était moins que lorsqu'ils se disputaient tout le temps. Ça avait le mérite d'être clair. Il avait eu raison.

Puis, elle avait demandé pourquoi il s'inquiétait. Piqué au vif, Kanda s'était tut et n'avait pas répondu. Après un temps, la Chinoise avait réattaqué :

« Tu as bien fait de dire à Allen que tu ne voulais pas être ami avec lui si c'est le cas. Mais tu es sûr que c'est ce que tu veux, si tu t'inquiètes pour lui ? Vous n'avez pas besoin de mettre de mots sur votre relation, ça pourrait être comme avec Lavi et moi, échanger une parole de temps en temps. Il vit mal que vous ne parliez plus du tout. Il croit que tu le détestes. —C'est pas que je le déteste, avait-il répondu, las. Mais je sais qu'il n'aurait pas lâché l'idée d'être mon ami avec ce qui s'est passé entre nous. —Je vois. C'est comme tu veux, mais je peux savoir pourquoi tu ne veux pas être ami ni avec lui ni avec Lavi et moi ? C'est vrai que c'est blessant, tu sais, je comprends ce qu'Allen ressent. » Son regard avait été lourd, cette fois.

Exaspéré, Kanda l'avait foutu dehors. Quand il repensait à cette conversation, il comprenait qu'il blessait tout le monde. Il aurait pu s'en foutre, certes. C'était ce qu'il aurait aimé. Ce n'était pourtant pas le cas.

Je suis en train de m'attacher à eux, putain... Non. Je suis déjà attaché à eux.

Il déplorait, malgré lui, de ne plus avoir cette relation simple avec Moyashi. S'engueuler quand ils se voyaient. Se mettre des vents. Rien de plus. Il avait tout compliqué – bien malgré lui – et maintenant, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Stable jusqu'à présent, il n'avait jamais traversé de crises émotionnelles et identitaires. Cette annonce pour sa condition avait tout chamboulé en lui.