Chapitre 6

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PDV inconnu :

S'en ai trop ! J'en ai assez. Comment ose t'il s'approcher ainsi de ma femme ? Et Luna pourquoi se laisse-t-elle aller avec lui alors qu'elle sait parfaitement qu'elle m'appartient ? Je vais craquer. Ce... Ce Caleb, je vais le tuer ! Rageusement j'envoie mon poing dans le mur, y laissant un gros trou. Un second, un troisième, un quatrième... Les coups pleuvent et chacun d'entre eux me procurent une douleur folle. Les chocs contre le mur se répandent le long de mon bras pour envahir tout mon être. C'est violant. Si quelqu'un recevait ces coups, il serait déjà mort. Cette constatation de toute puissance me provoque un début d'érection bienfaisant. Le tremblement du mur sous mes coups vient me conforter dans mon ego, je suis redoutable. Je ne cesse que lorsque je me sens un peu mieux, c'est à dire quand j'ai les mains en sang. Elles sont rouges, gonflées et douloureuses. De multiples petites plaies sanguinolentes les recouvrent de part et d'autre. Déjà, des hématomes de multiples couleurs se forment : jaunes, bleus, noirs... Quelle vue des plus agréables. Lentement je porte ma main sanglante à mes lèvres ouvertes. Dieu que c'est bon. Le sang se repend dans ma bouche et je prends un malin plaisir à jouer avec le fluide du bout de ma langue. Pris d'une folie irrésistible, je plonge contre mes mains la tête la première afin d'étaler généreusement ce liquide si précieux. C'est chaud et si agréable je dirais même que c'est vivifiant. Au contact de la peau de mon visage recouvert d'une fine pellicule de sueur, mes mains me brûlent. C'est en souriant que je grimace. Un sourire qui devient de plus en plus grand, déforme mon visage jusqu'à ce qu'il se transforme en un fou rire incontrôlable. Derrière mon dos s'élève alors des sanglots. Des sanglots terribles, des sanglots découragés, des sanglots qui n'ont plus la moindre once d'espoir. Une si douce mélodie qui me rend nostalgique de mon enfance. Pendant un instant je me tait et comme certains écoute du Mozart, du Chopin ou du Debussy j'écoute ce compositeur de génie qui me fait littéralement bander ! Si je puis dire. Je me retourne et regarde la femme -ou plutôt le pauvre être- complètement nue qui ne ressemble plus à rien. Ah... Cette douce Jessy, on pourra dire qu'elle m'aura bien fait rêver. Mais chaque rêve à une fin n'est-ce pas ? Pour Jessy c'est la fin.

Lentement, je m'approche d'elle. Un pas après l'autre. D'une lenteur calculée, exagérée. Je sais exactement que c'est ce genre d'allure qui va la rendre folle, l'allure du prédateur face à la proie. De loin, grand sourire aux lèvres, je contemple avec adoration mon œuvre. Son visage a été balafré par mes coups de scalpels habiles, la totalité de son corps est recouvert d'hématomes, ses tétons ont été coupés, par endroit sa peau est brûlée, certains de ses ongles sont arrachés, son ventre est recouvert de nombreuses griffures de rat... Une autre de mes techniques de torture que j'apprécie tout particulièrement. Elle est défigurée, méconnaissable. C'est une telle joie de savoir que selon ma volonté, je peux totalement changer une personne ! L'objet de ma contemplation est pris de sévères tremblements en me voyant approcher. Et plus j'avance plus elle rentre dans une panique terrible. De grosses larmes coulent sur ses joues, elle tremble de plus en plus et est prise de hurlements hystériques. Elle crie tant et si fort qu'il lui arrive de s'étouffer. Elle est terrorisée car elle sait que lorsque je m'approche d'elle ainsi, ce n'est jamais pour lui faire du bien. Enfin, sauf les quelques fois où je l'ai violé, peu importe ce qu'elle a dit, je sais qu'elle a aimé. Je continue ma progression sans me presser, ravi de constater que je lui fais un tel effet. Par moment, je sifflote ou chantonne et je sais que ça ne fait que l'angoisser un peu plus. Je sens mes lèvres s'étirer en un sourire mauvais.

- Pauvre petite chose... Ne t'inquiètes pas je vais te délivrer.

Elle a comprit le message. Ici, délivrer ne signifie pas que je vais la libérer afin qu'elle puisse retrouver sa petite existence paisible et heureuse, non. Ici le sens et plutôt : après une longue semaine de torture, tu vas mourir. Une longue semaine qu'elle a supportée dans l'espoir secret qu'on la retrouve, c'est évident.

- Dis, tu as sans doute pensée qu'au bout d'une semaine de disparition toutes les brigades de police de New York seraient à ta recherche... N'est-ce pas ? C'est beau de rêver, il ont plus important à faire que de gérer les crises d'une jeune femme fugueuse. Malheureuse, tu ne susciteras l'attention qu'une fois morte... C'est d'un tragique ! J'en pleurerai presque... Si je le pouvais ! dis-je avant de me moquer.

Elle pousse des hurlements déments, un instant je crains même qu'elle ne se rompe les cordes vocales. Bien que ça m'amuse au début, je déchante rapidement. Il serait dommage de ne plus l'entendre crier par la suite. Quant j'arrive à sa hauteur, elle tire de toutes ses forces sur les liens qui la maintiennent en place.

- Tu sais, c'est inutile. Ils sont solides.

J'approche ma main de son visage qu'elle enfonce désespérément dans la mousse de la table où elle repose, cherchant vainement à se soustraire à mon toucher. Quelle perte de temps. Mes doigts entrent alors en contact avec sa joue. Paniquée, son regard passe rapidement de ma main à mon visage, elle ne sait pas qu'est-ce qu'elle doit regarder en priorité. Qu'est-ce qui est le plus dangereux. Et comme on le ferait avec un animal sauvage, elle ne bouge plus, n'ose même plus respirer pour ne pas m'exciter. Notre promiscuité la tétanise. Ma main s'aventure dans son cou, elle frissonne. Mais ici, il ne s'agit pas d'un tremblement de désir, d'excitation, de besoin ou encore d'envie. C'est un tremblement d'appréhension, de peur primaire.

- Chuuuut... Ça va être rapide.

Son regard larmoyant m'implore, me hurle : je ne veux pas mourir. Mais elle a perdu tout droit sur sa vie au moment où je l'ai choisit. C'est moi le maître et j'ai décidé.

- Non par pitié, je vous en prie ne faîtes pas ça... J'ai un petit garçon vous savez, il doit m'attendre à la maison. Pitié... Par pitié ! JE VOUS EN CONJURE NE FAITES PAS ÇA !

Je lui caresse doucement la joue avant de souffler, le regard dur.

- Tu sais Jessy, ma mère est morte lorsque j'étais enfant, pourtant regardes ! Je m'en suis plutôt bien sorti tu ne trouve pas ? Avec un peu de chance, ton fils finira peut-être comme moi ! N'est tu pas heureuse ?

Et alors que je lui offre mon plus beau sourire, elle me crache au visage avant de conclure.

- Jamais mon petit ange ne deviendra un monstre comme toi ! SALE CHIEN !

Le temps se suspend. Elle ne semble pas regretter ses actes, mais elle a conscience qu'elle vient de commettre une énorme erreur. Oh ça oui ! Une erreur qui va se payer par le sang. Sans me rendre compte de ce que je fais, je brandis déjà un lourd marteau au dessus de sa tête et alors qu'elle pousse un ultime crie à glacer le sang, j'abats violemment l'outil sur son crâne. L'effet est immédiat et me garanti de longues heures de nettoyage. Après le bruit fracassant, le silence le plus complet se fait, plus rien. Un silence de mort comme on peut dire... Un silence sinistre. Laissant l'objet ensanglanté tomber au sol dans un bruit macabre, je reprends mon souffle rendu saccadé par l'adrénaline. Seule ma respiration animale est audible dans la pièce, amplifiant l'atmosphère pensante qui s'y est installée.

- Et de une... Passons à la suivante, soufflais-je avant de quitter la salle, laissant le corps sans vie derrière moi.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant