Chapitre 14

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PDV Luna :

Cela fait un peu plus d'une semaine que je ne sors plus. Je n'en ai pas envie, les toits me rappelle Caleb et c'est douloureux, je n'arrive pas à oublier. Mais aujourd'hui je n'ai pas eu le choix. Voilà pourquoi je me retrouve dans le cabinet d'ausculptation du Docteur Hamilton, à attendre qu'il arrive. Dès qu'il s'agit de moi, il adapte toujours ses horaires afin de pouvoir me faire venir de nuit à l'hôpital, pour que je ne cours aucun risque. Depuis que j'ai quitté l'orphelinat, plusieurs années auparavant, il a toujours été le médecin qui m'a suivit. Et à force de rendez-vous médicaux mensuels réguliers, je peux presque le considérer comme un proche. Il connaît mon dossier par coeur et il le vois tout de suite quand ça ne va pas. Généralement, c'est à lui que je me confie. Il est la seule personne à qui je peux parler sans risquer quoi que ce soit. Celui qui m'a, en quelque sorte, empêché de sombrer dans la folie de la solitude.

La porte du bureau s'ouvre. Ne dit-on pas que lorsque l'on parle du loup on en voit la queue ? Le docteur Hamilton entre, toujours vêtue de son éternelle blouse blanche. Très grand et fin, la tête surmontée de cheveux noirs grisonnants au niveau des tempes, il a l'allure parfaite du papa poule. Il me sourit de ses grandes dents blanches qui pourraient figurer dans une pub pour dentifrice et il me lance de sa voix rauque et enjouée, ses yeux gris brillants de gaité.

- Bonjour Luna, comme vas-tu ce mois-ci ?

Et oui, j'ai oublié de dire que le docteur Hamilton est quelqu'un de très sympathique. Il a toujours ce ton enjoué qui me fait tant de bien lorsque je l'entend. Il sait que je suis seule, et à chaque fois c'est comme s'il se faisait un devoir de me faire sourire. Le temps aidant au rapprochement, il ne me vois pas seulement comme une patiente, mais plus comme une sorte de fille. Et je dois avouer que je vois en lui comme un père de substitution. Quand parfois je vais vraiment mal, il m'arrive de venir deux ou trois fois dans le mois pour lui parler. Il est toujours une oreille attentive et de bons conseils. Je sais bien qu'il est médecin et non psychologue, mais c'est la seule personne à qui je fais assez confiance pour sortir de ma coquille. Nous avons passé le stade du vouvoiement il y a longtemps et il m'a passé son numéro il y a quelques années, pour que je l'appel directement afin de prendre rendez-vous ou pour lui parler. Mais je ne l'appel que pour mes rendez-vous médicaux. Je n'oublis pas qu'il est un médecin, et qu'il est débordé par son travail. Je ne veux pas le déranger, surtout pas.

- Bonjour, bien et toi ?

Je lui mens, je n'aime pas ça mais je me vois mal lui parler de mes déboires sentimentaux.

- Parfaitement bien !

Il m'offre un magnifique sourire et s'installe en face de moi, derrière son grand bureau blanc.

- Bon, j'ai les résultat des scanners que tu as passé il y a une heure. Ils sont bons, comme d'habitude je n'ai détecté aucune anomalie.

- Bien.

- En revanche, t'a prise de sang montre que tu as une légère carence en vitamine C. Je vais éviter de te prescrire des médicaments supplémentaires alors... Mange davantage de cassis, de poivrons et de kiwi. Essaie de mettre également du persil dans tes plats.

Il me note ses conseils en même temps avec la rapidité légendaire du médecin et la fameuse écriture illisible. Au fil des ans, j'ai rapidement appris à la décrypter sans difficulté.

- Maintenant, je vais passer à l'examen !

Je sais déjà ce que ça signifit. Je m'installe sur une chaise et il se place en face de moi. Il saisit une bille colorée rouge et la fait se mouvoir face à mon regarde dans des grands mouvement. Il change de couleur et répète l'opération. Ensuite il se saisit d'une petite lampe qu'il allume et éteint successivement devant mes yeux.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant