Contraires - Florian Thauvin & Sacha Rousseau

Chapitre dix-sept

Russie
13:37

Assise sur une banquette en cuir, je regarde la route avec impatience et frustration.

Le match des garçons, l'ultime et le plus important, va commencer dans quelques instants, et je suis coincée dans un taxi sentant le vieux saumon dans une file de bouchons.

Évidemment ma batterie est à plat, ce qui fait que je ne peux prévenir personne de mon arrivée, et que ma mère a sûrement dû prévenir l'armée française afin de venir me porter secours.

Sacha- Sorry, there is no euh.. autre route ? Demandais-je au chauffeur, dans un anglais lamentable.

Celui-ci me jette un coup d'œil dans le rétroviseur et fronce les sourcils.

- I don't understand you miss.

Je soupire, ne cherchant pas à répondre.

À quoi bon ? Je parle aussi bien la langue de Shakespeare que Nico sent bon après avoir nettoyé la litière du chat.

La radio est allumée et indique 13h45.

Sachant que j'en ai pour une bonne demie-heure de route et que malgré le fait que je sois montée en voiture il y a un quart d'heure j'aperçois encore l'aéroport, j'ai juste envie de chialer.

Ils vont croire que je les ai laissés tomber définitivement, que j'ai changé d'avis et qu'au final je ne veux plus les voir.

Fais chier.

***

Antoine- Mec c'est l'heure.

Je lève la tête, perdu dans mes pensées, et souris à mon ami.

Ouais, je sais que c'est l'heure.
Le problème c'est qu'elle devrait être là.

Florian- Je veux juste rester encore un peu au cas où elle arriverait en retard. Répondis-je pitoyablement.

Le blond m'accorde un sourire désolé, qui ne cache pas sa propre déception.

Antoine- On a attendu vingt ans pour cette future victoire. Pas elle.

Florian- Je sais.

J'inspire un grand coup.

Florian- J'arrive, je veux juste boire un coup d'eau.

Antoine- Je t'attends devant la porte.

J'hoche la tête, puis saisis mon sac à dos et fouille jusqu'à trouver ce que je cherchais.

Le cercle argenté oscille doucement, faisant briller le F incrusté.

Florian- Je vais te prouver que tu peux être fier de moi..

***

14h00.

Il est 14h00 pile, et je suis officiellement la personne que je déteste le plus au monde.