Chapitre 7

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Allongée sur mon canapé je me torture les méninges encore et encore, jetant parfois des coups d'oeil distraits vers la télévision.

J'ai failli embrasser Caleb ! J'ai vraiment failli embrasser Caleb ! Je n'en reviens toujours pas. Je n'aurais jamais cru pouvoir embrasser quelqu'un en général, encore moins un homme comme Caleb. Le genre de type mignon et sexy à souhait. Grand dieu ? Pourquoi a t'il voulu m'embrasser ? Qu'est-ce qu'il a bien pu trouver d'attirant en moi, la fille albinos plus pâle que la mort ? Je n'arrive pas à le suivre, ni même à le comprendre. Pas étonnant, jusque là je n'ai jamais vécu la moindre relation de toute ma vie... Pourtant, ce que j'ai ressenti était si fort, si intense. Je n'ai pas pu l'imaginer. C'était bien là, tapis en moi tel un serpent de feu qui s'est répandu en rampant dans tout mon être.

Ce bien-être, je le ressentais pour la première fois. Loin d'être méfiante, j'étais détendu, je me sentais en sécurité et mes instincts allaient même jusqu'à me pousser à me lover contre lui. Je l'aurai fait volontiers si je ne m'étais pas "réveillée" de cette transe juste à temps. Mais c'est tellement injuste ! J'aurais tant voulu le goûter, savourer ses lèvres contre les miennes, être au creux de ses bras forts, me mouvoir au rythme de son corps sculptural...

Je frémis. Il faut que je me ressaisisse ! Même si j'avais cédé une fois, où ça nous aurait mené ? Nul part. J'ai bien fait de ne pas prendre le risque de devenir "accro" à ce genre de geste. Il vaut mieux que je reste dans l'ignorance de ce que peut provoquer un baiser, dans mon intérêt. Car si c'est pour ne plus jamais en recevoir, je ne prendrais pas le risque de me faire souffrir à cause de pulsions. J'ai été stupide, voilà tout. J'ai eu la bêtise de croire que je pouvais rire comme n'importe qui, flirter comme n'importe qui, me laisser aller comme n'importe qui, mais ce n'est pas le cas. Mes actions auront toujours des répercutions. Je ne ferais que blesser l'homme qui me fréquente.

Je l'enfermerai dans les ténèbres de la nuit, ferai de l'ennuie sa meilleure occupation et de l'amour son pire cauchemar.

Non, je ne veux et ne peux infliger ça à personne. Il vaut mieux que je reste seule, et cette fois, plus de "je vais l'éviter" prononcé pour au final ne pas l'appliquer. Cette fois ce sera vrai, je ne retournerai plus me balader sur les toits avant un bon moment. Eh puis de toute manière il faut être logique, ça allait beaucoup trop vite ! Moi qui n'avais jamais côtoyé personne, j'étais sur le point d'embrasser un parfait inconnu au bout de quatre petites soirée. On marche sur la tête ! Mes pensées tortueuses cessent lorsque j'entend des informations pour le moins inquiétantes à la télévision.

" Flash info spécial, une jeune femme nommée Jessy a été retrouvée il y a une heure sauvagement assassiné à Chinatown dans la rue de Bowery. Il semblerait que cette dernière était portée disparu depuis plus d'une semaine. La police scientique est déjà sur les lieux afin d'identifier un potentiel suspect. Nous vous tiendrons informé de la suite des événements..."

Intrigué, je regarde la journaliste rendre l'antenne au présentateur. Cette nuit, une personne de plus était morte... Il n'était pas rare que ce genre d'événement ce produise à New York, entre les casinos et leurs jeux d'argent, les gangs et leurs règlements de compte, un mort était annoncé au moins une fois par mois. Toutefois la perte n'en est pas moins grande. Ce qui me perturbe néanmoins, c'est que le corps ai été retrouvé dans mon quartier, qui plus est, à une rue de chez moi... Ça n'a rien de rassurant.

Après tout, un meurtrier se balade tranquillement dans les rues en ce moment même... Jessy, la pauvre. Il y a une heure, je rentrais seulement chez moi, j'aurais très bien pu trouver son corps. Indirectement, mes pensées se tournent vers ses proches. Ils doivent être anéanti. Après des jours et des jours à se faire un sang d'encre et à espérer désespérément qu'elle revienne, voilà qu'ils avaient apprit qu'elle s'était fait assassiner. Elle était morte. Ils ne la reverraient plus jamais. Ils doivent ressentir une telle injustice. Il ne doivent pas encore réaliser, ils ne doivent pas comprendre.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant