Chapitre 5

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Ma vielle, t'es complètement folle ! Qu'est-ce que je fais sur ce toit ? Franchement j'aurais dû partir il y a longtemps, je n'aurais même pas dû venir. Pire encore, j'attends sa venu ! Je ne le connais pas, qui me dit qu'il n'est pas dangereux ? Il est toujours sur ma route et il m'a retrouvé hier. Il est possible qu'il me suive ! Mais alors pourquoi je suis là ? Pourquoi il ne m'effraie pas ? Je ne comprends pas, pourtant je me suis creusée la tête toute la nuit et même avant d'aller dormir, mais je n'ai trouvé aucune réponse à mes interrogations. Je ne me suis jamais autant intéressée à un homme. A vrai dire les occasions étaient rares entre l'orphelinat et mes sorties de nuit. C'est tellement étrange et nouveau pour moi. J'aimerai le repousser mais je n'y parviens pas. En réalité sa présence me fait du bien et... J'en éprouve une certaine joie. A ses côtés je ressens enfin de la chaleur humaine et ses petites notes d'humour parfois lourdes me font sourir. Mais il faut que je mette un terme à tout ça. Si les événements continuent sur cette lancée, il est possible que je me fasse du mal... Oh ça suffit ! Cesse de te tracasser. Je me creuse la tête pour rien et si je continu comme ça, je vais juste me donner mal à la tête c'est tout ce que je vais y gagner. Les minutes s'écoulent se suivent et se ressemblent du moins jusqu'à ce que j'entende ce raclement de gorge qui m'est si familier. Il est là.

- Vous m'attendiez ?

Prétentieux.

- Absolument pas.

Il ricane et s'approche pour s'asseoir à côté de moi, comme à son habitude.

- Menteuse.

Je ne rétorque pas. Peu importe ce que je dis, il en est certain et puis c'est très légèrement vrai. C'est justement parce qu'il y a une part de vérité dans cette histoire que je préfère ne pas m'attarder. Distraction parfaite : j'aperçois un panier en osier à ses côtés. Je le fixe un moment, intriguée. Qu'est-ce qu'il peut y avoir à l'intérieur ?

- C'est avec ça que vous avez l'intention de me tuer ?

Il rit doucement, se lève et s'assoit en tailleur plus loin sur le toit. Me fixant de son regard si profond, il tapote le béton en face de lui, sans doute pour que je le rejoigne. Je l'ignore.

- Vous êtes du genre sauvage...

Je me retourne vivement, offusquée.

- Vous venez de me traiter de sauvage !

- Parfaitement.

Je fulmine.

- Et vous vous savez ce que vous êtes ?!

- Un homme ?

J'enrage.

- Ne jouez pas au plus idiot ! Vous savez très bien ce que je veux dire !

- Bien, videz votre sac ma jolie.

- Vous n'êtes qu'un mufle bourré de prétention à l'humour agaçant ! Et ne m'appelez pas comme ça !

Il rit doucement, pas le moins du monde affecté par me paroles.

- Je vous remercie pour tout vos élogieux compliments. Maintenant je vous le demande, rentrez les griffes s'il vous plaît. Je ne cherchais pas à vous blesser, alors voulez-vous bien vous asseoir en face de moi ?

Je réfléchit un instant. Il est très calme et moi j'ai réagis au quart de tour à ses petites boutades, comme une enfant. Je soupire et finis par faire ce qu'il m'a gentiment demandé. Il souris et ouvre le panier.

- Comme vous avez refuser un dîner en ma charmante compagnie je me suis dis que si vous ne vouliez pas aller au dîner, le dîner viendrait à vous.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant