Contraires - Florian Thauvin & Sacha Rousseau

Chapitre quatorze

Hôtel des joueurs, Russie
20:46

Je reste là, les yeux rivés sur l'écran de ce fichu téléphone.
Je ne bouge même pas, même quand l'écran s'éteint, même quand Florian ressort de la salle de bains avec un grand sourire.

Tout se bouscule dans ma tête, je n'arrive même plus à réfléchir de façon logique tant il y a de questions qui se suivent à la suite les unes des autres.

Ils se sont revus une autre fois sans qu'il m'en parle ?
Elle l'aime toujours, et lui.. lui aussi ?
Pourquoi ne m'avoir rien dit ?
Qu'est ce qu'il lui a dit de si cogitant ?

Et quand je pense à lui, j'ai juste l'impression de voir le mot « menteur », s'inscrire en lettre fluorescentes sur son visage.

Je n'ai plus confiance en lui, je ne supporte même pas sa présence à côté de moi.

Florian- T'en fais une tête, dis-t-il en riant, t'as faim ?

Je lève doucement les yeux, et scrute son visage.

Il me sourit, son sourire qui avant me donnait l'impression d'être la fille la plus importante de l'univers, et qui maintenant me donne envie de me rouler en boule et de pleurer toutes les larmes de mon corps.

Je me lève, toujours sans rien dire, et lui lance son téléphone sur le torse.

Florian- Qu'est ce qui te prends ? Il fronce les sourcils, allume son portable, et semble enfin comprendre. Oh. Écoute c'est absolument pas ce que tu-

Moi- Dégage.

J'ai dis ces mots sur un ton glacial, et anormalement calme.

Comment est-ce que j'ai put croire que je pouvais en quelques semaines rivaliser avec trois ans de relation ?

Florian- Sacha écoutes moi, t'es en train d-

Moi- Tu dégages. Sors de cette chambre. Je marche, toujours très calmement, vers l'armoire et en sors toutes ses affaires. Dégage, dégage, dégage, dégage.

Je prends ses affaires, en forme une boule et les entasse dans sa valise.

Florian- Putain mais Sacha ce ne sont que des messages, t-

Moi- S'il te plaît. Je prends une grande inspiration. Tu sors d'ici, et de ma vie si possible. Parce que ce ne sont que des messages ce n'est rien ?

Cette fois je me laisse carrément déborder par mes émotions.
Colère, déception, tristesse, frustration.

Moi- Je ne t'ai rien dis quand elle a débarqué ici, encore rien quand tu as disparu toute une après midi et une bonne partie de la soirée et que le lendemain des photos de vous deux étaient diffusées de partout. Et là, là que j'apprends que vous vous êtes encore revus sans rien me dire, et qu'elle te fait des déclarations, et qu'elle fait allusion à des choses que tu lui as dites, des choses qui lui tiennent à coeur apparemment, je devrais me la fermer ? J'éclate de rire. Putain mais j'ai été trop conne, vraiment trop conne.

Je ferme sa valise, ouvre la porte, et fout cette dernière dans le couloir.

Moi- T'es content hein ? T'as bien profité de moi ? Monsieur le footballeur peut avoir qui il veut, alors il s'est amusé avec une gamine de 17 ans, quelle classe.

Cette fois, et pour la deuxième fois depuis que je le connais, il s'énerve vraiment.

Florian- Tu sais quoi Sacha ? Dans tout ce que t'as dit là dedans, t'as raison sur un point. T'es une putain de gamine de merde. T'es immature, tu gueules tout le temps et tu prends même pas la peine de réfléchir avant de dire les choses.

Moi- Parce que tu penses être qualifiés pour me donner des leçons ? Tu sais, au final t'avais bel et bien raison le premier jour. On vit pas dans le même monde, et après m'avoir fait ça, tu peux retourner dans le tien. J'enlève mon collier et le jette par terre. On est trop différent. Maintenant pars.

Je sens mon coeur se briser un peu plus lorsqu'il me regarde avec tristesse.

Puis il secoue la tête, et sort de la chambre après avoir claqué la porte.

Je m'effondre sur le lit une fois seule.
Ça fait mal, ce n'est pas une douleur physique mais je le ressens comme tel.

Pour la seconde fois de ma vie, je perds quelqu'un sans aucune chance de le retrouver.

***

Didier- Tu es sure que c'est ce que tu veux ?

Assise sur une table face à mon oncle, je regarde mes ongles rongés jusqu'au sang, faisant le vide dans ma tête.

Ce que je veux ? Je n'en sais rien.

Ce que je dois faire encore moins.
J'ai juste envie de me retrouver seule et de prendre le temps de guérir.

Parce que j'ai l'impression d'avoir un trou béant à la place de la poitrine.

Moi- Oui. Finis-je par répondre. Dès maintenant.

Didier- Maintenant, tout de suite ? Tes affaires sont prêtes ?

Moi- Oui.

Il se gratte la tête.

Didier- Tu es sure que tu ne veux pas rester jusqu'à demain ? Les garçons jouent un gros match e-

Moi- Non, le coupais-je, tout de suite.

Didier- Sacha.. il soupire et pose sa main sur la mienne. Tu sais, quand Hélène et ton père avaient ton âge, ils se disputaient sans cesse, du matin au soir. Ça ne les empêchait pas de s'aimer. Je dirais même qu'on ne déteste trop bien que ce que l'on a trop aimé.

Moi- Oui. J'ai l'impression d'être sur répétition depuis tout à l'heure. Je peux aller chercher ma valise maintenant ?

Il soupire une nouvelle fois.

Didier- Tu veux que j'aille parler à Florian ?

Moi- Ne t'en mêle pas.

Didier- Dis au revoir aux garçons au moins, ils t'aiment beaucoup tu sais. Et ton frère et Émilie aussi.

Moi- Pas la peine, tu leur donnera ça pour moi.

Je sors de ma poche un morceau de papier froissé, avec quelques mots écris à la va vite.

« Désolé, je vous aimes tous tellement fort. Gagnez cette coupe du monde et ne vous inquiétez pas pour moi. - Sassou »

À leur place, je me détesterait.

Didier- Bien. Il prends la pseudo lettre et la glisse dans une pochette. Vas chercher ta valise, j'appelle un chauffeur.

Il me tends ensuite un billet open, c'est à dire avec une date de retour que l'on peut choisir comprise entre tel et tel jour, et je marche dans le couloir prendre mes bagages.

Quelques minutes plus tard, je sors dehors, où la voiture m'attends.

Didier- Je viens de prévenir Hélène que tu rentrais. C'est dommage, j'aurais aimé que tu restes jusqu'au bout. Il me prends dans ses bras et me serre fort, tout en m'embrassant les cheveux. Je ne ressens toujours rien. Je t'aime trésor, appelle moi dès que tu arrives.

Moi- Promis. Je t'aime aussi.

Je monte dans le taxi, ferme la portière, et lui adresse un dernier signe de la main.

C'est finis.

◼️◼️◼️◼️◼️◼️

Chapitre plus court que les précédents certes, mais les prochains seront longs !

Sinon j'ai besoin de votre aide, j'ai deux fictions en cours et je voudrais publier le premier chapitre de l'une d'entre elle.

Vous préférez :

- Une fiction avec Maxime Lopez;

- Une fiction avec Antoine Griezmann ?

Dites moi ! 😊